Abra de Poitiers
Abra de Poitiers (/ˈæbrə/), aussi appelée Abre, Apra ou Afra (née en 342 ou 343[1], morte en 360) est une sainte reconnue par l’Église catholique et l’Église orthodoxe[2].
Abra de Poitiers | |
Vitrail de la cathédrale Notre-Dame de Chartres Baie 130, lancette de droite Attribué à sainte Abra. | |
vierge, sainte | |
---|---|
Naissance | 342 ou 343 Poitiers, Gaule aquitaine |
Décès | 360 (17 ou 18 ans) Poitiers |
Activité | Vierge consacrée |
Vénéré par | Église catholique Église orthodoxe |
modifier |
Son existence est incertaine, elle aurait été la fille d'Hilaire de Poitiers.
Biographie
modifierSi l'on sait qu'Hilaire de Poitiers est marié ; l'existence d'Abra est cependant incertaine[3], elle est ainsi attestée par des récits hagiographiques postérieurs de deux siècles à la vie d'Hilaire. En particulier, une lettre qu'Hilaire lui aurait envoyée est considérée comme une invention médiévale[3],[4]. Dans cette lettre, il s'intéresse à son sort et échange avec elle sur la santé de sa mère[5].
Dans les manuscrits existant recensant des hymnes pseudépigraphiques d'Hilaire, elle est nommée Abra, Afra ou Apra[6]. Selon les récits légendaires médiévaux, son père aurait assisté à sa mort[7].
Son existence elle-même est controversée, certains chercheurs soutiennent qu'elle ne serait pas la fille d'Hilaire de Poitiers ou qu'elle n'aurait jamais existé[8].
Sa fête est célébrée localement le 12 décembre à Poitiers. Les moniales de l'ancienne abbaye Sainte-Croix ont longtemps célébré son culte.
Le pont d'Abra porte son nom à Petreto-Bicchisano, en Corse[9].
Postérité
modifierLittérature
modifierElle est comparée au personnage biblique de Sarah par certains auteurs médiévaux[10].
Montaigne cite (Essais vol. 1, chap. 33) l'événement de sa mort, qu'il connaît à travers les sources médiévales, pour appliquer la situation à son époque[7].
Vierges consacrées
modifierHilaire de Poitiers et Martin de Tours sont à l'origine de plusieurs conversions, baptêmes et vocations de jeunes filles, jusqu'à vouer entièrement leurs vies comme vierges consacrées. L'engagement sans faille en sainteté de l'évêque de Poitiers et l'influence de sa fille Abra gagna nombre d'esprits. Les archives ont retenu quatre noms de filles s'étant dédiées à Jésus-Christ autour de Poitiers : Florientia (Florence), Virgana (Vergue), Neomadia (Néomaye) et Troecia (Triaise)[11].
Notes et références
modifier- Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest : âge d'Abra
- Frederick George Holweck, A Biographical Dictionary of the Saints, St. Louis, MO: B. Herder Book Co., 1924.
- Gustave Bardy, « Un humaniste chrétien : saint Hilaire de Poitiers », Revue d'histoire de l'Église de France, vol. 27, no 111, , p. 5–25 (DOI 10.3406/rhef.1941.2911, lire en ligne, consulté le )
- (en) Isabella Image, The Human Condition in Hilary of Poitiers: The Will and Original Sin between Origen and Augustine, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-252934-3, lire en ligne)
- (en) John Gibson Cazenove, St. Hilary of Poitiers and St. Martin of Tours, SPCK, (lire en ligne)
- A. S. Walpole, « Hymns Attributed to Hilary of Poitiers », The Journal of Theological Studies, vol. 6, no 24, , p. 599–603 (ISSN 0022-5185, lire en ligne, consulté le )
- Dora E. Polachek, « Of Fathers, Saints, and Dying Virgins: The Crisis of Exemplarity in “De fuir les voluptez au pris de la vie” (I, 33) », L'Esprit Créateur, vol. 46, no 1, , p. 64–74 (ISSN 0014-0767, lire en ligne, consulté le )
- Carl Laurence Beckwith, « The Certainty of Faith in God's Word: The Theological Method and Structure of Hilary of Poitiers' De Trinitate », University Of Notre Dame, University Of Notre Dame, (DOI 10.7274/c821gh95k8c, lire en ligne, consulté le )
- Pont d'Abra, Monuments historiques database.
- P. J. G. Gussen, « Hilaire de Poitiers, Tractatus Mysteriorum I, 15-19 », Vigiliae Christianae, vol. 10, no 1, , p. 14–24 (ISSN 0042-6032, DOI 10.2307/1582174, lire en ligne, consulté le )
- Les vierges consacrées à Dieu par saint Hilaire de Poitiers, BnF Gallica.