Aide:Difficultés de la langue française
L'objectif de cette page est d'aider toute personne écrivant en français à identifier les principales difficultés de la langue écrite — accord en genre et en nombre, accord du participe passé, autres difficultés — de façon à perfectionner l'expression écrite dans la Wikipédia francophone. Elle dresse pour cela une liste non exhaustive des difficultés courantes de la langue française, classées par ordre alphabétique.
Le français écrit comporte de nombreuses embûches. Ce problème est exacerbé par l'existence d'au moins deux niveaux de langue : la langue écrite, qui peut être parfois complexe, et la langue parlée, qui s'affranchit souvent des règles académiques. Un locuteur francophone peut ainsi être confronté à plusieurs sortes de difficultés lorsqu'il s'exprime : barbarismes, solécismes, difficultés liées à la grammaire et à la conjugaison, etc. Par nature, certaines fautes ne sont possibles qu'à l'écrit : ce sont les fautes d'orthographe. Certaines difficultés sont liées à une homophonie ou à une paronymie. Certaines expressions, même d'usage courant, sont critiquées par les dictionnaires et autres institutions, et font partie du langage relâché ; lorsque leur usage n’est pas intentionnel, leur acceptabilité sur Wikipédia est discutée pour des raisons de transmission ou de respect de l’héritage et du génie de la langue.
Incidemment, il est parfois remarqué qu'il est important, pour l'apprentissage ultérieur de langues étrangères, d'avoir une claire perception de sa propre langue[1].
Accord en genre et en nombre
modifierAccord du participe passé
modifierAutres difficultés
modifierPour toute difficulté ne figurant pas dans cette liste ni dans la page de discussion, il est possible soit de l'ajouter dans la page de discussion si elle est assez courante et que l'on a un début de réponse à ses questions, soit de faire appel à l'atelier du français si elle est plus particulière et que l'on n'a pas de réponse à ses questions.
1ère / 1re / 2ème / 2e
modifierUn adjectif numéral ordinal est par exemple « premier », « deuxième », « troisième ».
Un ordinal s'abrège 1er (premier), 1re (première) 2e (deuxième), 2d (second), 2de (seconde) 3e (troisième), 3es (troisièmes), etc. Il suffit de rajouter un s au pluriel.
Mais cela ne s'abrège pas ainsi : 1ère, 2ème, 2ième ou 2nd. Ces dernières formes sont pourtant très régulièrement employées.
À la suite de ← Suite à
modifier« Suite à » est une tournure qu'on retrouve notamment dans la correspondance administrative et commerciale, comme ellipse de la locution « comme suite à ». Elle est incorrecte parce que le complément de nom se forme en français avec la préposition « de » (la suite de l'article) et non avec la préposition « à » (la suite « à » l'article)[2]. La préposition « à » pourrait provenir de l'expression correcte « faisant suite à » (le verbe « faire » est indispensable).
On dira plutôt « pour donner suite à », « en réponse à » dans la correspondance administrative, ou « à la suite de », « par suite de », voire « à cause de », « en raison de » si la succession évoquée est fortement causale[3],[4],[2],[5],[6],[7],[8],[9].
À l'encontre de
modifierLe sens exact de cette locution est « À l’opposé de », « En opposition à » : cela va à l’encontre de vos intérêts ; une décision prise à l’encontre de la volonté générale[10].
Elle ne doit pas être employée dans le sens de « À l’égard de », « À l’endroit », « Envers », « Contre ».
- Il a des torts envers vous, et non : Il a des torts à votre encontre.
- Se montrer sévère à l’égard de, à l’endroit de, envers… et non : Se montrer sévère à l’encontre de….
- Une menace, une accusation à l’endroit de, envers… et non : Une menace, une accusation à l’encontre de….
- La violence à l’endroit des femmes, envers les femmes, et non : La violence à l’encontre des femmes.
- Des sanctions contre la Russie, et non : des sanctions à l'encontre de la Russie.
À Paris / sur Paris
modifierLe nom d'une ville doit être précédé de « à » et non de « sur », qui relève du langage familier. On dira donc « je suis / vais à Paris » et non « sur Paris »[11]. En revanche, précédée du verbe « partir », la préposition « pour » est traditionnellement utilisée : « Je pars pour Paris ». L'OQLF considère que de nos jours l'utilisation d'autres prépositions est correct étant donné qu'elle est courante à l'oral comme dans la littérature : « partir à Paris », « partir vers la Côte d'Azur »[12].
À vélo ← en vélo
modifierLa préposition « en » s'emploie pour les véhicules à l'intérieur desquels les passagers prennent place ; la préposition « à » est recommandée pour les moyens de déplacement que l'on enfourche[13],[14].
Exemples :
- partir en voiture, en train, en bateau ;
- se déplacer à bicyclette, à vélo, à trottinette, à moto ; une randonnée à cheval.
Aborigène
modifierLe mot « aborigène », qui signifie « originaire du pays où il vit », ne prend pas de r avant et après le b.
Accentuation des majuscules
modifierEn français, l'accent a pleine valeur orthographique. On accentue donc les lettres majuscules[15] : À la plage, les États-Unis, l'Île-de-France, etc.
Cette tendance à la non-accentuation des majuscules a trois origines :
- la taille fixe des caractères d'imprimerie, il aurait fallu graver des caractères spéciaux pour les capitales accentuées, solution jugée trop complexe ;
- l'origine souvent anglaise, dont la langue n'a pas d'accent, des machines à composer ;
- la difficulté, sur certains claviers, de produire des capitales accentuées[16].
Acceptation / Acception
modifierLorsqu'il est question d'accepter, de consentir, on parle d'acceptation. Le mot « acception » signifie « sens » (« dans toute l'acception du terme », « ce terme a plusieurs acceptions »).
Accro / Accroc
modifierAu sens de « déchirure », le nom commun « accroc » prend un c final[17]. Mais on est « accro à quelque chose », abréviation de accroché (au sens imagé où l'on serait accroché à ou par quelque chose). Cette expression relève du vocabulaire familier.
Accueil ← Acceuil
modifierTout comme recueil ou cercueil, accueil s'écrit « ueil » et non « euil » car le u suit directement le c. On peut supposer que cette faute est favorisée par attraction de mots à l'orthographe très voisine, par exemple fauteuil, où le u suit la voyelle e.
Si le c était suivi du e, il faudrait prononcer « acseuil », car le c devant le e se prononce comme un s (exemple : ceci, cela, etc.) ; alors que devant le u, il se prononce comme un k. De plus ueil se prononce [œj] comme dans écueil, eil sans u précédent se prononce [εj] comme dans pareil.
Moyens mnémotechniques :
- « C'est Une Erreur Impardonnable ».
- « UEI - Un Elève Intelligent ne fait jamais la faute ».
Acquis / Acquit
modifierLe mot « acquis » vient du verbe « acquérir ». Le mot « acquit » est un substantif de la même racine que le verbe « acquitter » et s'emploie surtout dans l'expression « par acquit de conscience »[18]. On écrit également « bon pour acquit (au sens de acquitté) », mais « bien mal acquis (au sens de obtenu) ne profite jamais ».
Aéroport ← Aréoport
modifierL'aéroport souffre tant, semble-t-il, de cette difficulté à prononcer le digramme « aé », qu'il en vient à être écrit « aréoport » dans certains textes.
Confrontation pour affrontement, et conflit
modifierÀ la base, le mot « confrontation » appartient au vocabulaire juridique : il provient du latin juridique médiéval confrontatio, qui a désigné la partie limitrophe de deux propriétés (là où elles sont front à front), puis, au figuré, le rapprochement de deux choses que l’on veut comparer. Aujourd’hui , le nom « confrontation » désigne d’abord l’action de mettre en présence des témoins pour opposer et vérifier leurs déclarations. Par extension, il peut aussi s’employer pour évoquer toute comparaison minutieuse : la confrontation de deux écritures, de deux versions d’un même texte, etc.
L'Office québécois de la langue française[19] et l'Académie française[20] déconseillent l'emploi au sens de « conflit », cependant Le Robert reconnait cet usage comme correct[21].
