Abbaye Saint-Pierre de Montier-la-Celle

abbaye située dans l'Aube, en France
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L'abbaye Saint-Pierre de Montier-la-Celle[1] est une ancienne et importante abbaye bénédictine mérovingienne du comté de Champagne, de style mérovingien, à Saint-André-les-Vergers (actuelle commune du Grand Troyes) dans l'Aube, en région Grand Est (ex-région Champagne-Ardenne).

Abbaye Saint-Pierre de Montier-la-Celle
Plan de l'église en 1774, Bibliothèques de Rouen, ms 265.
Plan de l'église en 1774, Bibliothèques de Rouen, ms 265.

Ordre Ordre de Saint-Benoît (bénédictin)
Fondation VIIe siècle, confirmée en 657
Fermeture 1770
Diocèse Diocèse de Troyes
Fondateur Abbé Frobert de Troyes
Style(s) dominant(s) Art mérovingien
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Ancien royaume mérovingien Royaume de Bourgogne
Région Grand Est
Département Aube
Commune Saint-André-les-Vergers (commune du Grand Troyes)
Coordonnées 48° 16′ 48″ nord, 4° 03′ 12″ est
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Abbaye Saint-Pierre de Montier-la-Celle
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Abbaye Saint-Pierre de Montier-la-Celle
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Abbaye Saint-Pierre de Montier-la-Celle

Fondée au VIIe siècle par l'abbé Frobert de Troyes, confirmée par charte du roi Clotaire III en 657 et dédiée à saint Pierre apôtre du Christ, elle est considérée jusqu'au XIIe siècle comme une des plus illustres de Champagne, du royaume de France et de l’occident chrétien.

Elle est supprimée en 1770.

Historique

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Vers 650, saint Frobert (élève de l'école épiscopale de Troyes), est remarqué pour ses aptitudes religieuses par l'évêque de Troyes Ragnégisile, qui l'envoie en formation monastique à l'abbaye Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Luxeuil de l'archidiocèse de Besançon. Il revient à Troyes pour fonder un monastère (expansion du christianisme au Moyen Âge) sur des marais de dix bonniers (environ 13 hectares), au lieu-dit Insula Germanica (Île Germaine), à 5 km au sud-ouest des remparts de la cité historique de Troyes, sur la commune actuelle de Saint-André-les-Vergers, don du roi mérovingien Clovis II (roi de Neustrie et du royaume de Bourgogne) et de son épouse sainte Bathilde. Il y fonde initialement avec quelques moines, un oratoire dédié à saint Pierre selon la règle de saint Colomban, entouré de quelques cellules monastiques (d’où son nom de monastère Saint Pierre de Celle).

En 657, à la suite de la disparition de Clovis II, le monastère est confirmé par une charte officielle de la reine sainte Bathilde et leur fils héritier Clotaire III. En 753, le monastère est cité dans une charte sous le vocable de Saint Pierre : « monasterium Sancti Petri, quod vocatur Insula Germanica ». Le monastère est rebaptisé « Sancti Bobini cella » ou « Celta Bobini », en l’honneur de saint Bobin, abbé du monastère, devenu évêque de Troyes en 766.

En 859 et 877, Charles le Chauve, roi carolingien de Francie occidentale, de passage à Troyes, confirme les possessions de l'abbaye, et lui fait d'importants dons. En 1048, le roi Henri Ier autorise le comte Thibaud Ier de Champagne à faire don de l'église Saint-Ayoul de Provins à l'abbaye, dont le prieur troyen, saint Robert, fonde l'abbaye Notre-Dame de Molesme en 1075, puis l'abbaye de Cîteaux et le très puissant ordre de Cîteaux (ordre cistercien) en 1095 (d'où les nombreuses statues de saint Robert tenant dans les mains deux monastères). Le monastère porte alors le nom de « Monasterieum domini Petri Trecassini ».

En 850, l'évêque Prudence de Troyes consacre la première abbatiale, dédiée à saint Pierre, et sa fondation est confirmée par le roi Charles II le Chauve[2].

Au XIIe siècle, l'abbaye est à son apogée, devenue avec le temps une des abbayes les plus riches et influentes du royaume de France, et de l’occident chrétien, par la protection des rois de France et des papes, qui lui donnent de nombreux privilèges, et par d'importantes aumônes temporelles des rois, de la noblesse, et de riches bourgeois, et des gens du peuple, en domaines agricoles, exploitations forestières, vignobles, églises, villages, maisons, granges, fours, moulins, dîmes, cens (droit seigneurial), rentes, tonlieux, et autres droits. Elle atteint l'apogée de sa richesse et de son influence chrétienne, en tant qu'importante école monastique[3] où sont enseignés théologie, philosophie, lettres, histoire, droit civil, etc. Elle forme des ecclésiastiques illustres et influents, des théologiens, prêtres, moines, abbés, patriarches des ordres catholiques, évêques, archevêques... de haut degré de doctrine théologique et de sainteté, et fonde plusieurs prieurés (dix-neuf au XIIe siècle). L'abbaye est également le siège d'un scriptorium réputé dont les copistes réalisent manuscrits et enluminures remarquables, notamment au XIIe siècle sur le thème des Saintes Écritures.

En 1114, le comte Hugues Ier de Champagne dote le monastère d'importants revenus supplémentaires avec les tonlieux des foires de Champagne. En 1332, le monastère prend son nom définitif de Montier-la-Celle.

Au XIIIe siècle, les ravages de la guerre de Cent Ans (1337 à 1453) entre la France , l'Angleterre et la Bourgogne marquent le déclin irréversible de l’abbaye, qui est brûlée par les Anglais en (1343-1348), malgré la construction par l’abbé Guichard d’un mur d’enceinte fortifié et crénelé, et de quatre grandes tours de défense, puis de la tentative de restauration de l'abbaye sur plusieurs siècles, par l’abbé Oger de Sens, à partir de 1401.

