Agence nationale des renseignements (Togo)
L'Agence nationale des renseignements, aussi connue par son sigle ANR, est le service de renseignements de la République du Togo. L'agence prend en charge une série d'actions comme la collecte d'informations, le renseignement extérieur, la lutte contre le terrorisme, le contre-espionnage ou la surveillance. Le service est lié de manière importante au régime des Gnassingbé et est régulièrement l'objet de polémiques, notamment pour son usage de la torture. Depuis , il est dirigé par le colonel Ali Esso Tchakpélé, un proche de Faure Gnassingbé.
Domaines d'activité |
Contre-espionnage, Lutte contre le terrorisme, service de renseignement, activités d’ordre public et de sécurité |
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Pays |
Missions
modifierLes missions qui sont attribuées au service sont la « sûreté intérieure et extérieure de l’État » et de « surveiller les personnes ou groupes de personnes nationaux ou étrangers suspectés d’exercer une activité de nature à porte atteinte à la sûreté de l’État »[1].
Histoire
modifierEn 2012, le service est mis en cause par la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNDH) dans des accusations de torture et de mauvais traitements à l'égard des prisonniers et opposants politiques[2]. Ces actes de torture auraient été commis sous la direction de Yotrofei Massina, qui est ensuite muté à la tête de la Gendarmerie[3],[4]. Lorsque le dirigeant de la CNDH, Koffi Kounté, fait savoir que la version du rapport publiée par le gouvernement est fausse, il doit fuir le Togo et se réfugier en France pour des menaces sur sa vie[5]. En 2014, Faure Gnassingbé nomme le colonel Koulemaga Kassawa pour diriger l'agence[6]. Malgré tout, le président togolais ne semble pas disposer d'une marge de manœuvre illimitée sur le service, où des éléments dissidents existent à cette époque[5].
En 2018, Gnassingbé nomme à la tête du service le colonel Ali Esso Tchakpélé, qui remplace Koulemaga Kassawa[7],[8]. Il s'agit pour le président de renforcer son contrôle sur l'agence après une fronde des officiers de l'appareil sécuritaire de l’État[7]. Ce choix n'est pas anodin, car Ali Esso Tchakpélé est un Kabyé originaire de Pya, les terres historiques du clan Gnassingbé[7]. Par ailleurs il a déjà assuré l'intérim du service en 2012, après la mutation de Yotrofei Massina[9].
Références
modifier- GIABA (2022), Mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) au Togolaise – 2022, Deuxième Cycle des Évaluations Mutuelles, GIABA, Dakar https://www.fatf-gafi.org/content/dam/fatf-gafi/fsrb-mer/GIABA-French-Mutual-Evaluation-Togo-2022.pdf.
- (en) « Projet Atlas de la Torture - Rapport final Togo | EEAS », sur www.eeas.europa.eu (consulté le ).
- (en) Dirk Kohnert, « Togo - 2014: Politics, economy and society in 2014 », sur mpra.ub.uni-muenchen.de, (consulté le ).
- « Nomination de Yotroféi Massina à la tête de la gendarmerie : Des ODDH demandent à Faure Gnassingbé de revenir sur sa décis », sur Togo Actualite - Premier site d'information du Togo, (consulté le ).
- (en) Dirk Kohnert, « Togo: recent political and economic development », sur mpra.ub.uni-muenchen.de, (consulté le ).
- « 2014-166/PR | JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE TOGOLAISE : LOIS ET REGLEMENTS », sur jo.gouv.tg (consulté le ).
- Dirk Kohnert, « Togo - 2018: Domestic politics, foreign affairs, socio-economic development », dans Africa Yearbook Volume 15 - Politics, economy and society South of the Sahara in 2018, Leiden & Boston: Brill, , 179–188 p. (ISBN 978-90-04-41766-3, lire en ligne).
- « TOGO : Ali Esso Tchakpélé, le nouveau sécurocrate de Faure - 31/10/2018 - La Lettre du Continent », sur Africa Intelligence, (consulté le ).
- « TOGO : Ali Esso Tchakpélé - 25/10/2012 - La Lettre du Continent », sur Africa Intelligence, (consulté le ).