Agressif
modifierLes mots agressif, agression, agressivité ne prennent qu'un seul g. Le doublement de cette consonne est probablement dû à l'influence de l'anglais « aggressive ». Il existe plusieurs cas similaires, comme « adresse » (« address »), « abréviation » (« abbreviation ») et trafic (« traffic » en anglais). À l'inverse, dans certains cas la consonne est doublée en français, alors qu'elle est simple en anglais, comme dans appartement (« apartment ») ou ressource (« resource »).
Aigu, ambigu, contigu, exigu
modifierDans l'orthographe traditionnelle, les mots qui se terminent par la syllabe gu prononcée distinctement et suivie d'un e ou d'un i prennent un tréma sur cette voyelle et non pas sur le gu : aiguë, ambiguë, ambiguïté, contiguë, exiguë, exiguïté. Il en va de même pour la ciguë. Les rectifications orthographiques de 1990 permettent de placer le tréma sur le u à la place : aigüe, ambigüe, ambigüité, contigüe, exigüe, exigüité, cigüe.
Aller : être allé ou avoir été
modifierOn ne doit pas employer « j'ai été » pour « je suis allé », car « être » n'indique qu'un état.[réf. nécessaire]
Aller de pair, hors pair
modifierL'expression « aller de pair », qui signifie à l'origine « aller ensemble en étant sur le même rang », n'a rien à voir avec deux éléments qui forment une paire. « Pair » vient de l'adjectif et substantif latin par, qui signifie « égal » et que l'on retrouve dans le mot « parité » (littéralement : « égalité »). Les éléments qui « vont de pair » peuvent être plus nombreux que deux : seule compte ici la notion d'égalité. L'expression « aller de pair », quand elle a un complément, est suivie de la préposition « avec ». Elle a le même sens que « être indissociable de ».
Ce que l'on juge exceptionnel, sans comparaison, sans égal, est dit « hors pair ». La tournure « hors de pair » est parfois utilisée mais elle tend à disparaître[22]. L'expression « hors pair » est invariable.
Allez
modifierCette interjection ne se finit pas par « -er » ou « -é » mais bel et bien par « -ez ».
Amorcer / Initier
modifier« Initier » signifie « apprendre », « enseigner » ou « instruire ». L'utilisation d'« initier » dans le sens d'« amorcer » est une influence du verbe anglais to initiate[23] .
Sauf lorsque initier signifie « enseigner » ou « instruire », on dira plutôt « lancer » (« lancer un débat »), « engager » (« engager une procédure »), « commencer », « inaugurer », « amorcer », « entreprendre », « être à l'origine de » (« être à l'origine d'un projet »).
Anagramme
modifierLe mot « anagramme » est du genre féminin[24]. On écrit « une anagramme ».
Anthropologie / Misanthropie / Philanthropie
modifierCes trois mots ont en commun la racine grecque ánthrôpos (« homme, humain »)[25]. Par conséquent, ils s'écrivent avec « th » :
- anthropologie : étude de l'homme ;
- misanthropie : hostilité envers le genre humain ;
- philanthropie : bienveillance envers le genre humain.
Il en est de même pour les mots anthropologue, misanthrope et philanthrope.
Antre
modifierLe mot « antre » est du genre masculin[26]. On écrit « un antre ».
Apporter / Amener / Emporter / Emmener
modifierOn apporte une chose et on amène un être[27] (personne ou animal) qui se déplace par lui-même et qu'on ne porte donc pas. Exemples :
- « Il amène la vache au taureau. »
- « J'apporterai une bouteille de vin ce soir. »
- « Elle amène son enfant à l'école. »
Moyen mnémotechnique : On mène quelqu'un par la main tandis qu'on porte un poids.
Par extension, « emporter » signifie prendre avec soi et porter ailleurs un objet inanimé ou un objet animé qui ne peut se mouvoir. Exemple: « Emportez donc un peu de tarte ! »
De même, « emmener » signifie mener avec soi une personne, un animal du lieu où l’on est vers un autre lieu. Exemple : « Emmène-moi danser ce soir. »
Après que + indicatif
modifierAprès que indiquant le fait rapporté comme ayant eu lieu, on utilise l'indicatif[LBU 1].
L'Académie française le rappelle également : « À la différence de avant que, qui implique une notion d'éventualité, après que, marquant que l'on considère le fait comme accompli, introduit une subordonnée dont le verbe doit être mis à l'indicatif »[28].
Astérisque
modifierLe mot « astérisque » est du genre masculin[29].
-atre / -âtre
modifierLes mots en « -âtre » (verdâtre, plâtre, théâtre, etc.) prennent un accent circonflexe, à l'exception de ceux en « -iatre » (psychiatre, etc.). Attention toutefois à « acariâtre » et « opiniâtre » qui prennent un accent circonflexe, malgré leur terminaison.
Au jour d'aujourd'hui
modifierL'expression « Au jour d'aujourd'hui » est très utilisée, souvent par volonté d'insistance, et est considérée comme correcte par l'Académie française, qui mentionne cependant que l'« essentiel est de n’en pas abuser »[30]. En vieux français, le terme « hui », dérivé du latin hodie, signifiait « ce jour » comme en latin. En français moderne, il a donné « aujourd'hui » par répétition. Le pléonasme « au jour d'aujourd'hui » apparaît donc superfétatoire.
Au temps pour moi / Autant pour moi
modifierCette expression signifie simplement « Je me suis trompé ». Il existe deux orthographes en concurrence, « au temps » et « autant ».
La forme « au temps » est celle acceptée par l'Académie française[31]. D'après elle, l'expression viendrait du fait que dans une séquence d'ordres, comme à la parade (« Garde à vous ! Portez armes ! Présentez armes ! »), si on se trompe d'ordre, on revient « au temps précédent » et on assume son erreur.
Cependant, cette hypothèse est contestée : la graphie au temps pour moi serait en réalité une forme cuistre ou pédantesque de « autant pour moi » et l’hypothèse des origines militaires de l’expression serait une sorte de « canular étymologique ». Ainsi, l'expression serait à rattacher à autant pour le brodeur, expression dont l’utilisation est attestée dès le XVIIe siècle[32] comme « raillerie pour ne pas approuver ce que l'on dit ».
Autrement
modifierLe mot « autrement » étant déjà un comparatif qui a le sens de « bien plus », on se gardera de dire « autrement plus », voire « autrement moins », qui serait un contresens.
- Celui-ci est autrement travaillé que le précédent.
Aux dépens de ← Aux dépends de
modifierLe verbe à l'origine de cette expression est « dépenser » et non « dépendre », d'où l'orthographe « aux dépens de » ; de la même manière, un tribunal peut condamner une partie « aux dépens », c'est-à-dire à rembourser les frais de justice engagés par la partie adverse.
Avoir affaire à / Avoir à faire
modifier« Avoir affaire » signifie « se trouver en présence de quelqu'un, quelque chose ». Le complément qui suit est généralement introduit par la préposition « à » ; l'emploi de la préposition « avec » est jugé archaïque (ex. : « Nous avons affaire à un homme de goût. »). L'utilisation de la préposition « de » est aussi vieillie et le sens en est alors différent, celui de « avoir besoin de » (ex : « Qu'ai-je affaire de ses flatteries ? »).
« Avoir à faire » signifie « devoir s'acquitter d'une obligation » (ex. : « Il a à faire son travail. »). On peut aussi employer ce sens sans que le complément soit exprimé (ex. : « J'ai à faire. »).
Avoir envie de / à l'envi
modifierL'expression « à l'envi » ne prend pas de e final.
Ayant(s) droit
modifierDans les expressions « ayant droit » et « ayant cause » (qui ne prennent pas de trait d'union), « ayant » peut prendre la marque du pluriel. Il faut donc écrire « des ayants droit » et « des ayants cause ». En l'absence d'équivalent féminin, on doit dire « un ayant droit » et « un ayant cause », qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme.
Bailler / Bâiller / Bayer
modifierOn écrit « la bailler belle à quelqu'un » (lui raconter monts et merveilles), « bailler des fonds » (remettre de l'argent) et « bayer aux corneilles » (rêvasser). Lorsqu'on a sommeil, on « bâille », avec l'accent sur le a et non sur le i.
Balade / Ballade
modifierBalade et ballade sont deux noms féminins paronymes[33] :
- une « balade » est une promenade en langage familier ;
- une « ballade » est un poème à forme fixe ou une pièce musicale : une ballade de Villon, une ballade de Chopin.
