Abou Hafs Omar El Hintati

Cheikh Abou Hafs Omar El Hintati, ou Faska u-Mzal Inti (en chleuh : ⴼⴰⵙⴽⴰ ⵓ ⵎⵣⴰⵍ ⵉⵏⵜⵉ) , est un chef berbère originaire de la tribu Hintata du Haut Atlas marocain. Qualifié de plus grand des chefs almohades[2], c'est le troisième personnage de la trinité almohade avec Ibn Toumert[3], fondateur de l'État almohade[4], et Abd al-Mumin. Le cheikh Abou-Hafs faisait également parti du Conseil des Dix qui constituait l’instance suprême du mouvement almohade[5], mais l'historien Sébastien Garnier à des doutes sur son appartenance au conseil des 10. Selon lui, il se fera plutôt remarquer lors de la bataille décisive à Oran qu'il remporte contre le dernier émir Almoravide[6]. Il se marie à une des filles d'Abd al-Mumin, avec laquelle il a un enfant, Mohammed[7].

Abou Hafs Omar El Hintati
Naissance XIIe siècle
Souss
Décès [1]
Salé
Origine Hintata
Allégeance Almohade
Commandement Général
Conflits Conquête almohade du Maghreb central
Conquête almohade d'al-Andalus
Autres fonctions Gouverneur du Maroc

Tandis qu'Abd al-Mumin s'affairait à organiser l'administration impériale, le cheikh Abou Hafs s'occupait des armées. En effet, les missions les plus critiques et les campagnes cruciales, étaient confiées au cheikh Abou Hafs. Il était aussi le conseiller d'Abd al-Mumin, et assurait l'intérim si le calife partait faire la guerre[8].

Son arrière petit-fils Abû Zakariyâ Yahyâ (ar) est le fondateur de la dynastie des Hafsides ou Banou Hafs[3], qui tire son nom du cheikh Abou Hafs Omar[9]. Le nom et la généalogie officielle des Hafsides prend au mot le nom d'emprunt de Faska, Abu Hafs Omar, hommage au deuxième calife Omar, pour fonder une prétention à faire partie de la descendance du calife Omar. L'origine berbère de Abu Hafs Omar El Hintati étant certaine, les auteurs comme Ibn Khaldoun qui font état de ce nasab (filiation) arabe, le font sans doute sous la contrainte des souverains hafsides soucieux de promouvoir la généalogie officielle[3].

C'est Abou Hafs qui retourne la 'assabiya (cause) tribale en faveur de la succession d'Abd al-Mumin al-Kumi comme calife, un zénète étranger aux tribus masmoudas[3],[5].Il fut en effet le soutien décisif qui permit à Abd Al Mumin d'accéder au pouvoir.[10]À la mort d'Abd al Mumin, il est partisan de la succession de son fils Mohammed, même si c'est finalement son autre fils Abu Yaqub Yusuf qui devient calife. Abou Hafs se décide finalement à le servir aussi fidèlement que son père Abd al-Mumin[5].

Famille

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Le cheikh Abou Hafs a eu une nombreuse lignée et plusieurs enfants[7] :

  • Ibrahim ben Abou Hafs Omar El Hintati
  • Ismaïl ben Abou Hafs Omar El Hintati
  • Mohammed ben Abou Hafs Omar El Hintati (lequel a eu pour mère la fille d'Abd al-Mumin)
  • Yahya ben Abou Hafs Omar El Hintati
  • Isa ben Abou Hafs Omar El Hintati
  • Mousa ben Abou Hafs Omar El Hintati
  • Younos ben Abou Hafs Omar El Hintati
  • Abd el-Haqq ben Abou Hafs Omar El Hintati
  • Othman ben Abou Hafs Omar El Hintati
  • Ahmed ben Abou Hafs Omar El Hintati
  • Abd al-Wahid ben Abou Hafs Omar El Hintati

Références

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  1. https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/pdf/794
  2. Léon l'Africain, « Recueil de voyages et de documents pour servir à l'histoire de la géographie depuis le XIIIe siècle jusqu'à la fin du XVIe siècle », p. 326
  3. a b c et d Pierre Bonte, « Al-Ansâb, la quête des origines », Editions de la Maison des sciences de l'homme, , p. 122
  4. (en) Salma Khadra Jayyusi et Manuela Marín, The Legacy of Muslim Spain, BRILL, (ISBN 978-90-04-09599-1, lire en ligne)
  5. a b et c El Briga, C., « Abū Ḥafṣ 'Umar Inti », Encyclopédie berbère (consulté le )
  6. Sébastien Garnier, Histoires hafsides: Pouvoir et idéologie, BRILL, (ISBN 978-90-04-46956-3, lire en ligne)
  7. a et b Abd el- Wâh'id Merrâkechi, « Histoire des Almohades », A. Jourdan, p. 204
  8. Sébastien Garnier, « Histoires hafsides : Pouvoir et idéologie », Brill, , p. 268
  9. Youssef Benoudjit, La Kalaa des Béni Abbès au XVIe siècle, Dahlab, (ISBN 978-9961-61-132-6, lire en ligne)
  10. Mehdi Ghouirgate, L’Ordre almohade (1120-1269): Une nouvelle lecture anthropologique, Presses universitaires du Midi, (ISBN 978-2-8107-0867-3, lire en ligne) :

    « Contrairement au cas d’Abū Muḥammad, Abū Ḥafṣ était un notable local, membre de la plus puissante des tribus maṣmūda. À ce titre, il fut un compétiteur potentiel redoutable et le soutien décisif qui permit à 'Abd al-Mu'min d'accéder au pouvoir, et donc de franchir l'écueil de la mort d'al-MahdI. »