Aitzpelarreta
Aitzpelarreta ou Aizpelarreta est un lieu de la mythologie basque. Situé dans le quartier d'Altzola à Aia au Guipuscoa, Aitzpelarreta est plus exactement situé dans le parc naturel de Pagoeta, dans une forêt bordée par une série d'escarpements. La forêt est remplie de grands hêtres, d'ifs, d'érables et de noisetiers. Bien que le lieu soit escarpé, la présence de l'homme y a toujours été grande.
Mythologie basque
modifierOn note que plusieurs endroits dans la mythologie basque se situent dans ce quartier: la grotte d'Aizkultzeta, la ferme de Semeola, le rocher de Basajaun ou la pierre de Sanson.
Il y a aussi de nombreuses grottes et cavernes dans cette zone, ce qui favorise les légendes. Selon les légendes de la localité d'Aia, des Jentilak vivent à Aitzpelarretan. Ces derniers, des géants ayant de grandes forces, auraient transporté des pierres pour construire l'église San Pedro dans le quartier d'Elkano[1]. On dit que les bergers auraient, à un moment donné, construit un mur pour bloquer les entrées de grottes.
Selon l'histoire qu'aime à raconter José Antonio Manterola, un fermier qui vit qui à la basseria « Elkano-bitarte », l'église d'Elcano fut construite en une seule nuit par trois Jentilak. Un des géants était boiteux, de sorte qu'il a été appelé "Kojua" (de cojo qui signifie « boiteux » en espagnol). Le travail ayant déjà été commencé, les deux autres compagnons ont commenté: "Il nous déranges ici." "Kojua", qui avait l'oreille très fine, a entendu, puis a répondu: "Oui, mais si je marche dans le chemin, je peux déjà prendre plus de trois cents kilos sur mes épaules"[1].
Selon José Antonio Manterola, ces deux phrases courtes nous mettent en relation avec le monde de la mythologie basque, qui vient jusqu'à nous, à travers la tradition orale. Les Jentilak, qui sont des êtres d'une force phénoménale, émergent clairement dans la seconde des phrases citées, quand, à travers ces personnages mythologiques, il essaye d'expliquer l'existence de grands blocs de grès dans l'église de San Pedro[1].
En fait, de telles pierres ne se trouvent pas dans la périphérie de ce village, il faut aller les chercher à Garatemendi. Alors, les Jentilak apparaissent comme par enchantement lorsqu'il faut expliquer comment le matériel a été emmené ici, afin d'édifier la paroisse de San Pedro. Un des Jentilak jetait des pierres du mont Garate. "Kojua", lui, les jetait depuis Arbastañaundi. Quant au troisième géant, il ramassait les blocs lancé par le boiteux, et avec celles-ci, il construisit l'église[1].
Notes et références
modifier- (eu) Gipuzkoa ezezaguna. Euskara bertsioa: Aiako Elkano, Bertan.
Bibliographie
modifier- José Miguel Barandiaran (trad. Olivier de Marliave, préf. Jean Haritschelhar, photogr. Claude Labat), Mythologie basque [« Mitología vasca »], Toulouse, E.S.P.E.R, coll. « Annales Pyrénéennes », , 120 p. [détail des éditions] (ISBN 2907211056 et 9782907211055, OCLC 489680103)
- Claude Labat, Libre parcours dans la mythologie basque : avant qu'elle ne soit enfermée dans un parc d'attractions, Bayonne; Donostia, Lauburu ; Elkar, , 345 p. (ISBN 9788415337485 et 8415337485, OCLC 795445010)
- Wentworth Webster (trad. Nicolas Burguete, postface Un essai sur la langue basque par Julien Vinson.), Légendes basques : recueillies principalement dans la province du Labourd [« Basque legends »], Anglet, Aubéron, (1re éd. 1879), 328 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980805 et 9782844980809, OCLC 469481008)
- Jean-François Cerquand, Légendes et récits populaires du Pays Basque : Recueillis dans les provinces de Soule et de Basse-Navarre, Bordeaux, Aubéron, (1re éd. 1876), 338 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980937 et 9782844980939, OCLC 68706678, lire en ligne)