Alain de Fayolle

héros militaire français

Alain de Fayolle né le à Tocane-Saint-Apre (Dordogne), et mort pour la France à Nevraumont en Belgique le , est un officier français considéré comme un héros à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, dont il est issu.

Alain de Fayolle
Naissance
Tocane-Saint-Apre (Dordogne, France)
Décès (à 22 ans)
Origine Drapeau de la France France
Grade Sous-lieutenant
Conflits Première Guerre mondiale

Biographie

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Marie Émile Alain de Fayolle est le fils de Gérard, 6e marquis de Fayolle (1851-1933) et d'Émilie d'Arlot de Saint-Saud (1857-1935).

Il est né le à Tocane-Saint-Apre (Dordogne) et mort pour la France le à Nevraumont en Belgique, « tué à l'ennemi »[1].

Sous-lieutenant au 50e régiment d'infanterie de ligne, Saint-Cyrien (promotion « de la Croix du Drapeau »), il est, selon le général Humbert l'un des rares exemples historiques dûment vérifiés de Saint-Cyriens montés à l'assaut « en shako et en gants blancs ». Sa citation y fait expressément référence[2]. Il serait le seul exemple connu de cette action[3],[4].

Mémoire

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Dans la mémoire saint-cyrienne, par le « serment de 14 », les saint-cyriens jurent de monter à l'ennemi « en casoars et en gants blancs », à l'appel de Jean Allard-Méeus. L'histoire d'Alain de Fayolle sortant de sa tranchée « le casoar au front les gants blancs aux mains », en conséquence de ce serment, est reprise dans le Recueil de traditions remis à l'élève saint-cyrien à son entrée dans l'école. Ce récit participe à donner une dimension sacrificielle au casoar, qui devient l'équivalent du panache blanc d'Henri IV[5]. Alain de Fayolle incarne donc une figure sacrificielle mise en avant à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr afin de participer à la cohésion et à la formation d'un esprit de corps[6].

Selon le général de brigade Jean Boÿ, son camarade de promotion, le général de brigade Jean Regnault (1893-1970) lui a rendu hommage au cours d’une conférence prononcée à Versailles, en 1966 : « Il n’est pas parti follement à l’assaut comme on nous l’a représenté, mais sa section éprouvée, arrêtée sous le feu, les hommes plaqués à terre et ne voulant plus se relever, il mit posément son casoar au képi, enfila ses gants blancs et se relevant, leur cria : « Et maintenant, allez-vous me suivre ? ». Galvanisés par son sang-froid, ils s’élancèrent, lui tomba. Geste héroïque mais surtout acte voulu de commandement qui en fait la grandeur. »[2].

Alain de Fayolle figure au Tableau d'honneur de la Grande Guerre de l'Illustration.

Alain de Fayolle est l'objet d'un poème de René Berton[7]. Son histoire est reprise dans le recueil destiné à édifier la jeunesse d'Albert Paluel-Marmont, En casoar et gants blancs, paru en 1928[8]. Le récit est « archétypal » et ne fait aucune allusion à un gain tactique résultant de l'action d'Alain de Fayolle[9].

Le personnage d'Alain de Fayolle, issu d'une famille noble qui comporte dans sa généalogie de nombreux combattants et grands seigneurs, est également présent dans la mémoire nobiliaire. Son geste de sacrifice, jugé inutile ou extrêmement brave, fait de lui une incarnation de la notion de service poussée à son sommet, non plus pour le roi mais pour la patrie[10].

Références

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  1. « Marie Emile Alain DE FAYOLLE », sur Mémoire des hommes (consulté le ).
  2. a et b « La Saint-Cyrienne | Ils s'instruisent pour vaincre. », sur La Saint-Cyrienne (consulté le )
  3. Claude Weber, Michaël Bourlet, Frédéric Dessberg, « À Saint-Cyr », Inflexions, 2011/1 (N° 16), p. 135-145. DOI : 10.3917/infle.016.0135.
  4. Bertrand Dicale, « Saint-Cyr charge en gants blancs dans les chansons », France Info,‎ (lire en ligne).
  5. Armel Dirou et André Thiéblemont, « Lieux et objets de mémoire à Saint-Cyr », dans André Thiéblemont (dir.), Cultures et logiques militaires, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Sociologie d'aujourd'hui », , 350 p. (ISBN 978-2-13-071935-9, DOI 10.3917/puf.thieb.1999.01.0085, lire en ligne), p. 85-126.
  6. Céline Bryon-Portet, « Former l’esprit de corps de la Légion : Le musée ou la fabrique des vocations », Culture & Musées, vol. 20, no 1,‎ , p. 47–69 (DOI 10.3406/pumus.2012.1681, lire en ligne, consulté le ).
  7. Hugues Delorme, Les poètes de la guerre: recueil de poésies parues depuis le 1er août 1914 (1915), p. 17-18.
  8. A. Paluel-Marmont, En casoar et gants blancs, préface du général Gouraud, La nouvelle société d’édition, 1928.
  9. François Lagrange, « Les combattants de la « mort certaine ». Les sens du sacrifice à l’horizon de la Grande Guerre », Cultures & Conflits [En ligne] 63 (automne 2006). DOI : https://doi.org/10.4000/conflits.2113.
  10. Joëlle Chevé, La Noblesse du Périgord, Paris, Éditions Perrin, , 376 p. (ISBN 978-2-262-01195-6, DOI 10.3917/perri.cheve.1998.01, lire en ligne), p. 359-360.

Voir aussi

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Articles connexes

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