Notons que le néologisme baladeur, qui désigne un appareil de poche de diffusion de sons et d'images, est fondé sur balade mais que sa fonction musicale évoque également le mot ballade, ce qui peut entretenir une certaine confusion.
Bénite / Bénie
modifier« Béni » est le participe passé normal du verbe « bénir », qui signifie, en parlant de Dieu ou d'une divinité, « répandre sa bénédiction », « placer sous sa protection », « récompenser ». Cependant, ce participe passé peut conserver son t final, par influence du latin benedicTus, en contexte religieux strict. En effet, l'adjectif « bénit » s'emploie aussi comme participe passé quand il s'applique à ce qui a reçu la bénédiction d'un prêtre, selon les rites prescrits (l'eau a été bénite). À titre d'anecdote, cette distinction a été clairement établie, dans son dictionnaire, par le lexicographe Émile Littré, pourtant farouche anticlérical ! Toutefois, d'après le dictionnaire de l'Académie (1935), l'emploi de l'adjectif « bénit » comme participe passé de « bénir » semble archaïque.
Bien que ← Malgré que
modifierCertains pensent que, comme « malgré » est déjà une concession, on ne doit pas la faire suivre de « que », et qu'il faut dire « bien que » ou « quoique ».
Mais pour Grevisse (Le Bon Usage), « Malgré que a peut-être appartenu d'abord à l'usage populaire. La locution n'a plus ce caractère, comme le montrent les exemples qui font fi de la résistance des puristes. » Pour Hanse (Nouveau Dictionnaire des difficultés du français moderne), « malgré que, loc. conj., condamné avec obstination par les puristes, est incontestablement correct au sens de bien que et est suivi du subjonctif. »
« Malgré que » est également correct dans l'expression « malgré que j'en aie », « malgré qu'il en ait », etc.
Bisbille / Bis bis / Bise bise
modifierQuand on a une petite querelle avec quelqu'un, on est en bisbille avec lui[34].
Bistouri - Scalpel
modifierLe bistouri et le scalpel sont deux instruments chirurgicaux en forme de couteau : le bistouri, à lame fixe ou mobile, est utilisé par le chirurgien pour l'incision dans les chairs, alors que le scalpel, à lame fixe, est destiné à la dissection (en autopsie) par le médecin légiste.
Ça me démange ← Ça me gratte
modifierOn gratte une partie de son corps lorsque celle-ci démange. En langage soutenu, il ne faut donc pas écrire « ça me gratte » — qui constitue une impropriété —, mais « ça me démange ».
Capable de ← en capacité de
modifierLes expressions correctes sont « avoir la capacité d'agir », « être capable d'agir », « être en mesure d'agir », « pouvoir agir » , « avoir la possibilité d'agir, « être à même d'agir », et non « être en capacité d'agir »[35].
Causer
modifierLa tournure « causer à quelqu'un », répandue dans le langage familier, est fautive. Il faut dire « causer avec quelqu'un »[réf. nécessaire].
Ce sont des ← C'est des
modifier« C'est » suivi d'un pluriel se transforme en « ce sont »[36]. Par exemple, on dit « ce sont des étudiants » et non pas « c'est des étudiants ».
Ceci / Cela
modifier« Cela » est relatif à ce qui vient d'être dit, établi, exposé. « Ceci » indique ce qui vient, ce que l'on va montrer ou expliquer. La règle est la même pour « voilà » et « voici »[37]. Exemples :
- « Je vous dis ceci : je suis fatigué. »
- « Je suis fatigué, cela dit, je veux bien venir avec vous. »
L'expression « ceci dit » est donc fautive ou tout du moins plus familière, qui doit être remplacée par « cela dit ». Cela dit, l'usage semble préférer la première forme (de même que « tout ceci », etc.)[38],[39].
Censé / sensé
modifier« Censé » peut se substituer à « supposé » ou « réputé », tandis que « sensé » signifie « qui a sa raison, son bon sens »[40].
Exemples :
- Nul n’est censé ignorer la loi.
- Il était censé venir dîner ce soir.
- Le plus sensé serait de renoncer.
Ceux-là mêmes ← Ceux-là même
modifierDans l'expression « ceux-là mêmes », même est adjectif et s'accorde donc au pronom[41].
C'est la faute de ← C'est de la faute de
modifier« C'est de la faute de » appartient au langage familier et il est préférable de dire « c'est la faute de », le premier « de » étant perçu comme une redondance. De la même manière, on ne dira pas « c'est de ma faute » mais « c'est ma faute ».
De même, « c'est la faute à » relève du registre familier et est probablement issue de la question (correcte) : « à qui la faute ? ». Cette tournure a été popularisée en particulier par la chanson de Gavroche, écrite par Victor Hugo.
Chargé de ← En charge de
modifier« En charge de » est un calque de l'anglais « in charge of ». Il faut écrire « chargé de » ou « responsable de » plutôt que « en charge de », surtout lorsque l'expression est suivie d'un verbe à l'infinitif. Exemples :
- architecte chargé de concevoir ;
- ministère chargé de la recherche.
Références :
- « En charge de / en responsabilité de / en capacité de », Académie française ;
- « Les emprunts déconseillés être en charge de et prendre charge de », Banque de dépannage linguistique ;
- « être en charge », sur languedutravail.org ;
- Le Petit Robert 2023 : « anglicisme, critiqué ».
Chiffre d'affaires ← chiffre d'affaire
modifierOn écrit toujours un chiffre d'affaires avec un « s » à affaires, car il s'agit du chiffre des affaires.
Chœur / Cœur
modifierUne faute très courante consiste à écrire : « chanter en cœur », au lieu de « chanter en chœur ». « Les voyageurs, attendris, chantèrent en chœur apibeursdè touillou » -- Queneau.
Une autre faute très courante consiste à écrire : « enfant de cœur », au lieu de « enfant de chœur ». Il s'agit d'enfants qui se tiennent dans le chœur d'une église, quelles que soient leurs qualités de cœur.
Une troisième faute très courante consiste à oublier l'e-dans-l’o : cœur et chœur ne s'écrivent pas coeur et choeur.
Cluster
modifierLe mot cluster a de nombreuses significations en anglais indiquant l'idée d'agrégation. Son usage dans la langue française peut conduire à des confusions ou des incompréhensions. Il vaut mieux employer des termes en français. Par exemple :
- en économie : grappe industrielle ou pôle de compétitivité ;
- en épidémiologie : foyer de contagion.
D'une façon générale, l'Académie française propose les termes : « bouquet », « amas », « agglomérat », « groupe », auxquels on pourrait adjoindre des synonymes comme « agrégat » ou « foyer »[42], quant à l’Office québécois de la langue française et la Commission d’enrichissement de la langue française, ils recommandent les mots « grappe », « agrégat », « groupe » et « regroupement » selon le contexte.
Cependant, à la suite de la pandémie de Covid-19, l’anglicisme « cluster » a été lexicalisé par le Larousse et Le Robert, on veillera alors à respecter le choix de l’auteur.
Complément de nom
modifierLa formation de compléments de nom se fait avec « de » ou « des ».
Ainsi on ne dit pas « la voiture à Jean » mais « la voiture de Jean ». On dira en revanche : « un sac à main » et « une tête à claques ». Le complément de nom n'indique pas une appartenance mais l'emploi qui en est fait.
Il n'est pas non plus permis de supprimer toute préposition dans le complément de nom. Cette faute est une parataxe. L'actuelle tendance à la parataxe nous donne d'innombrables expressions fautives comme : « conseiller clientèle » au lieu de « conseiller de la clientèle » ; « taxe carbone » au lieu de « taxe carbonique » ou de « taxe sur le carbone » ; « foyer étudiant » au lieu de « foyer d'étudiants » ; « Ferme célébrités » au lieu de « Ferme des célébrités ».
Compte rendu / Procès-verbal
modifier« Procès-verbal » prend toujours le trait d'union.
« Compte rendu » et « compte-rendu » sont deux graphies possibles[43].
Conjecture / Conjoncture
modifier« Conjecture » signifie « hypothèse » et ne doit pas être confondu avec « conjoncture », qui signifie « situation ».
