Abbaye du Lieu-Dieu

abbaye française

L'abbaye du Lieu-Dieu était une abbaye cistercienne de moniales située sur le territoire de la commune de Marey-lès-Fussey, dans le département de la Côte-d'Or. Fondée au XIIe siècle sous l'égide de la puissante Maison de Vergy, elle était dépendante de l'abbaye Saint-Vivant de Vergy, et donc de Citeaux. De nos jours il subsiste encore quelques bâtisses de l’abbaye cistercienne.

Abbaye du Lieu-Dieu

Diocèse Dijon
Patronage Notre-Dame
Fondation ~1180
Dissolution 1790
Abbaye-mère Abbaye Saint-Vivant de Vergy (Cîteaux, fin XIIe/ 2e quart XIIIe siècle)
Congrégation Cisterciens
Coordonnées 47° 07′ 19″ N, 4° 52′ 19″ E
Pays Drapeau de la France France
Province Duché de Bourgogne
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Côte-d'Or
Commune Marey-lès-Fussey
Géolocalisation sur la carte : Côte-d'Or
(Voir situation sur carte : Côte-d'Or)
Abbaye du Lieu-Dieu
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye du Lieu-Dieu

La fondation

modifier
 
Carte des abbayes cisterciennes en Bourgogne – par définition moderne. En Moyen Âge Sens était en Cham­pa­gne, et son archi­dio­cèse comprenait l'Île-de-France, mais aussi la diocèse d'Auxerre.

La fondation de l'abbaye du Lieu-Dieu[n 1] est restée dans l'obscurité complète[1]. Jean Marilier estime, après un examen de deux chartes de donation postérieures à la création de l'abbaye, que celle-ci pourrait avoir été fondée vers 1180 et, ajoute-t-il, « s'il fallait concilier tout cela avec la tradition, qui mêle à la fondation le nom d'un duc Eudes, agissant comme suzerain, il faudrait la placer après 1192, date de l'avènement d'Eudes III ». En raison de la pauvreté de la documentation la concernant, Marilier juge qu'il n'est pas possible d'être plus précis sur la date de sa fondation. Il se contente de conclure « qu'elle prit naissance […] dans les vingt ou vingt-cinq dernières années du XIIe siècle ».

Elle est fondée par des chevaliers de Vergy : Hugues-Robert le Blanc, Eudes le Vert, et peut-être Eudes-Bertrand[2]. Hugues de Vergy père d'Alix puis Alix elle-même, devenue duchesse puis régente du duché, grande bienfaitrice de la communauté, contribuent également par leurs donations à augmenter le domaine et à pourvoir aux besoins de la communauté[n 2].

L'abbaye a été implantée dans un vallon étroit au milieu des bois près d'une source que la légende tient pour miraculeuse[3], appelé aujourd'hui Lieu-Dieu-des-Champs, dans les limites de la seigneurie de Vergy, de nos jours sur la commune de Marey-lès-Fussey.

Elle est fondée par l’intermédiaire du monastère Saint-Vivant de Vergy ; puis affiliée à Cîteaux entre la fin du XIIe et le deuxième quart du XIIIe siècle[4].

Filiation et dépendances

modifier

La Crête est fille de l'abbaye de Tart. La ruine des bâtiments oblige les religieuses à s'installer à Beaune, le . Gui, seizième abbé de Cîteaux, ayant établi le chapitre général des maisons de filles de la filiation dans l'abbaye du Tard, où dix huit abbesses devaient se rendre au jour de Saint-Michel, l'abbesse du Lieudieu, y tenait de droit la seconde place et présidait en cas d'absence de celle du Tard. Alix de Vergy, mère du duc Hugues IV de Bourgogne, est la bienfaitrice de Lieudieu.

Architecture

modifier

Église abbatiale

modifier

Elle était placée sous le vocable de Notre-Dame.[réf. nécessaire]

