Alain Canhiart

comte et évêque de Cornouaille

Alain Canhiart, né vers et mort en , fils de Benoît, comte et évêque de Cornouaille et père d'Hoël II, fut comte de Cornouaille de 1020 à 1058. Son surnom « Canhiart » issu du vieux breton Kann Yac'h (Combattant plein de vigueur, sain) est traduit dans les documents en latin par « Bellator fortis » il est vraisemblablement lié à son ardeur au combat[1].

Alain Canhiart
Vœu d'Alain Canhiart — vitrail de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper
Titre de noblesse
Roi ou comte de Cornouaille
Biographie
Décès
Famille
Maison de Cornouaille (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Mère
Guigoëdon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoint
Enfants

Origine et famille

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Selon Pierre Le Baud Alain Canhiart est un descendant de « Rivallon Mur Marzou » et il appartient donc à la « ligne masculine des rois de Bretagne »[2].

Alain Canhiart est plus certainement issu de la lignée de vicomtes puis comtes qui depuis le milieu du Xe siècle ont imposé leur pouvoir héréditaire sur la Cornouaille. Il est le fils de Benoît ou Binidic, comte et évêque de Cornouaille, puisqu'il a été élu au siège épiscopal de Quimper après 990 dans des circonstances inconnues et qu'il exerce les deux fonctions de comte et d’évêque[3]. Sa mère Guigoëdon ou Guiguoedon est la fille d’Orscand le Grand évêque de Vannes[4] qui appartient à la famille du roi Alain de Bretagne dont Alain Canhiart porte d’ailleurs le nom qui n’appartient pas au stock onomastique de la famille de Cornouaille[5].

Comte de Cornouaille

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Alain accède au comté vers 1020 par renonciation de son père qui se démettra peu après en 1022 de son évêché en faveur de son second fils Orscand. Les relations entre les deux frères et leurs épouses respectives, Judith et Onwen, seront parfois tendues mais Alain gardera toujours la prééminence sur son frère l’évêque.

Une brouille l’oppose à son suzerain Alain III de Bretagne qui reproche au comte d’avoir soutenu des rebelles et le duc confisque des territoires appartenant à Alain dont l’île de Guadel (Belle-Île-en-Mer). Alain Canhiart rentre en grâce rapidement après avoir facilité le mariage de son suzerain en enlevant, selon la tradition, pour son compte Berthe de Blois, la fille du comte Eudes il recouvre l’île confisquée précédemment qui « avait appartenu à la dot de sa mère Guinoedon  »[6].

Alain Canhiart épouse vers 1026 Judith fille de Judicaël de Nantes et héritière de ce comté. Entre autres dons de mariage il lui cède, les noces ayant été célébrées suivant la coutume, cinq hameaux en Quistillic et la moitié de l'église de Cluthgual, avec la dîme, la sépulture et tous ses droits[7].

L'accroissement potentiel de sa puissance lié à son union semble avoir attiré l’attention du duc Alain III de Bretagne. Une armée ducale entre en Cornouaille mais elle est repoussée en 1031 près de Locronan grâce à l’intervention de Saint Ronan selon la tradition. Après une seconde réconciliation avec Alain III de Bretagne, Alain Canhiart doit faire face à l’indiscipline de ses propres vassaux les Léonais avec à leur tête Guyomarch Ier de Léon vicomte de Léon qui s’est soulevé avec « des tyrans » de sa région puis Morvan vicomte du Faou. Le comte s’impose rapidement aux révoltés.

À la suite sa guérison d’une grave maladie, Alain Canhiart fonde selon la tradition vers 1029 l’abbaye Sainte-Croix de Quimperlé avec à ses côtés son frère l’évêque Orscand et il en confie la direction à Gurloës. Il attribue à sa fondation Belle-Île[8].

En 1050 après la mort de Mathias Ier de Nantes, Alain Canhiart fait valoir les droits de son épouse contre Conan II de Bretagne et prend en charge en 1054 le comté de Nantes pour le compte de son fils et héritier Hoël.

Le comte meurt en 1058 et il est inhumé à l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé selon son obituaire. Jacques Cambry, dans son catalogue des objets échappés au vandalisme dans le Finistère, nous apprend que son tombeau fut détruit pendant la Révolution. Il y était représenté en costume de son temps, avec sa courte épée, son bouclier, ses armes.

Union et descendance

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Vers 1026, il épouse Judith, héritière du comté de Nantes, qui revient à celle-ci à la mort de son neveu, le comte Mathias Ier de Nantes.

Le couple a au moins six enfants dont quatre garçons[9] :

  1. Hoël, comte de Nantes, de Cornouaille, duc de Bretagne ;
  2. Guérech (ou Quiriac) (1030 - 1078), évêque élu de Nantes en 1059, consacré le  ;
  3. Budic, mort en 1091 ;
  4. Hodiern, abbesse de Locmaria de Quimper ;
  5. Benoît, abbé de l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé en 1066, évêque élu de Nantes en 1079, consacré en 1081, se retire en 1114 et meurt en 1115 ;
  6. Orguen/Agnès, épouse d'Éon Ier de Penthièvre.

Annexes

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Notes et références

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  1. Au moins cinq rues en Bretagne portent son nom, d'après Les noms qui ont fait l'histoire de Bretagne, 1997.
  2. Cronicques et Ystoires des Bretons Société des bibliophiles Bretons 1911. Livre III chapitre 90 p. 21-22.
  3. Joëlle Quaghebeur, La Cornouaille du IXe siècle au XIIe siècle, Mémoire, pouvoirs, noblesse, Presses Universitaires Rennaises, 2002, (ISBN 2-86847-743-7) p. 114-116.
  4. Ce dernier comme son fils Rudald, sans doute issus d'Alain Ier de Bretagne est un grand féodal qui contrôle de facto le vannetais à la fin du Xe siècle.
  5. Joëlle Quaghbeur op. cit. p. 120-121.
  6. Cartulaire de l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé p. 102.
  7. Joseph Loth L'émigration Bretonne en Armorique Slatkine Reprints. Paris-Genève 1980 (ISBN 2051001022) p. 224 & note no 4.
  8. Joëlle Quaghbeur op. cit. p. 127 estime que l'abbaye a été fondée « avant 1050 ».
  9. Il est significatif que les deux aînés portent, comme le comte d'ailleurs, des noms liés à la lignée d'Alain Ier de Bretagne, jugée plus prestigieuse. Les noms traditionnels à la maison de Cornouaille « Budic » et « Benoît » sont réservés aux cadets.

Bibliographie

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  • Joëlle Quaghebeur, La Cornouaille du IXe au XIIe siècle Mémoire , pouvoirs, noblesse, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, , 517 p. (ISBN 2-86847-743-7), p. 41, 100, 112-113, 115, 117 et svt, 122 et svt, 129 et svt, 140, 145, 147, 148, 150, 151, 154, 159 (n. 254), 162, 172, 180, 182, 188, 196 et svt, 204, 205, 213, 217 et svt, 231, 242, 291, 312, 337, 368 et svt, 397, 400, 458-460.
  • André Chédeville & Noël-Yves Tonnerre, La Bretagne féodale XIe – XIIIe siècle, Rennes, Ouest-France Université, , 427 p. (ISBN 9782737300141), p. 10, 39, 43, 60, 120, 121, 128, 131, 133, 164, 171, 174, 225, 241.
  • Les noms qui ont fait l'histoire de Bretagne, Coop Breizh et Institut culturel de Bretagne, 1997.