Au XVIIe siècle, à la suite de la Réforme protestante et de la Contre-Réforme catholique du concile de Trente, l'abbaye est intégrée à la congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe, qui tend à revenir à l'application de la règle de saint Benoît originelle, dans les monastères de l'ordre de Saint-Benoît.

 
Christ ressuscité.

Le , elle est supprimée par union à l'évêché de Troyes. Les bâtiments sont entièrement démolis pendant la Révolution française. Antoine-Marie de Berard de Montalet de Villebreuil en est le dernier abbé.

À ce jour, l'actuelle polyclinique de Montier-la-Celle est construite à l’intérieur de l’enceinte de cette ancienne abbaye.

Église abbatiale

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Détail de l'église, un pendentif.

La première église abbatiale est consacrée en 850 sous le vocable de Saint-Pierre par l'évêque saint Prudence de Troyes, et sa fondation est confirmée par le roi Charles II le Chauve[2]. L'abbé Oger y fit des travaux mais elle fut ruinée par les guerres, brûlée par la garnison de Troyes[4]. Elle fut relevée vers 1470 mais les travaux durèrent jusqu'en 1535 pour le gros œuvre. Les vitraux furent posé en 1555.

Bâtiments conventuels

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  • Porche d'entrée : un seul côté subsiste et une partie du mur d'enceinte ;
  • Colombier.

Archéologie

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Dans le cadre d'un projet d'extension de la polyclinique de Montier-la-Celle située à l'intérieur de l'enceinte de l'abbaye Saint-Pierre de Montier-la-Celle, mais hors des bâtiments conventuels de l'abbaye, le sous-sol a fait l'objet d'une étude archéologique préalable menée par Gilles Deborde et son équipe en 2014.

Art chrétien

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Mise au tombeau actuellement au Musée de Vauluisant.
 
Charles de Refuge.
  • Bibliothèque nationale de France, Fonds latin, ms, nouv. acq. lat. 3241 -XIII ▪ Bréviaire à l'usage de l'abbaye Saint-Pierre de Montier-la-Celle.

Abbés réguliers

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Abbés commendataires

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Religieux et personnalités notables

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Propriétés et revenus

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Bibliographie

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  • Gilles Deborde, Saint-André-les-Vergers, Montier-la-Celle au 17 rue Baltet, ADLFI Archéologie de France Informations, Champagne-Ardenne, (en ligne)
  • Chelembert, Testament de Chelembertus, édité dans Lalore (Charles), Collections des principaux cartulaires du diocèse de Troyes, t.VI, -Cartulaire de Montier-la-Celle, Paris, Thorin, Troyes, L. Lacroix, 1882, p. 1-4.
  • Clothaire III, diplôme du roi Clotaire III, dété de 657-658 en faveur de l'abbaye de Montier-la-Celle, édité dans M. G. H., D. D., Hanovre, éd. K-A-F- Pertz, 1872.t.1., p. 31-32. no 33.
  • Bruzen de la Martinière, Grand dictionnaire géographique et critique..., t. II, seconde partie, 1730, p. 436-438/878.p.
  • Institut de France : Armoiries, en couleurs, de l'église de Troyes et de l'abbaye de Montier-la-Celle lez Troyes, Cote : Ms 835 / Fol. 1

Notes et références

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  1. En latin : Monasterium Sancti Petri Insulæ Germaniæ.
  2. a et b Archives départementales de l'Aube.
  3. Cf éducation au Moyen Âge en Occident, Renaissance du XIIe siècle
  4. Charles Lalore, Collection des principaux cartulaires du diocèse de Troyes, vol. 6, E. Thorin (Paris), (lire en ligne), « Introduction », p. LIX.
  5. « statue : La Vierge de l'Assomption », notice no PM77001381, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  6. « 2 statues : Anges musiciens », notice no PM77001938, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  7. « Statue de la Vierge de l'Assomption à Saint-André-les-Vergers », notice no PM10001878, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  8. Jacques Baudoin, La sculpture flamboyante en Champagne Lorraine, Éditions Créer, , 366 p. (présentation en ligne), p. 223, (ISBN 2902894724)
  9. Photographie à la médiathèque du patrimoine CNMHS[réf. incomplète].
  10. Bibliothèque sacrée Par Charles Louis Richard, Giraud, vol. 29, 1827. (p. 276)
  11. Eugène Alexis Escallier, L'Abbaye d'Anchin 1079-1792, chap. VII, Lille, L. Lefort, 1852, p.88.
  12. Jean-Baptiste Trottet-le-Gentil. Prêtre, vicaire général, official, official, et chanoine de l'église de Saint-Pons de Thomières, Chronologie des abbez du monastère et des evesques de l'église de S. Pons de Thomières, Béziers 1703, réédition en 1873. pp.32-33.
  13. Revue Mabillon, vol. 21-22 et vol. 81 à 88, éd. Abbaye Saint-Martin, 1931, p.72
  14. Revue bénédictine, Belgique, 1910, vol.27, P. 220
  15. Bruzen de la Martinière, Grand dictionnaire géographique et critique..., t. II, seconde partie, 1730, pp. 436-438/878.p
  16. Anselme de Sainte-Marie Ange de Sainte-Maris, Histoire généalogique et chronologique..., 1728, Les libraires associés, p. 755.
  17. Etienne Pittou, 2004, généalogie de la famille d'Harcourt. Il le dit abbé de Moutiers
  18. Luc Normand-Tellier, Face aux Colbert..., PUQ 1987, p.722/806.p. Il le dit abbé de Moutiers en Champagne

Annexes

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Voir aussi

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Lien externe

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