Liste des abbesses

modifier
  • ? : Marguerite, ou Marotte de Fontaines, parente de saint Bernard, première abbesse ;
  • 1236 : Jeanne de Chalon, nommée[n 3] ;
  • 1270 : Pétronille ;
  • 1280 : Simone de La Bleche ;
  • 1290 : Sibille de La Rochette ;
  • 1309 : Marguerite ;
  • 1350 : Yolande de Frolois ;
  • 1371 : Guillemette de Reuilly ;
  • 1391 : Marguerite de Villers-La-Faye ;
  • 1406 : Marie Fanienge ;
  • 1428 : Marie de Vichy ;
  • 1467 : Anathoire de La Baume ;
  • 1479 : Jeanne de Bessey ;
  • 1482 : Jeanne de Margerot ;
  • 1494 : Anne Petit ;
  • 1497 : Charlotte I de Rouvray ;
  • 1505 : Charlotte II de Gasse ;
  • 1531 : Gérarde de Rebourg, se démet en 1537 en faveur de sa successeur ;
  • 1538 : Bernardine de Moroger ;
  • 1551 : Guillemette de Layrey ;
  • 1556 : Louise d'Estériville ;
  • 1561 : Antoinette d'Orges ;
  • 1565 : Philiberte d'Orges, elle fait renouveler les terriers ;
  • 1624 : Marguerite de Saint-Belin, se retire à la Visitation de Beaune où elle meurt ;
  • 1626 : Marie de Suyreau, professe de Port-Royal, est aussi abbesse de Maubuisson et mourut à Port-Royal ;
  • 1634 : Louise d'Aveine, transfère la communauté à Beaune le  ;
  • 1641 : Susanne de Henin Liétard de Roche, introduit la réforme en 1642, elle est aussi abbesse de Maubuisson ;
  • 1645 : Catherine-Angélique d'Orléans (1617-1664), fille de Jacqueline d'Illiers de Balsac (née vers 1591-†.1624 ?)[Notes 1] , [5] qui eut une liaison amoureuse avec Henri II d'Orléans-Longueville (1595-1663)[6]. qui s'introduisait de nuit par une petite porte du jardin de l'abbaye donnant sur le clos du muid. Porte murée depuis et connue sous le nom de Porte de Longueville[7]. En 1617, alors qu'elle n'est plus abbesse puisqu'elle a résignée au profit de sa sœur Catherine, et qu'elle est retourné vivre chez ses parents à Chantemesle, elle met au monde une petite fille prénommée Catherine-Angélique[Notes 2] que son père le duc de Longueville fit élever avec soin[8]. Elle deviendra abbesse de Maubuisson le
  • 1648 : Antoinette de La Rochette ;
  • 1671 : Claude de Damas de Marcilly ;
  • 1710 : Marie Pierrette de Damas de Marcilly, elle est élevée dès sa jeunesse à l'abbaye et a toujours donné l’exemple d'une grande piété ;
  • 1757 : Marie-Éléonore de Pignerolle (née en 1721), professe de Sainte-Catherine d'Angers sa patrie, nommée le . Elle paye les dettes de cette abbaye dont elle fait réparer les édifices et augmenter les revenus par des défrichements et par de nouvelles plantations. Nommée en 1772 prieure perpétuelle de Sainte-Catherine d'Angers, où elle a fait profession, elle accepte d'abord ; mais se rendant aux larmes de sa communauté et aux vœux de toute la ville, elle donne sa démission du prieuré pour conserver son abbaye[9],[n 4] ;
  • 1783 : Marie-Claude de Saulgé de Saint-Maurice.

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Bibliographie

modifier
  • [Demarthe 2015] Sylvain Demarthe, « Alix de Vergy et l’architecture religieuse en Bourgogne dans la première moitié du XIIIe siècle », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre, vol. 19, no 2,‎ (lire en ligne [sur journals.openedition.org], consulté le ).
  • [Marilier 1971] Jean Marilier, « L'abbaye cistercienne du Lieu-Dieu », Cahiers de Vergy, L'Étang-Vergy, no 2,‎ , p. 4-5.
  • Archives départementales de la Côte-d'Or, 79 H.

Notes et références

modifier
  1. Fille de Jacques d'Illiers ( mort le , seigneur de Vaupillon, Chantemesle et Logron, chevalier de l'Ordre du Roi qui épousa le dame Catherine-Charlotte de Balsac, dame d'Entraygues, née en 1568, fille unique et héritière de la Maison d'Entraygues à la condition de relever le nom et les armes des Balsac
  2. Le duc l'a mise à l'abbaye de Maubuisson ou elle y fit sa profession le son père sollicita la supérieure pour qu'elle la prenne comme coadjutrice, mais reçut un refus catégorique. Il obtint son changement d'établissement, et fut conduite à l'abbaye de Montivilliers, puis devint abbesse de l' abbaye Saint-Pierre-les-Dames de Reims le , puis à l'abbaye du Lieu-Dieu, pour finir à l'abbaye de Maubuisson le où elle mourut regrettée le
  1. Jean Marilier explique l'origine du nom Lieu-Dieu : « Le Lieu-Dieu », Locus Dei en latin, nom symbolique en faveur dans l'ordre de Cîteaux. Il est cité en vieux français dans la liste donnée par une charte de l'abbé de Citeaux, Gui de Paray (1194-1200). Archives départementales de la Côte-d'Or, H 1042, cité dans Gallia christiana, IV, instr., col 157, no 34, sous la forme Lude (Leu Dey, ou mieux, Leu Deu) : « le Lieu de Dieu ».
  2. Part du droit de salage, sur les salines de comté que l'on charroyait sur la « voie salneresse » transitant par Nuits-Saint-Georges.
  3. Jeanne de Chalon est placée en 1336 dans Gallia Christiana.
  4. Cette liste a été donnée à l'abbé Hugues du Tems et ne correspond pas entièrement à celle de Gallia Christiana.

Références

modifier
  1. Marilier 1971, p. 3.
  2. Marilier 1971, p. 5.
  3. Marilier 1971, p. 7.
  4. Demarthe 2015, paragr. 8.
  5. Racines-histoire [1]
  6. Arlette Lebigre, La duchesse de Longueville, Perrin 2004, p. 62.
  7. Bordas, op. cit., p. 340[réf. non conforme].
  8. La Gaule Chrétienne - Bordas, op. cit., p. 340
  9. [du Tems 1765] Hugues du Tems, Le Clergé de France, t. 4, Paris, impr. Brunet, , p. 482-484.