Achille de Harlay

personnalité politique française

Plusieurs Achille de Harlay ont tenu des places éminentes de magistrats au Parlement de Paris de la fin du XVIe siècle au début du XVIIe siècle[1].

Achille de Harlay
Achille de Harlay
dans Charles Perrault, "Des hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle" (1700)
Fonctions
Procureur général au Parlement de Paris
Premier président du Parlement de Paris
Titres de noblesse
Comte de Beaumont
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
Paris (France)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Père
Christophe de Harlay, seigneur de Beaumont
Mère
Catherine Du Val
Conjoint
Catherine de Thou
Enfant
Christophe II de Harlay
Autres informations
Propriétaire de
Maître
Œuvres principales
"Coutume d'Orléans", en 1583

Achille Ier de Harlay

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Achille Ier de Harlay est un magistrat français, né à Paris le et mort le , premier président du Parlement de Paris de 1582 à 1611.

Fils de Christophe de Harlay, seigneur de Beaumont (aujourd’hui commune de Beaumont-du-Gâtinais), président à mortier du Parlement de Paris, et de Catherine Du Val.

En 1558, il devient conseiller au Parlement de Paris.

Le , il épouse Catherine de Thou, fille du premier président Christophe de Thou, avec qui il a un fils, Christophe II de Harlay, qu'il méprise. En 1572, il reprend l’office de son père comme président à mortier au Parlement, que celui-ci avait résigné le . À la mort de son beau-père Christophe de Thou, en 1582, Henri III le nomme premier président du Parlement de Paris.

 
Statue d’Achille de Harlay sur la façade de l’Hôtel de Ville de Paris par Martial Thabard

Il est demeuré célèbre par la fermeté qu'il manifesta pendant la huitième guerre de religion le face au duc Henri de Guise lors de la Journée des Barricades dans Paris, afin de tenter en vain de rétablir l'ordre au bénéfice du roi Henri III. Il répondit au duc de Guise : « C'est grand'pitié quand le valet chasse le maître. Au reste, mon âme est à Dieu, mon cœur est à mon roi, et mon corps est entre les mains des méchants, qu'on en fasse ce qu'on voudra ! »[2]. Embastillé par les ligueurs et remplacé par Barnabé Brisson comme premier président, il retrouve ses fonctions à l'avènement d'Henri IV.

Chamfort lui prête cette remarque caustique lancée au Parlement : « Si ces messieurs qui causent ne faisaient pas plus de bruit que ces messieurs qui dorment, cela accommoderait fort ces messieurs qui écoutent »[3].

En 1598, Achille Ier de Harlay achète les deux-tiers de la propriété de l’Abbaye de Saint-Denis à Beaune-la-Rolande avec ses droits de juridiction pour 16 666 écus. En 1599, Henri IV le fait comte de Beaumont (le Père Anselme dit en faveur de son fils Christophe en septembre 1612, mais le Roi était mort ; les lettres ne furent enregistrées que le 18 mars 1649 au Parlement et le 27 juin 1650 à la Chambre des Comptes)[4], sans doute renouvelées pour Achille II.

En 1607, Achille Ier de Harlay reçoit le privilège d’aménager la Place Dauphine, à Paris, par concession du Roi[5].

C'est lui qui jugea Ravaillac en 1610. Il résigna sa charge le pendant l'instruction de l'affaire d'Escoman : en 1611, des accusations furent portées contre le duc d'Épernon, Jean-Louis Nogaret de La Valette, au sujet de son implication dans l'assassinat du roi Henri IV. L'accusatrice, mademoiselle Jacqueline d'Escoman[6], dame de compagnie de la marquise de Verneuil, implique sa maitresse et l'accuse d'avoir organisé l'assassinat avec la complicité d'Épernon. Un procès, mené par un tribunal dont Achille Ier de Harlay est premier président, entend les témoins, y compris Verneuil et Épernon. Le premier (et seul) arrêté pris par le tribunal est finalement le maintien en détention de mademoiselle d'Escoman. Quinze jours après l'arrêté, Harlay prend sa retraite. Le , son successeur condamne Escoman à la prison à vie pour calomnie[7].

La rue de Harlay, qui limite le Palais de justice de Paris à l’ouest, a été baptisée en son honneur. Une statue d'Achille Ier de Harlay se trouve sur l'une des façades de l'Hôtel de ville de Paris[8].