Connexion / Connection
modifierLa norme orthographique du français ne reconnait que la graphie « connexion » et considère « connection » comme fautive[44]. Cette dernière graphie est un calque de l’anglais « connection ». Du reste, le mot anglais n'est jamais employé pour inviter un utilisateur à s'identifier afin d'avoir accès à un espace privé. Dans ce sens, pour se connecter à un site ou à un forum, on utilise les termes « sign in » ou « log in ».
Consacré, destiné,... ← Dédié à
modifierLe verbe « dédier » signifie à l'origine « consacrer au culte divin » : dédier un autel, une église. Il peut signifier aussi « mettre sous l’invocation d’une divinité, d’un saint » : un temple dédié à Apollon, une chapelle dédiée à la Vierge, une église dédiée à saint Étienne.
Le verbe « dédier » signifie aussi « mettre une œuvre sous le patronage de quelqu’un par une épître liminaire ou par une inscription » : un ouvrage dédié au roi, il lui a dédié cette gravure.
Il signifie aussi « faire hommage d’une œuvre à quelqu’un en imprimant son nom en tête de l’ouvrage. Dédier son livre à un maître, à un ami ».
Il peut enfin signifier (fig., litt.), en parlant d'une personne, « consacrer » : dédier sa vie à une noble cause.
Sous l'influence de l'anglais « dedicated to », « dédié à » prend assez souvent le sens de « consacré à », « destiné à », « spécialisé dans », « alloué à », « réservé à », « voué à », « affecté à », « dévolu à ». Ces usages sont déconseillés[45],[46],[47],[48].
On dira par exemple :
- une revue consacrée à l'histoire de l'art ;
- un satellite destiné à l'observation de la Terre ;
- une filiale spécialisée dans la gestion des déchets industriels ;
- un budget alloué aux projets informatiques ;
- une place de stationnement réservée aux personnes handicapées ;
- une association vouée à la protection de l'environnement ;
- une voie affectée au trafic de marchandises ;
- des montants dévolus à l'investissement.
Contredisez / Contrefaites
modifierLe verbe « contrefaire » se conjugue comme « faire », mais le verbe « contredire » se conjugue comme « médire ». Ainsi, on dira : « vous contrefaites », mais « vous contredisez ».
Coup franc
modifierOn écrit « coup franc » sans trait d'union. Au pluriel, on n'écrit pas « coup-francs » ni « coups-francs », mais « coups francs »[49].
Cour, cours, court, courre
modifierLes homophones « cour », « cours », « court » et « courre » ont des significations différentes[50].
On écrit :
- au cours de ;
- au long cours ;
- un court de tennis ;
- la cour du roi de France, la cour intérieure d'un château ;
- un cours de mathématiques ;
- la chasse à courre ;
- la Cour (tribunal), avec majuscule ;
- court, courte (adjectif).
Croient ← Croivent
modifierLe verbe croire est souvent sujet à conjugaison incorrecte. Il n'est pas rare d'entendre ou de lire : « Ces gens-là croivent que tout leur est dû. » La bonne formule est « Ces gens-là croient que tout leur est dû. »
Dans le Sud de la France / au sud de la France
modifierOn distingue « au sud de », qui indique que la première entité n’est pas incluse dans la seconde, et « dans le Sud de », qui indique que la première entité est située dans celle qui suit[51].
Exemples :
- Perpignan est dans le Sud de la France.
- L'Espagne est au sud de la France.
Le point cardinal prend la majuscule lorsqu'il désigne la région (« le Sud »).
Davantage / D'avantage(s)
modifier« Davantage » peut être remplacé par « plus (de) » ou parfois « mieux », tandis que « d'avantage(s) » peut se substituer à « de bénéfice(s) ».
Décade / Décennie
modifierUne décade est une période de dix jours, tandis qu'une décennie est une période de dix ans. La confusion entre les deux mots est favorisée par un faux-ami : le terme anglais decade signifie « décennie ».
Dédicacer / dédier
modifierLe verbe « dédicacer » signifie « pourvoir d’une dédicace » ou « adresser, offrir avec une dédicace », lorsque « dédicace » désigne une inscription à la tête d’un ouvrage imprimé, par laquelle on le dédie à quelqu’un. Ce verbe n'a donc pas les sens de « dédier, consacrer », qu’il n’a plus depuis le XVe siècle. Cette faute tend à se répandre à cause d’une confusion avec l’anglais « to dedicate » qui, lui, a conservé ces derniers sens[52].
Ainsi, on ne dira pas qu'on dédicace une église à un saint, mais qu'on la dédie à un saint. On peut alors dire que le saint est le dédicataire de l'église.
La dédicace peut aussi désigner la cérémonie de consécration d'un édifice religieux (église, chapelle…) ou de son autel servant aux célébrations liturgiques. Le véritable acte de naissance de ce sanctuaire n’est pas la pose de la première pierre, mais ce rituel de consécration.
Demander que / demander à ce que
modifierLa formule « demander à ce que » est critiquée par l'Académie française comme inutilement lourde, on peut lui préférer le tour « demander que »[53]. Cependant, l'Office québécois de la langue française considère les deux formules comme correctes[54].
Dénoter / détonner / détoner
modifierLe verbe « dénoter » doit être suivi de la chose qu'il dénote ; il ne peut être employé seul. Dans la phrase « Ce câble, par rapport à la robustesse du casque, dénote par sa finesse. », il faudrait remplacer par « détonne » : qui est hors du ton, hors tonalité, ou alors « dénote une certaine fragilité ».
À voir également : « détoner », exploser ; « détonant », explosif.
(Depuis) quelque temps
modifierCette expression s'écrit toujours au singulier, « quelque » étant ici un adverbe.
De suite / tout de suite
modifier« De suite » signifie « à la suite », « d'affilée ». Par exemple, on dit : « Il avait si chaud qu'il a bu trois verres de suite », « deux jours de suite ». On ne doit donc jamais l'employer au sens de « tout de suite ».
« Tout de suite » signifie « dans très peu de temps », « rapidement ». Ainsi, on dit « je reviens tout de suite » et non pas « je reviens de suite ».
De temps à autre
modifierC'est à tort que l'on ajoute parfois un s à autre dans l'expression « de temps à autre »[55].
Différent / différend
modifierL'adjectif « différent » s'écrit avec un t. Le nom « différend » s'écrit avec un d.
Exemples :
- « Un malentendu est à l'origine du différend qui les oppose. »
- « Nous étudierons les différents aspects de la question. »
- « Tous ces différends sont très différents. »
L'homophone « différant » est lui le participe présent du verbe différer.
Note : Pour vérifier, il faut mettre au féminin :
- « Tous ces différends sont très différents. »
- « Toutes ces histoires sont très différentes. »
Discréditer / décrédibiliser
modifierAu néologisme « décrédibiliser » on préférera le verbe « discréditer », qui est d'ailleurs plus court[56].
Dites / dîtes / faites / faîtes
modifier- « Dites » ne prend pas d'accent au présent de l'indicatif ni au présent du subjonctif. Celui-ci est réservé au passé simple.
- « Faîte » signifie « sommet, apogée ». On n'écrit jamais « faîtes » dans la conjugaison du verbe « faire » mais toujours « faites ».
Du / Dû
modifierLe participe passé du verbe « devoir » prend un accent au masculin singulier. C'est également le cas du participe passé des verbes « croître » (« crû »), « recroître » (« recrû »), « redevoir » (« redû ») et « mouvoir » (« mû »)[LBU 2].
Ceci reste vrai avec les rectifications orthographiques du français en 1990, la règle voulant la disparition de l'accent circonflexe sur les lettres i et u ne s'appliquant pas en cas d'homonymie[57].
Dû à (en tête de phrase)
modifierL’emploi de « dû à » en tête de phrase, qui s’explique peut-être par l’anglais « due to », « en raison de », est une erreur[58].
Exemple : « En raison des travaux, il est arrivé en retard » et non « Dû aux travaux, il est arrivé en retard ».
Effluves
modifierLe mot « effluve », souvent employé au pluriel, est du genre masculin[59], même si l'on peut rencontrer dans la littérature des usages au féminin.
Eh bien / Hé bien / Et bien / Eh oui
modifierOn ne doit pas écrire « et bien ! ».
