Affaire Dangnivo
L'affaire Dangnivo est une affaire criminelle béninoise qui a pour point de départ la disparition d'un cadre du Ministère de l'Économie et des Finances du Bénin et militant de l'opposition, Pierre Urbain Dangnivo, le alors qu'il rentrait de service[1].
L'opposition, les confédérations syndicales et les parents du disparu, accusent le gouvernement de l'avoir éliminé pour ses révélations sur de nombreux scandales financiers.
Le , un corps non identifié par la famille du disparu est exhumé à Abomey-Calavi au domicile d'un repris de justice et présenté par le procureur de la république comme étant celui de Pierre Urbain Dangnivo[2].
Un suspect, Codjo Cossi Alofa et son présumé complice Amoussou Donatien sont arrêtés et écroués à la prison civile de Missérété. Leur procès a repris le [3].
La victime
modifierPierre Urbain Dangnivo est un cadre du ministère de l'Économie et des Finances du Bénin. Il est également membre du parti social démocrate du Bénin, un parti membre de l'opposition politique béninoise.
Le , la fédération des syndicats du ministère chargé des finances (Fesyntra-Finances) annonce sa disparition dans la nuit du mardi vers 21 h alors qu'il rentrait de service à bord de sa voiture, une Audi 80 immatriculée AC 2223 RB[4].
Le , le présumé corps de Dangnivo est exhumé dans l'arrière-cour d'un charlatan à Womey dans la commune d'Abomey-Calavi. Le frère du disparu, Grégoire Messan Dangnivo, qui a assisté à l'exhumation ne reconnait pas le corps de Pierre Urbain et dénonce un montage de l'État.
L'opposition, les syndicats et les parents du disparu accusent l'État de l'avoir éliminé pour avoir révélé plusieurs scandales financiers, notamment l'affaire ICC Services. Ils refusent les comparaisons ADN proposées par le gouvernement.
Le suspect
modifierCodjo Cossi Alofa est un charlatan impliqué dans de nombreuses affaires de vol. Il est suspecté de la disparition et du meurtre de Pierre Urbain Dagnivo. Il est arrêté avec son présumé complice Donatien et écroué à la prison Civile de Missérété d'où il s'évade le , la veille de son procès. Le , après un mois de cavale, il est arrêté à Lomé et extradé au Bénin[5].
Procès
modifierLe a repris le procès de Codjo Cossi Alofa et Donatien Amoussou, principaux suspects dans cette affaire.
Au cours de ce procès, ils disent avoir fait de faux aveux lors de leurs interrogatoires en 2011 et refusent cette fois-ci toute implication dans la disparition et l'assassinat de Pierre Urbain Dangnivo. Ils déclarent avoir été sollicités par des personnalités au sommet de l'État pour faire ce faux aveu contre une récompense de 25 millions de francs CFA[6].
Saisie par les accusés, la Cour constitutionnelle du Bénin statue le que la longueur de la détention sans que le tribunal ait déterminé la culpabilité des prévenus constitue une violation du droit d'être jugé dans un délai raisonnable[7],[8].
Notes et références
modifier- RFI, « Bénin : qui a tué Pierre Urbain Dangnivo? », sur rfi.fr, (consulté le ).
- RFI, « Au Bénin, le corps sans vie de Pierre Urbain Dangnivo retrouvé », sur rfi.fr, (consulté le ).
- « Service Unavailable », sur quotidien-lematinal.info via Wikiwix (consulté le ).
- « Bénin Web TV », sur Bénin Web TV (consulté le ).
- Charly Hessoun, « Disparition de Pierre Urbain Dangnivo : 5 ans déjà », sur La Nouvelle Tribune, (consulté le ).
- « Procès Dangnivo au Bénin : un accusé fait des révélations », sur La Nouvelle Tribune, (consulté le ).
- Arnaud Gaffan, « Affaire Dangnivo : la réponse de la Cour à la requête de Alofa », sur leportail.info, (consulté le ).
- Jacob Anani, « Affaire Dangnivo: nouvelle décision de la Cour constitutionnelle du Bénin », sur La Nouvelle Tribune, (consulté le ).