Abbaye de l'Aumône

abbaye située en Loir-et-Cher, en France

L’abbaye de l'Aumône, parfois appelée le Petit-Cîteaux, est une ancienne abbaye cistercienne, située à La Colombe, dans le Loir-et-Cher.

Abbaye de l'Aumône
image de l'abbaye
Plan cadastral de 1818 montrant les ruines de l'abbaye de l'Aumône
Nom local Le Petit-Cîteaux
Elemosina
Diocèse Diocèse de Blois
Patronage Notre-Dame
Numéro d'ordre (selon Janauschek) XVI (16)[1]
Fondation 1121
Début construction 1121
Fin construction 1230
Dissolution 1791
Abbaye-mère Abbaye de Cîteaux
Lignée de Abbaye de Cîteaux
Abbayes-filles Abbaye de Waverley (1128)
Abbaye de Tintern
Le Landais (1129)
Abbaye de Bégard (1129)
Abbaye Notre-Dame de Langonnet
Congrégation Cisterciens
Coordonnées 47° 52′ 26″ N, 1° 22′ 42″ E[2]
Pays Drapeau de la France France
Province Orléanais
Région Centre
Département Loir-et-Cher
Commune La Colombe
Site http://www.petitciteaux.com/
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Abbaye de l'Aumône
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Abbaye de l'Aumône
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Abbaye de l'Aumône

Situation

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L'abbaye est située à la lisière septentrionale de la forêt de Marchenoir, dans une clairière surnommée la « Vallée des Grès », à 144 mètres d'altitude[3].

Histoire

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Fondation et toponymie

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L'Aumône est une des premières fondations de l'ordre cistercien, la huitième fondation directe de l'abbaye de Cîteaux ; elle est fondée grâce à un don de Thibaut IV de Blois, très lié à Bernard de Clairvaux[4]. Celui-ci sollicite Étienne Harding, abbé de Cîteaux, qui envoie un nommé Ulrich, devenu le premier abbé de l'Aumône[5].

La grande pauvreté initiale de l'abbaye et son nécessaire recours aux dons du comte Thibaut incitent Ulrich, en signe d'humilité, à donner à sa fondation le nom d'« Aumône » exprimant bien que l'abbaye vivait de la providence. La première église abbatiale, dont la construction débute en 1121, est d'ailleurs un édifice très modeste[5].

Prospérité et rayonnement

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L'abbaye prospère rapidement et contribue à l'enrichissement de la région ; son grand dynamisme est fortifié par de nombreuses vocations, car l'exemplarité des religieux attire de nombreux profès[5]. Ce dynamisme lui permet de fonder à son tour très rapidement des abbayes-filles, en particulier dans deux régions qui jusque-là n'étaient pas du tout touchées par la réforme cistercienne : la Bretagne et l'Angleterre[6]. Ces cinq abbayes fondent à leur tour vingt-quatre autres abbayes dans ces deux régions[7].

En ce qui concerne l'Aumône, l'accroissement de la prospérité et de la communauté monastiques impliquent la construction d'une nouvelle église abbatiale, beaucoup plus vaste, commencée à la fin du XIe siècle et terminée en 1230[5]. A son apogée, l'Aumône abrite 70 moines[8].

Sa prospérité au début du XIVe siècle est attestée par le paiement d'une décime annuelle de quarante livres [9]. L'abbaye jouit aussi de faveurs particulières, comme la bulle de 1455 du pape Calixte III autorisant l'abbé à officier avec les insignes pontificaux[10]. Elle reçoit la visite du roi Louis XI le samedi [11].

Sépultures dans l'abbaye

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Comme de nombreux monastères à partir du XIIIe siècle, l'abbaye de l'Aumône devient un lieu de sépulture pour des nobles et des bienfaiteurs, en échange de dons destinés à assurer des prières pour le repos de leur âme. Parmi les personnes notables inhumées à l'Aumône figurent Geoffroy V, comte de Châteaudun, décédé en 1218, et son épouse Adeline[5]. Leur sépulture témoigne de l'importance de l'abbaye et de sa reconnaissance par les grandes familles aristocratiques de l'époque.

Déclin et destruction

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Cependant, l'abbaye subit d'importants dommages pendant la Guerre de Cent Ans[2].

En 1539, elle tombe en commende ; aucun novice n'y est plus admis durant des années. À la fin du XVIe siècle, on n'y compte plus que cinq ou six religieux[5].