Ex. : « Vous vouliez une liste des fautes les plus courantes, eh bien, la voici ! »
Comme dans « Eh oui » ou « Eh non », il ne s'agit pas de « Et puis », mais de l'expression d'une exclamation. « Hé oui » et « Hé non » sont corrects, mais « Et » ne peut introduire une interjection. Le remplacement de « Et » par « Eh » (ou « Hé ») est donc à faire chaque fois que le mot « Et » n'a pas son sens plein.
Ces expressions sont toujours suivies d'un signe de ponctuation : une virgule ou encore un point d'exclamation ou d'interrogation. S'il s'agit d'un point d'exclamation ou d'interrogation, on ne le fera pas suivre d'une majuscule car il ne marque pas la fin de la phrase.
Émigré / immigré
modifierL'émigré ou « expatrié » quitte son pays d'origine pour un autre (migrant du point de vue du pays de départ), alors que l'immigré entre dans un pays étranger pour s'y fixer durablement (migrant du point de vue du pays de destination).
En matière de / en termes de
modifierToujours au pluriel, l'expression « en termes » signifie « dans le vocabulaire de » et s'emploie par exemple sous la forme : « le mal de tête est appelé céphalée en termes de médecine ».
Le sens d’« en ce qui a trait à » n'est pas attesté dans la plupart des dictionnaires de langue générale. Il est préférable d'employer « En matière de », « en ce qui concerne », « sur le plan de », « dans le domaine de », « quant à », « pour ce qui est de », « du point de vue de »… pour exprimer la notion « in terms of » anglaise, surtout[60].
Enjoindre
modifierSelon l'Académie française, le verbe enjoindre est transitif indirect, et non transitif direct : « je lui ai enjoint de venir », et non « je l'ai enjoint de venir »[61].
On enjoint quelque chose à quelqu'un ou on enjoint à quelqu'un de faire quelque chose[62].
Enjôler / enjoliver
modifierAlors qu'« enjôler » prend un accent circonflexe, il n'y en a pas sur l’o d'« enjoliver ».
Ensemble
modifierCe mot étant un adverbe, il ne prend pas la marque du pluriel. On écrit « ils sont ensemble ». Lorsque ensemble est à l'état de nom commun, il prend normalement la marque du pluriel (« des ensembles »).
En son for intérieur
modifierLe mot « for » ne subsiste plus que dans cette expression. Si tentant que ce soit, il ne faut pas lui donner l'orthographe de « fort ».
En tant que / en temps que
modifierLa locution conjonctive « en tant que » signifie « comme » en se référant à une fonction, un rôle[63]. La locution homonymique « en temps que » est une faute de français.
Espèce de
modifierLe nom « espèce » est un nom commun féminin : une espèce.
On emploie fréquemment le mot espèce au même titre que « sorte » : « une espèce / sorte de malentendu » où malentendu est un nom masculin. Or, lorsque le nom associé à l'expression est masculin, il faut également dire « UNE espèce d'individu » et non pas « un espèce d'individu » puisque le genre du nom espèce n'est en aucun cas modifié par le genre du nom qui suit (ici : individu).
Etc.
modifier« Etc. » est la forme abrégée d'« et cetera » (ou « et cætera »), qui ne doit jamais être répétée, ni suivie ou précédée de points de suspension, ce qui constituerait une redite[64]. On ne doit donc pas écrire « ... etc. », « etc... » ou « etc., etc. » mais tout simplement « etc. ».
« Etc » étant une forme abrégée, elle doit toujours être suivie d'un point, même au milieu d'une phrase[65]. Lorsque « etc. » se trouve en fin de phrase, le point final et celui d'« etc. » se confondent.
Une erreur de prononciation incite parfois à placer le c avant le t. On doit donc veiller à prononcer "et cétéra" et non "ek sétéra". « etc. » doit être précédé d'une virgule.
Être conforme à / être en conformité avec
modifierOn dit « être conforme à », mais « être en conformité avec » :
- « Ce produit est conforme à la norme européenne. »
- « Ce produit est en conformité avec la norme européenne. »
Références :
Être convenu que ← Avoir convenu que
modifierLorsque l'on veut évoquer un accord passé entre plusieurs personnes, il convient de conjuguer le verbe avec l'auxiliaire être[66],[67]. Exemple :
- « À la suite de notre dernière réunion, nous sommes convenus de la nécessité de poursuivre une étroite collaboration. »
En revanche, lorsque l'on veut exprimer l'adéquation ou la convenance, on utilise l'auxiliaire avoir. Exemples :
- « Il a convenu que c'était exact. »
- « Ce compromis m'a parfaitement convenu. »
Excepté
modifierExcepté, en tant que préposition (lorsqu'il n'est pas participe passé), est invariable[68].
- Excepté telles et telles personnes.
- Toutes ses filles sont mariées, excepté la plus jeune.
- Tous les passagers ont péri, excepté cinq ou six.
Faire bonne chère ← faire bonne chair
modifierL'expression « se régaler » s'écrit « faire bonne chère » (et non « faire bonne chair »)[69].
Fausse rumeur
modifierUne rumeur, puisqu’elle existe en tant que telle, ne peut être qualifiée de fausse. En revanche, c’est son contenu qui est le plus souvent erroné voire diffamatoire. On lui préférera l’expression de « rumeur infondée »[70][réf. incomplète].
Faux bourdon / faux-bourdon
modifierIl ne faut pas confondre le faux bourdon, qui est le mâle de l'abeille, avec le faux-bourdon, qui est un procédé d'improvisation chantée.
Les autres noms composés commençant par faux ne prennent pas de trait d'union, à l'exception de faux-filet, faux-fuyant, faux-monnayeur, faux-semblant et faux-débutant.
Flambant neufs ← flambants neufs
modifierDans l'expression « flambant neufs », « flambant » est participe présent donc invariable. On écrira donc « flambant neuve » au féminin, « flambant neufs » au masculin pluriel, « flambant neuves » au féminin pluriel[71].
Foi / foie / fois / Foix
modifierLe foie est l'organe, tandis que la foi est la croyance, la fidélité (on écrit aussi « ma foi »). Dans tous les autres cas, il faut écrire « fois », sauf lorsqu'il s'agit de la ville de Foix.
Fomenter
modifierCe verbe, qui signifie « tramer », ne prend pas de r après l’o.
Fond / fonds / fonts
modifierNe pas confondre :
- fond : l'endroit le plus bas, le plus intérieur d’une chose creuse ; l'essentiel par rapport à l'accessoire, etc. ;
- fonds : un ensemble de biens matériels ou immatériels servant à l’usage principal d’une activité, exemples : fonds d'investissement, fonds de placement, fonds de garantie, etc. ;
- fonts : un grand vaisseau de pierre, de marbre ou de bronze, où l’on conserve l’eau dont on se sert pour baptiser (fonts baptismaux).
Fort : se faire fort de
modifierDevant un infinitif, « se faire fort de » signifie « se prétendre capable de » et doit rester invariable.
Devant un nom, l'expression signifie « se rendre plus fort grâce à » et varie au féminin et au pluriel.
On écrira ainsi : « ils se font fort de réussir » mais « ils se font forts de votre soutien ».
Fruste / frustre
modifierL'adjectif « frustre », né d'une confusion entre « rustre » et « frustré », est d'un usage populaire et n'est pas standard. Il est recommandé de dire, par exemple, « un homme fruste ».
Gens
modifierUn adjectif ou un participe passé associé à gens peut être masculin ou féminin, selon sa place. S'il précède gens, il est féminin. S'il suit, il est masculin. Exemple : « Ces bonnes gens ne s'y étaient pas accoutumés. » Si gens est précédé d'un adjectif des deux genres se terminant par un e muet, ledit adjectif et tous ceux qui le précèdent se mettent au masculin (exemple : « de vrais honnêtes gens »). Enfin, les adjectifs précédant gens mais n'appartenant pas à la même proposition seront également mis au masculin. Exemple : « Arrivés à un âge avancé, ces bonnes gens n'ont plus rien pour vivre. »
Gent féminine / gente féminine
modifier- La gent est un nom commun féminin qui signifie originellement « la nation » ou « le peuple », et désigne aujourd'hui l'ensemble des individus possédant des caractères communs[72]. Il est donc fautif de lui ajouter un e final en guise de flexion. On écrit donc : la gent masculine et la gent féminine.