Ses descendants : une dynastie de magistrats au Parlement de Paris

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  • Achille Ier de Harlay (1536-1616)
    • Son fils, Christophe II de Harlay (né vers 1570, décédé en 1615), comte de Beaumont, fut conseiller, puis président du Parlement de Paris (en 1582) et ambassadeur en Angleterre de 1602 à 1607. Il épousa le Anne Rabot, dame d'Illins et de Hautefort.
      • Leur fils, Achille II de Harlay, né en 1606, décédé le , fut comte de Beaumont, conseiller au Parlement de Paris (1628-1635), maître des requêtes (1635-1661), conseiller d’État. Il épousa le Jeanne-Marie de Bellièvre (décédée le à l'âge de 40 ans), fille de Nicolas de Bellièvre, seigneur de Grignon et président à mortier du Parlement de Paris.
        • Leur fils, Achille III de Harlay, né le , décédé le , comte de Beaumont, seigneur de Grosbois, fut conseiller du Roi au Parlement (1657-1667) puis Procureur général (1667-1689) et enfin Premier président du Parlement de Paris[9]. Il épousa le Anne-Madeleine de Lamoignon, fille de Guillaume Ier de Lamoignon, qui fut lui aussi Premier président du Parlement de Paris[5].
          • Leur fils, Achille IV de Harlay, né le , décédé le [10], comte de Beaumont, marquis de Bréval, conseiller au Parlement (1689), Avocat général (1691), conseiller d’État (1697). C'est donc un arrière-arrière-petit-fils d'Achille Ier de Harlay[2]. Il se maria le avec Louise Renée de Louët (vers 1672-1749[11]), fille unique de Robert-Louis du Louët, marquis de Coëtjunval (en Ploudaniel), doyen du Parlement de Bretagne et de Renée Le Borgne de Lesquiffiou, propriétaire du château de Lesquivit à Dirinon.
            • Leur fille unique, Louise-Madeleine de Harlay, née en 1694, décédée le [12], épousa le [13] Christian-Louis de Montmorency-Luxembourg, (né le , décédé le à Paris), duc et prince de Tingry, lieutenant-général des Armées du Roi et de la Province de Flandre, maréchal de France[5]. De leur union naissent au moins six enfants.

Mais par le décès de la maréchale de Montmorency en , « la branche aînée de la Maison de Harlay, dite des Comtes de Beaumont, et toute cette Maison [...] se trouve réduite à une seule personne, qui est Madame la Présidente de Crevecœur, fille de feu M. Harlay de Celly, Conseiller d'État et petite-fille de M. le Chancelier Boucherat. »[12].

Sources

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Les papiers de la famille de Harlay sont conservés aux Archives nationales sous la cote 394AP[14]

La collection Harlay, qui porte principalement sur l'histoire et le droit public, regroupe les papiers de fonction des Harlay et des Bellièvre. Elle est conservée à la Bibliothèque nationale de France[15].

Notes et références

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  1. Julien Broch, « Un corps judiciaire conservateur de l’État : Le Parlement dans les discours du Premier Président Achille Ier de Harlay (1536-1611) », Justice et État, Actes du colloque international de l’AFHIP (Aix-en-Provence, 12 et 13 septembre 2013),‎ , p. 85-107 (ISBN 978-2-7314-0956-7)
  2. a et b "Encyclopédie des gens du monde : répertoire universel des sciences", volume 13, consultable [1]
  3. Caractères et Anecdotes, n° 1164.
  4. Éric Thiou, Dict. des Titres..., p 64, sans ref. ; P Anselme, Hist. de la Maison Royale... 8-799 C.
  5. a b et c [2]
  6. Henry IV "Assassinat politique"
  7. Fiches sur Henri IV et les autres personnages historiques de la royauté
  8. [3]
  9. [4].
  10. Il est inhumé « dans le cimetière de Saint-Paul, à Paris, comme il l'avait demandé ». Annales de la Société historique & archéologique du Gâtinais, 1911, p. 304.
  11. Elle est décédée au couvent de Bellechasse à 77 ans puis a été inhumée à Beaumont-Du-Gâtinais. Mercure de France, mai 1749, p. 229-230. En ligne.
  12. a et b Mercure de France, octobre 1749, p. 210-211. En ligne.
  13. Marquis de Dangeau, Journal du marquis de Dangeau publié en entier pour la première fois par MM. Eud. Soulié et L. Dussieux, avec les additions inédites du duc de Saint-Simon publiées par M. Feuillet de Conche, Paris, Firmin-Didot Frères,Fils & Cie, imprimeurs de l'Institut de France, rue Jacob n° 56, , 489 et 487 p. (lire en ligne), tomes treizième (1709-1711), page 475, tome quatorzième (1711-1713), pages 33-34 & 36
  14. Voir la notice dans la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales
  15. « Consultation », sur archivesetmanuscrits.bnf.fr (consulté le )

Annexes

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Achilles de Harlay, premier président du parlement de Paris, dans Charles Perrault, Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, chez Antoine Dezallier, 1700, tome 2, p. 51-52 (lire en ligne)

Liens externes

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