Les guerres de religion aggravent cette situation, les troupes protestantes détruisant en grande partie l'abbatiale. Le réfectoire des moines est alors aménagé en lieu de culte et, sous l'abbatiat de Claude Blampignon, une nouvelle église est dédicacée le [5].

A la fin du XVIIIe siècle, l'abbaye est encore relativement riche (le revenu de l'abbé commendataire est de quatre mille livres annuelles[10]) mais elle ne résiste pas aux bouleversements de la Révolution française : elle ferme définitivement ses portes en 1791 puis est démolie pierre par pierre à partir de 1818[2],[12]. Le dernier abbé (commendataire) se nomme Pierre Joseph de Crémaux d'Entragues et le dernier prieur (élu par les religieux) Dom Marcel Guillaume de Maublanc[5]. Il ne reste avant l'expulsion que six moines à l'abbaye[8].

Architecture

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Le seul bâtiment dont la description complète nous soit parvenue est le logis abbatial, construit en 1701. Ce bâtiment de deux étages avait une façade de 192 pieds (64 mètres) de long et une hauteur totale de 64 pieds (21 mètres), dont un toit de 24 pieds (8 mètres) . Il comptait quinze fenêtres. Austère dans son apparence, le logis abritait néanmoins une bibliothèque de taille considérable[5].

Filiation et dépendances

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L'abbaye de l'Aumône, fondation de Cîteaux, est à l'origine de nombreuses abbayes anglaises (abbaye de Waverley), galloises (abbaye de Tintern), berrichonnes (abbaye du Landais) ou bretonnes (Bégard et de Notre-Dame de Langonnet).

Liste des abbés

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Références

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  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Puthod, , 491 p. (lire en ligne), p. 103.
  2. a b et c « Abbaye de l'Aumône »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur cistercensi.info, Ordre cistercien, (consulté le ).
  3. « Carte IGN 2020 E » sur Géoportail (consulté le 13 octobre 2015)..
  4. « Ancienne abbaye de l’Aumône dite “Petit Cîteaux” », sur petitciteaux.com, Petit Cîteaux (consulté le ).
  5. a b c d e f g h et i « Le monastère de l'Aumône, dit “le Petit Cîteaux” », sur Autainville (consulté le ).
  6. « Abbaye de l'Aumône », sur cister.net, Charte européenne des abbayes et sites cisterciens (consulté le ).
  7. « La fondation de l’abbaye au XIIe siècle... », sur petitciteaux.com, Petit Cîteaux (consulté le ).
  8. a et b Manuel Serrano, « À la découverte de Notre-Dame de l'Aumône à La Colombe », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ 2013 - mois = août (lire en ligne).
  9. Jules Viard, « État des abbayes cisterciennes au commencement du XIVe siècle », Revue d'histoire de l'Église de France, Persée, vol. 1, no 2,‎ , p. 215 (DOI 10.3406/rhef.1910.1918, lire en ligne).
  10. a et b Jean-Aimar Piganiol de La Force, Nouvelle description de la France : Dans laquelle on voit le gouvernement général de ce royaume, celui de chaque province en particulier; et la description des villes, maisons royales, châteaux, & monumens les plus remarquables. Avec la distance des lieux pour la commodité des voyageurs. Ouvrage enrichi de figures en taille douce, vol. 5 : Contenant la Normandie, le Maine, le Perche, l'Orléanois, la Sologne, la Beausse particulière, ou le Païs Chartrain, le Dunois, le Vendomois, le Blaisois, une partie du Gâtinois, le Perche-Gouet, le Nivernois, le Bourbonnois, le Lyonnois, le Forez, le Beaujolois, l'Auvergne, le Limousin & la Marche, Amsterdam, Du Villard & Changuion, , 443 p., p. 165.
  11. Philippe Deshayes, « La Colombe : Abbaye cistercienne du Petit Cîteaux ou l'Aumône (ancienne) », sur Cercle de recherches généalogiques du Perche-Gouët, (consulté le ).
  12. François Souchal, Le vandalisme de la Révolution, Paris, Nouvelles Éditions latines, , 309 p. (ISBN 9782723304764), p. 97.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Charles Cuissard, L'Abbaye de l'Aumône, ou le Petit-Cîteaux : 1102-1776, H. Lecesne, , 47 p. (ASIN B001CBOOLM)

Articles connexes

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  • filiation :

Liens externes

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