Note : le t final peut se prononcer ou rester muet[73].
Pluriel : « les gens » (voir ci-dessus). Exemple : « Bonnes gens ! », « les petites gens ».
Origine de la confusion : « gentes dames » est utilisé dans de nombreux textes anciens, gente étant ici un adjectif, simple synonyme de gentille (la racine en est identique) et désignant d'agréables interlocutrices. Exemple : « Gentes dames et gentils damoiseaux ». En toute rigueur, et bien que cela soit inusité, on devrait pouvoir écrire « une gente gent » ce qui voudrait dire « un agréable groupe de personnes ».
Gril / grill
modifierL'ustensile permettant de faire cuire à feu vif des aliments (gril) ne doit pas être confondu avec le restaurant où l'on mange principalement des grillades (grill). On écrit donc : « être sur le gril ».
Imposer
modifierOn ne dit pas qu'une personne « en impose » mais qu'elle impose.
« En imposer. L'Ac. signalait encore en 1935 que imposer, pris absolument, signifie « inspirer du respect, de l'admiration, de la crainte » ; elle ajoute que en imposer a été pris souvent dans le sens précédent, mais qu'il signifie plus exactement « tromper, abuser, surprendre, en faire accroire ». — Cette opinion ne paraît pas fondée : « L'usage des auteurs et aussi l'usage du public, dit Littré, ne permettent aucune distinction » ; imposer et en imposer veulent dire soit « commander le respect », soit « faire illusion, tromper ». L'Ac. reconnaît en 2001 cette synonymie, et aussi que la première expression (avec en) appartient à la langue « classique », c'est-à-dire que l'autre expression l'emporte aujourd'hui, quel que soit le sens.» — Le Bon Usage[LBU 3]
Hiberner / hiverner
modifier« Hiberner » a le sens que nous connaissons : l'animal hiberne pendant l'hiver, dort d'un sommeil prolongé. « Hiverner » signifie « passer la mauvaise saison à l'abri ».
Hormis / parmi
modifierÀ la différence d'« hormis », qui est composé de la préposition « hors » et du participe passé « mis », « parmi » ne prend jamais de s.
Important / conséquent
modifierUtiliser « conséquent » dans le sens des mots « important » ou « considérable » relève du langage familier[74],[75].
Inclinaison / inclination
modifier« Inclinaison » désigne l’état de ce qui est incliné, alors qu’« inclination » désigne le fait de pencher la tête en avant, en signe d’acquiescement, de salut ou de respect, mais aussi le mouvement de l’âme, le plus souvent animée par un sentiment amoureux, qui entraîne vers quelqu’un, vers quelque chose[76].
Exemple : avoir de l'inclination pour quelqu'un.
Inclus(e) / inclu(e)
modifierLe participe passé du verbe inclure est « inclus » et non « inclu » (contrairement à exclure : « exclu ») : « j'ai inclus », « une chose incluse ». À l'indicatif, c'est « j'inclus », « tu inclus » et « il inclut ».
La forme « inclue » existe cependant au subjonctif : « que j'inclue ».
Limitrophe de / limitrophe à
modifierOn écrit « limitrophe de » et non « limitrophe à ».
Lune / lune
modifierLune ne prend pas de majuscule dans les expressions figurées, ni quand il s'agit de l'astre lumineux visible dans le ciel. Celle-ci est réservée au satellite naturel de la Terre.
- « Être dans la lune », « la pleine lune », mais « la Lune est située à 384 000 kilomètres de la Terre ».
Maligne / maline
modifierLe féminin de malin n'est pas maline mais maligne. Le terme malines, employé au pluriel, désigne de grandes marées.
Martyr / martyre
modifierLe supplice s'écrit « martyre ». L'homme victime d'un martyre est un « martyr » ; la femme victime d'un martyre est une « martyre ».
Milieu / moitié
modifierLe milieu du XXe siècle désigne l'année 1950 environ. Si l'on parle de moitié du XXe siècle, il faut préciser de laquelle on parle : première moitié (1901 à 1950) ou bien deuxième moitié (1951 à 2000). On rencontre « à la moitié du XXe siècle », au lieu de « au milieu du XXe siècle ».
Mourir / nourrir
modifierLe verbe « mourir » ne s'orthographie à l'infinitif qu'avec un seul « r », contrairement au verbe « nourrir » qui en compte deux.
Moyen mnémotechnique : on ne meurt qu'une seule fois, on se nourrit plusieurs fois.
Naviguant / navigant
modifierOn écrit « en naviguant » avec un u, mais « personnel navigant » et « les navigants » sans u.
Pour le verbe, la règle est commune à tous les verbes en -guer ou en -quer[77] : ils gardent le u de leur radical dans toutes les conjugaisons, même devant un a ou un o.
Pour l'adjectif et le substantif, en revanche, le u disparaît devant le a[78].
Notre / nôtre / votre / vôtre
modifierLe déterminant ne prend pas d'accent. Ce dernier est réservé au cas où le mot n'est pas suivi d'un nom ou d'un groupe nominal.
Quelques exemples :
- « C'est votre avis. »
- « Le nôtre a plus de valeur. »
- « Cet objet est nôtre. »
- « Amicalement vôtre. »
Occurrence
modifierLes deux premières consonnes sont redoublées.
Opprobre
modifierCe mot, qu'on doit veiller à ne pas amputer de son second r, est masculin.
Originalement / originellement
modifier« Originalement » signifie « d'une manière originale », tandis que son paronyme « originellement » signifie « à l'origine ».
Pallier à / pallier
modifierLe verbe « pallier » est transitif direct : il admet un complément d'objet direct, sans préposition[79]. On écrit « pallier une difficulté, pallier des problèmes » et non « pallier à une difficulté, pallier à des problèmes ».
Attention à ne pas le confondre avec son homonyme « palier », en général utilisé au sens de « niveau, étape, degré ».
Parfois / quelquefois / des fois
modifier« Des fois » est plus familier que « parfois », mais ce n'est pas une faute de français. De grands auteurs français ont écrit « des fois » dans leurs œuvres les plus connues. Quelques exemples :
- Victor Hugo, Les Misérables[80] :
- « J’ai un petit frère qui est ami avec des artistes et qui me donne des fois des billets. »
- « Je vous rencontre ici dans l’escalier, et puis je vous vois entrer chez un appelé le père Mabeuf qui demeure du côté d’Austerlitz, des fois, quand je me promène par là. »
- « Des fois je m’en vais le soir. Des fois je ne rentre pas. »
- « Je vais toute seule quand je veux, je dors des fois dans les fossés. »
- Pierre Loti, Pêcheur d'Islande[81] :
- « Des fois, la lune aussi paraît à l’autre bout du ciel ; alors ils travaillent tous deux, chacun de son bord, et on ne les connaît pas trop l’un de l’autre, car ils se ressemblent beaucoup dans ce pays. »
- Émile Zola, Germinal[82] :
- « Moi, je ne veux du mal à personne, mais il y a des fois où cette injustice me révolte. »
- Octave Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre[83] :
- « Des fois, il n’y a pas un sou, dans toute la maison. »
- Pierre Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses[84] :
- « J’ai déjà bien pleuré des fois à cause de vous, sans que ça me fasse de la peine. »
Partie intégrante ← partie intégrale
modifierL'expression « partie intégrale de » est un calque de l'anglais « integral part of ». L'expression correcte est « partie intégrante de »[85].
Partisane ← partisante
modifierLe féminin de partisan n'est pas partisante mais partisane.
Pécunier / Pécunière / Pécuniaire
modifierLes adjectifs « pécunier » (masculin) et « pécunière » (féminin) sont une déformation de l'adjectif d'origine, « pécuniaire », qui s'emploie aussi bien au masculin qu'au féminin.
Petit déjeuner / petit-déjeuner
modifierLe nom « petit déjeuner » peut prendre ou non un trait d'union[86],[87].
Peut être / peut-être
modifierOn écrit « peut-être », avec un trait d'union, lorsqu'il s'agit de l'adverbe qui peut être remplacé par « éventuellement, possiblement ou probablement ». On écrira donc : « il peut être là » mais « il est peut-être là ».
