Ah ! Nana est un périodique de bande dessinée féminin créé par Les Humanoïdes associés en 1976 dont neuf numéros sont parus jusqu'en 1978.

Ah ! Nana
Formats
Collectif de bande dessinée (en)
Périodique de bande dessinéeVoir et modifier les données sur Wikidata
Langue
Auteur
Janic GuillerezVoir et modifier les données sur Wikidata
Date de création
Date de dissolution
Pays
Éditeur
Logotype

Sa rédaction, comme ses autrices, avaient la particularité d'être uniquement des femmes (hormis un homme invité à chaque numéro), à une époque où la bande dessinée était encore un milieu presque exclusivement masculin. Elle vendait à 15 000 exemplaires sur un tirage de 30 000, avant que l'interdiction de vente aux mineurs n'entrave son développement de manière fatale.

Histoire

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En 1976, lors d'un déjeuner de l'équipe du journal Métal hurlant, Jean-Pierre Dionnet suggère aux femmes présentes, dont sa femme Janic Guillerez, de créer un journal féminin et féministe. Guillerez est partante et en paraît le premier numéro d'Ah ! Nana, revue de bandes dessinée et d'actualité. Plusieurs magazines servent d'inspiration à cette nouvelle revue. Tout d'abord les comics féministes underground américains comme Wimmen's Comix ou Tits & Clits ont déjà proposés des histoires écrites et dessinées exclusivement par des femmes et présentant des sujets intéressants les femmes comme les règles, le sexisme, l'avortement, etc. Une autre source est l'ensemble des revues féministes des années 1970 comme Le torchon brûle, Les Cahiers du Grif ou Le Quotidien des femmes. Enfin la revue Sorcières, qui chaque mois consacrait son numéro à un thème particulier, est aussi un modèle puisque Ah ! Nana reprend cette formule[1],[2].

La revue est publiée jusqu'en et connaît 9 numéros.

Son arrêt est dû à deux éléments.

Le premier est l'interdiction de la revue aux mineurs décidée par la Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l'enfance et à l'adolescence à la suite d'un numéro comportant un dossier consacré à l’homosexualité[3]. L'illustré consacre ensuite son neuvième et dernier numéro à l'inceste, ce qui lui vaut d'être censuré par la commission qui considère ce contenu comme pornographique. Ah ! Nana ne paraîtra plus. Paradoxalement, la commission ne condamne aucun autre journal masculin dont le contenu est tout aussi pornographique. Pour le magazine féministe, cette censure est interprétée comme l'expression de la domination masculine[2].

Et le second est la faiblesse du lectorat qui empêche la revue d'être rentable : 15 000 exemplaires vendus en moyenne avant la décision de censure, un nombre réduit ensuite par cette interdiction de vente aux mineurs[1],[4],[5]. Pour Fanny Michaëlis, « c'était une initiative radicale. C'est hyperdommage qu'elle ait été ensevelie par le virage normatif des années 80 dans le milieu de la BD »[5].

En octobre 2023, la revue Métal Hurlant publie un hors série spécial en hommage à Ah ! Nana[6].

Thématiques abordées

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À partir d’avril 1977, chaque numéro inclut un dossier thématique, un sujet[5] :

Collaboratrices

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Ont participé à ce magazine les auteures suivantes[1] :

Galerie

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Références

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  1. a b c et d Blanche Delaborde, « ah ! nana : les femmes humanoïdes », sur neuviemeart.citebd.org, Cité internationale de la bande dessinée et de l'image, (ISSN 2108-6893, consulté le )
  2. a et b Virginie Talet, « Le magazine Ah ! Nana : une épopée féministe dans un monde d’hommes ? », Clio. Femmes, genre, histoire, no 24,‎ (DOI 10.4000/clio.4562, lire en ligne)
  3. « Ah! Nana, la revue féministe qui emmerdait la France giscardienne », sur www.brain-magazine.fr (consulté le )
  4. a b c d et e Christian Marmonnier, « Ah ! Nana - Magazine de bande dessinée », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 73-74
  5. a b et c Quentin Girard, « BD Les femzines ont le vent en Pulp », Libération,‎ (lire en ligne)
  6. « Métal Hurlant rend hommage à la revue féministe Ah ! Nana », sur ActuaLitté.com (consulté le )
  7. a b c d e f g h et i Blanche Delaborde, « ah ! Nana : les femmes humanoïdes », Neuvième Art 2.0,‎ (lire en ligne)
  8. Marius Chapuis, « Nicole Claveloux, haute bouture », Libération,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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