Affaire Ida Beaussart
L’affaire Ida Beaussart est une affaire criminelle qui s'est produite le , à Salomé dans le Nord de la France, lorsqu'une adolescente de 17 ans abat son père, Jean Claude Beaussart, pendant son sommeil en lui tirant un coup de feu dans la nuque. L'enquête révèle que Jean Claude Beaussart était néo-nazi négationniste, faisait régner la terreur chez ses cinq filles et qu'Ida était son souffre-douleur. Ce fait divers se solde en par un acquittement de la Cour d'assises des mineurs de Douai.
Les faits
modifierQuelques jours avant le meurtre, la fille aînée de Jean Claude Beaussart, Christine, a osé briser l'autorité paternelle en quittant le domicile familial. Soupçonnant Ida de savoir où elle est, il menace cette dernière de torture. Il prétend avoir retrouvé Christine et annonce qu'il va la tuer[1]. Le , Ida tue son père à huit heures du matin pendant qu'il dort, d'un coup de feu à bout portant en pleine tête, avec un Luger 22 Long Rifle[2].
Procès
modifierLe procès d'Ida Beaussart, défendue par l'avocate Blandine Lejeune, s'ouvre le , à huis clos, devant la Cour d'assises pour mineurs de Douai. Le verdict tombe le soir-même : malgré les réquisitions de l'avocat général, qui demandait deux à trois ans de prison avec sursis pour la jeune femme, dans le but de ne pas délivrer un « permis de tuer », Ida est acquittée. Son père Jean-Claude Beaussart, chômeur, était un néonazi violent, exclu du Front national dès , membre d'un groupuscule et avait été condamné à huit mois ferme pour incitation à la haine raciale, après le meurtre en d'un Tunisien[3]. Il frappait, insultait et humiliait Ida presque tous les jours. La violence de son père, qui durait depuis dix ans, avait rendu Ida incontinente. Il obligeait tous les matins ses cinq filles à effectuer le salut nazi devant un portrait d'Adolf Hitler qu'il leur avait fait passer pour leur oncle quand elles étaient petites[4].
Événements postérieurs
modifierEn , le film Pleure en silence de John Gabriel Biggs retrace les huit jours qui précèdent le parricide. Le rappeur du Val-de-Marne, Kery James, écrit la chanson du film, qui figure également sur son album À l'ombre du show business. Rebondissement inattendu afin d'éviter la sortie du film, la mère d'Ida, Jacqueline Beaussart — qui a refait sa vie avec un ami de son défunt mari, lui aussi fasciste et qui la bat[5] — s'accuse du meurtre de son mari. Cependant l'affaire reste close car les faits sont prescrits. Cette version a été démentie par Ida Beaussart[3].
Bibliographie
modifier- Françoise Hamel (d), Ida : histoire d'une parricide, Paris, Flammarion, , 276 p. (ISBN 2-08-066867-6) ; rééd. J'ai lu (no 3881), , 252 p. (ISBN 2-277-23881-3).
- Élise Fontenaille, La révolte d'Éva, Arles, Rouergue, coll. « DoAdo / Noir », , 44 p. (ISBN 978-2-8126-0964-0) : roman inspiré de l'affaire.
- Blandine Lejeune (d), Une femme parmi les hommes : profession, avocate pénaliste, Paris, Ramsay, , 274 p. (ISBN 2-84114-736-3) : mémoires de l'avocate d'Ida Beaussart, dans lesquels elle aborde notamment cette affaire.
- Gilbert Thiel, « Jacqueline et Ida Beaussart : un crime très disputé ! », dans Femmes criminelles, Paris, Mareuil, coll. « Jacques Dallest », , 414 p. (ISBN 978-2-372-54368-2).
Documentaires télévisés
modifier- Karl Zéro, « L'affaire Ida Beaussart », Les Faits Karl Zéro, 13e rue, [présentation en ligne].
Émissions radiophoniques
modifier- Dans L'Heure du crime de Jacques Pradel sur RTL :
- Jacques Pradel (avec Blandine Lejeune et Françoise Hamel), « L'affaire Ida Beaussart », [présentation en ligne].
- Jacques Pradel (avec Blandine Lejeune et Élise Fontenaille), « L'affaire Ida Beaussart », [présentation en ligne].
- Jean-Alphonse Richard, « L'affaire Ida Beaussart, “mon père, ce tortionnaire” », .
- Christophe Hondelatte, « Ida Beaussart, meurtre à l'ombre d'Hitler », Hondelatte raconte, Europe 1, [présentation en ligne], repris dans Le cannibale de Rotenburg : et autres faits divers glaçants, Paris, J.-C. Lattès, , 356 p. (ISBN 978-2-7096-6085-3 et 978-2-7096-6096-9) ; rééd. J'ai lu (no 12558), , 348 p. (ISBN 978-2-290-16416-7).
Notes et références
modifier- Hondelatte 2017, 18 min 40 s.
- Hamel 1994, p. 11.
- Marie-Catherine Nicodème, « Dix-neuf ans après le meurtre de Salomé, la famille Beaussart règle ses comptes à la télévisions », La Voix du Nord, (version du sur Internet Archive).
- Hamel 1994, p. 40.
- Hondelatte 2017, 27 min 10 s.
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- « Un SS à la maison », L'Humanité, (version du sur Internet Archive).
- « Drame familial : une mère s'accuse du meurtre pour lequel sa fille mineure avait été relaxée », Le Post, (version du sur Internet Archive).