Prémices / prémisses
modifierCes deux mots sont des homophones, c’est-à-dire de même prononciation. Ils sont tous les deux féminins et ont un sens très proche, mais ne sont pas synonymes.
- Les prémices – avec un c – sont un signe avant-coureur, l’annonce ou le tout début d’un évènement ou d’un processus.
- Une prémisse – avec deux s – ne s’utilise qu’en rhétorique et est donc rare.
La plupart du temps, c’est donc « prémices » qu’il faut écrire. Exemple : « les prémices habituelles de l'hiver nous ont vraiment surpris. »[88]
Presque
modifierPresque ne s'élide que dans les mots presqu'atoll et presqu'île. Dans tous les autres cas, y compris devant les lettres a et i, il conserve son e final : presque identique, presque arrivé, presque en entier[LBU 4].
Primer
modifier« Primer sur » est incorrect[réf. nécessaire], le verbe primer étant transitif direct.
Ainsi a-t-on pu traduire les propos d'Otto von Bismarck, cité dans la 8e édition du dictionnaire de l'Académie française[89], par « La force prime le droit » et non par « La force prime sur le droit. »
Cependant, le Larousse et Le Robert mentionnent le verbe transitif indirect sans émettre de remarques. Le TLFi le mentionne avec la remarque « rare ».
Profiter à ← bénéficier à quelqu'un
modifierQuelqu'un bénéficie de quelque chose, mais quelque chose ne bénéficie pas à quelqu'un. Dans ce sens, il faut écrire : quelque chose profite à quelqu'un[90].
Profiter que ← profiter de ce que, suivi de l'indicatif
modifierLe tour « profiter que » (suivi de l'indicatif ou du subjonctif) est incorrect. Profiter se construit avec de ce que suivi de l'indicatif :
- « Profitons de ce qu'il fait beau pour aller nous promener », et non « profitons qu'il fait beau (ou fasse beau) pour aller nous promener »[91],[92].
Prolifique / prolixe
modifierEst prolifique une espèce qui se reproduit beaucoup et rapidement. Par extension, cet adjectif peut aussi qualifier un créateur dont l’œuvre est particulièrement abondante. Est prolixe celui qui dans ses paroles est abondant et, souvent, trop long et verbeux. Un auteur peut être prolifique (il produit beaucoup d'œuvres) et prolixe (il est trop long)[93]
Quand / quant
modifierLa conjonction « quand », qui signifie « lorsque », s’écrit avec un d à la fin ; la forme « quant », que l’on ne trouve que dans la préposition composée « quant à », au sens de « en ce qui concerne », et dans le nom « quant‑à‑soi », s’écrit avec un t à la fin[94].
Quelque / quel que
modifierLorsque le son « quel que / quelque » n'est pas suivi du verbe être, on écrit « quelque ».
Ainsi, on n’écrit pas « quelques soient les raisons » mais « quelles que soient les raisons ». De même, on n’écrit pas « quelque soit le sujet » mais « quel que soit le sujet ».
Exemples :
- « Quelque bonne que soit votre excuse, vous ne serez pas admis si tard en cours. »
- « Quelque admirable que soit votre talent, nous n'avons pas de place à vous offrir. »
- « Quelles que soient tes notes du dernier trimestre, tu devras faire des devoirs de vacances cet été. »
- « Quelques personnes étaient présentes. »
- « Quelque 10 000 personnes assistaient à ce concert. » (Remarque : utilisé en tant qu'adverbe signifiant « environ », le mot « quelque » est invariable.)
Quoi que / quoique
modifierQuoi que signifie quelle que soit la chose que[LBU 5],[LBU 6], tandis que quoique signifie bien que[LBU 7] .
On écrira donc « Quoi qu'il en soit », et non « Quoiqu'il en soit »
Re-
modifierLorsque l'on ajoute le préfixe « re- » à un mot commençant par un s suivi d'une voyelle, on double le s. C'est ainsi que l'on doit écrire « ressemer », « ressortir », « ressouder », etc.
Il y a toutefois quelques exceptions : « resaler », « resalir », « resituer », « resonner ».
On a le choix d'écrire le verbe « res(s)urgir » avec un ou deux s.
Remercier pour / remercier de
modifierLa préposition « pour » s'utilise lorsque le complément introduit est un nom (ex. : « Je te remercie pour ton aide »).
La préposition « de » s'utilise lorsque le complément introduit est un verbe (ex. : « Je te remercie d'aider »).
Rémunérer / rénumérer
modifier« Rénumérer » est un barbarisme, métathèse de « rémunérer »[95]. La forme correcte est « rémunérer ».
Repaire / repère
modifierLe repère est une marque permettant de se repérer, tandis que le repaire est une habitation ou un lieu un peu louche.
Résiné / raisiné
modifierLe mot « résiné », de la même famille que la résine, ne doit pas être confondu avec « raisiné », de la même famille que le raisin.
Résout / résoud
modifierLe verbe « résoudre » à l'indicatif présent ne se conjugue pas sur le même modèle que les verbes « vendre » ou « répondre ». Ainsi, c'est « je résous », « tu résous », « il résout »[96].
Réveille-matin
modifierLe réveille-matin est l'appareil qui réveille le matin, bien que la forme réveil soit tout-à-fait admise. Le mot « réveille-matin » est invariable : « des réveille-matin »[97].
Rez-de-chaussée / raz-de-marée
modifier« Rez-de-chaussée » s'écrit toujours avec des traits d'union.
« Raz-de-marée » a une variante orthographique sans traits d'union : raz de marée. La graphie raz-de-marée est la plus fréquente.
Rien moins que / rien de moins que
modifierCes deux expressions sont antonymes. « Rien de moins que » a le sens de « tout à fait », alors que « rien moins que » signifie « aucunement ».
Roder / rôder
modifier« Rôder » signifie « errer de manière suspecte ». Dans tous les autres cas, on écrit « roder » sans accent : une voiture bien rodée, un gag bien rodé.
Satire / satyre
modifierUne satire est une œuvre qui s'attaque à une personne ou à une institution en s'en moquant, un satyre est un demi-dieu de la mythologie grecque, et parfois un être lubrique.
Savoir gré
modifierOn ne doit pas dire ni écrire « je vous en serais gré », mais « je vous en saurai(s) gré ». Le verbe concerné n'est pas le verbe « être », mais le verbe « savoir ».
Saynète / scénette
modifierCe mot appartient bel et bien au vocabulaire du théâtre, mais ne dérive pas de « scène ». On ne doit donc pas l'écrire « scénette », car ce mot n'existe pas.
Sceptique / septique
modifierLe mot sceptique peut se substituer à incrédule (on écrira « ils sont sceptiques », par exemple), tandis qu'on emploie septique lorsqu'il est question de microbes (on rencontre principalement ce mot dans la « fosse septique »[98].
Se rappeler / se souvenir
modifierContrairement à « se souvenir », dont le sens est proche, « se rappeler » est un verbe transitif direct : on se rappelle quelque chose ou quelqu'un, alors qu'on se souvient de quelque chose ou de quelqu'un[99]. Exemples :
- « Je me rappelle les belles vacances que j'ai passées à Venise. »
- « J'espère que tu te rappelles que tu m'as promis de finir tes devoirs avant de regarder la télévision. »
- « Je me souviens encore de son sourire. »
De même, « je m'en rappelle » est incorrect, mais « je me le rappelle » est correct[99].
S’il / si il
modifierLe « si » ne s’élide qu’avec « il » ou « ils ». On écrit donc toujours « s’il » et « s’ils », mais ce sont les seuls cas ; avec « elle », on écrira « si elle » en entier.
Son plein (battre)
modifierOn doit dire « les fêtes battent leur plein » et non « les fêtes battent son plein » car le mot « son » est l'adjectif possessif et non le nom commun (« la musique »)[100],[101],[102].
Sujétion / suggestion
modifierLa sujétion est un assujettissement, formé par une servitude ou une obligation contractuelle ; une suggestion est une idée que l'on propose à autrui. Chacun de ces mots est le paronyme de l'autre, d'où de fréquentes confusions.
Sur le plan ← au plan
modifierLa majorité des grammairiens recommande « sur le plan juridique » et non « au plan juridique ». On écrira « au niveau international » plutôt que « au plan international »[103],[104].
Suspens / suspense / suspend
modifierCes mots tendent un piège :
- « L’Assemblée suspend Untel de ses fonctions. »
- « Un film à suspense. »
- « La question reste en suspens » et non suspend (d'où l'origine des mots « suspensatoire » et « suspensif »).
Dans le registre ecclésiastique, il y a :
- « Un prêtre frappé de suspense. Ce prêtre est suspens. »
Compte tenu de ce piège, il faut tout inspecter.
Symptôme / syndrome
modifierÀ la différence du mot « symptôme », le mot « syndrome » ne prend pas d'accent circonflexe.
Tache / Tâche
modifierPeut-être favorisée par les correcteurs orthographiques des logiciels bureautiques, la confusion entre les deux mots tend à se généraliser. La différence devrait toutefois s'entendre à l'oral.
Effacer une tache peut être une dure tâche.
Tel que
modifierLa locution « tel que », composée de l'adjectif tel et du terme de liaison que, s'accorde avec le nom auquel elle se rapporte et qui généralement précède. Synonyme de « comme », elle introduit une comparaison ou des exemples[105].
Exemple : « Plusieurs outils tels qu’une pelle, une fourche et une hache. »
Tenir pour acquis / prendre pour acquis
modifierDepuis la fin du XIXe siècle, la tournure « tenir pour acquis » est concurrencée par « prendre pour acquis », calque de l'anglo-américain « to take for granted ». Les avis sont partagés chez les linguistes pour savoir si « prendre pour acquis » est correct ou non, surtout au Canada francophone. Le Bureau de la traduction canadien considère qu'elle est plutôt correcte[106], tandis que l'OQLF la juge incorrecte[107]. Le Dictionnaire de l'Académie française mentionne l'exemple « Tenir une conclusion pour acquise »[108].
Tort / tord
modifierOn a bien tort d'écrire ce nom commun avec un d plutôt qu'un t (mais « ce tuyau, il le tord », du verbe tordre).
Il faut écrire « il a tort », « c'est bien à tort qu'il fait cela », etc.
Moyen mnémotechnique : le tort tue les tordus.
Tout aussi ← toute aussi
modifierDans « une histoire tout aussi exceptionnelle », « tout » est un adverbe qui renforce « aussi ». Il reste invariable[109].
Tout autre ← toute autre
modifierAu sens de « complètement », « tout » est invariable devant un adjectif commençant par une voyelle ou un h muet. Quelques exemples :
- « Elle est tout étonnée, toute surprise. »
- « C'est une tout autre affaire. »
Quand « tout » a le sens de « n’importe quelle », il est adjectif et variable :
- « Toute autre utilisation de ce C.D. est interdite. »
Tout-terrain ← tous terrains
modifier« Tout-terrain » est invariable en genre et en nombre[110]. On écrit « des véhicules tout-terrain », « des vélos tout-terrain ».
On rencontre toutefois la graphie tous terrains dans des documents anciens, pour du matériel militaire notamment.
Tutoriels ← tutoriaux
modifierLes pluriels des mots en -el sont, de façon régulière, en -els. On dit donc un tutoriel, des tutoriels et non des tutoriaux[111].
Vinyle ← vinyl
modifierVeillez à ne pas oublier l’e final de ce mot.
Voir / voire
modifierLorsqu'il s'agit de l'adverbe qui peut être remplacé par « et même », il faut écrire « voire ». Ainsi, on écrira :
- « Je suis allé le voir. »,
mais :
- « Dix, voire quinze. »
La tournure « voire même » recèle donc un pléonasme à éviter.
1,5 kilomètre(s)
modifierEn français, le pluriel commence à deux. On écrit donc, au singulier : « 1,5 kilomètre »[112].
9 h (0)5 / 10 h (0)3 / etc.
modifierDans un texte, on n’ajoute pas de zéro devant le nombre des heures, ni devant celui des minutes, ni devant celui des secondes, quand ceux-ci sont inférieurs à dix : « 9 h 5 », « 10 h 3 », etc.[113],[114].
Annexes
modifierBibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Maurice Grevisse et André Goosse, Le Bon Usage, Duculot - DeBoeck, , 13e éd. (1re éd. 1993), 1762 p. (ISBN 9782801110454).
- Dominique Laurent, Les vraies difficultés du français au XXIe siècle, Synapse Développement, 2012 (ISBN 978-2-95415-070-3)
Articles connexes
modifier- Wikipédia:Conventions de style, notamment les sections Orthographe et Conventions de vocabulaire
- Aide:Caractères spéciaux problématiques
- Wikipédia:Conventions typographiques
- Wikipédia:Fautes d'orthographe courantes, base de travail pour robots informatiques
Liens externes
modifier- « Questions de langue », Académie française
- « Dire, ne pas dire », Académie française
- Accueil, Banque de dépannage linguistique de l'Office québécois de la langue française
- Forum français notre belle langue
- TLFi, version informatisée du Trésor de la langue française
- Correcteur orthographique en ligne, Cordial
- Français facile
- « Fautes d'orthographe », sur jaimelesmots.com
Notes et références
modifierNotes
modifierLe Bon Usage
modifier- Le Bon Usage, § 1082.
- Le Bon Usage, § 778a.
- Le Bon Usage, § 679.
- Le Bon Usage, § 45b 2°.
- Le Bon Usage, § 1092c 2°.
- Le Bon Usage, § 1092c Hist.
- Le Bon Usage, § 1091.
Références
modifier- Britta Hufeisen et Gerhard Neuner, « Le concept de plurilinguisme : Apprentissage d'une langue tertiaire - L'allemand après l'anglais », sur Google Livres, (consulté le ), p. 21.
- « Suite à », Dire, ne pas dire , Académie française, .
- « suite (sens III-C) », Centre national de ressources textuelles et lexicales.
- « Suite à / De suite », Questions de langue, Académie française.
- « Suite à »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Chroniques linguistiques, Société québécoise d'information juridique.
- Pièges et difficultés de la langue française, Bordas (ISBN 978-2-04-731287-2).
- Grévisse et Goosse, Le Bon Usage, 15e éd., § 1073, b, 11.
- « Suite à », Bureau de la traduction (Canada).
- « Suite à », Banque de dépannage linguistique.
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- « excepté », dictionnaire Larousse.
- « faire bonne chair », Par mots et par vaux, 4 janvier 2003.
- Question posée à l’Académie française, voici la réponse in extenso du 25 janvier 2024 : « Madame, Monsieur,
Vous avez parfaitement raison : « fausse rumeur » est pléonastique.
On peut tout à fait parler de « rumeur infondée » et notre Dictionnaire donne « rumeur sans fondement » comme exemple à l’entrée Rumeur.
Nous vous remercions pour l’intérêt que [vous] portez à la langue française et pour la confiance que vous nous témoignez.
Bien cordialement,
A.M.
Service du Dictionnaire ». - « Flambant neuf », sur Banque de dépannage linguistique, Office québécois de la langue française.
- Informations lexicographiques et étymologiques de « gent » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
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- Pêcheur d'Islande, Wikisource.
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- Le Journal d’une femme de chambre, Wikisource.
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- « L’expression faire (ou être) partie intégrante », sur Vitrine linguistique (consulté le ).
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- « petit-déjeuner - Définitions, synonymes, prononciation, exemples », sur Dico en ligne Le Robert (consulté le ).
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- « prendre pour acquis », Les emprunts à l’anglais, OQLF.
- « acquis », Académie française.
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- « tout-terrain », dictionnaire Larousse.
- « Un tutoriel : « des tutoriels » ou « des tutoriaux » », Dire, ne pas dire, sur Académie française, (consulté le ).
- Projet Voltaire, « « 1,5 kilomètre » ou « 1,5 kilomètres » ? » (consulté le ).
- Louis Guéry, Dictionnaire des règles typographiques, Paris, Victoires éditions, coll. « En français dans le texte », , 4e éd., 278 p. (ISBN 978-2-35113-079-7), p. 217.
- Adolphe Victor Thomas, Dictionnaire des difficultés de la langue française, Paris, Larousse, , 448 p. (ISBN 978-2-03-590109-5), p. 201.