Abbaye d'Osek
L'abbaye d'Osek est une abbaye cistercienne située dans la commune d'Osek, dans la région d'Ústí nad Labem. Fondée en 1194, elle est fermée une première fois en 1580. Après une nouvelle fermeture en 1945, elle est à nouveau refondée en 1991, mais ferme à nouveau en 2008.
Nom local | Osecký klášter |
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Diocèse | Litoměřice (cs) |
Numéro d'ordre (selon Janauschek) | DVII (507)[1] |
Fondation | 1194 |
Dissolution |
1580-1624 1945-1991 2008 |
Abbaye-mère | Waldsassen |
Lignée de | Morimond |
Abbayes-filles | Aucune |
Protection | Monument culturel[2] |
Coordonnées | 50° 37′ 15″ N, 13° 41′ 38″ E[3] |
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Pays | République tchèque |
Royaume originel | Bohême |
Région | Ústí nad Labem |
District | Teplice |
Commune | Osek |
Site | http://kloster-osek.info/ |
Situation
modifierL'abbaye d'Osek est située en plein cœur du village du même nom[4].
Histoire
modifierFondation
modifierSlavko von Hrabischitz, chambellan du royaume de Bohême invite les moines cisterciens de Waldsassen à venir fonder sur ses terres une abbaye[5].
L'abbaye d'Osek est fondée en 1193 mais dans un emplacement provisoire. C'est en 1197 ou en 1198 qu'elle s'établit définitivement dans son site actuel. L'église est bâtie entre 1207 et 1221. Slavko de Hrabischitz, homonyme et petit-fils du fondateur, devient le premier abbé tchèque d'Osek vers 1234[6],[5].
Premières destructions et fermeture
modifierLes guerres hussites provoquent des premières destructions en 1421. En 1429, de nouvelles troupes envahissent Osek et tuent la plus grande partie des moines. À partir de cette date, le monastère connaît une longue période de décadence, durant laquelle ses possessions sont peu à peu aliénées pour subvenir à ses besoins, jusqu'à la dissolution de la communauté en 1580 alors qu'il ne reste que six moines à l'abbaye. Durant quarante-six ans, Osek devient la résidence d'été des archevêques de Prague[5].
Nouvelle communauté au XVIIe siècle
modifierEn 1626, les cisterciens sont autorisés à refonder leur communauté. La nouvelle abbaye croît rapidement. En particulier, à partir de 1650 et de l'abbatiat de Laurentius Scipio, qui dure quarante ans, l'établissement connaît une grande phase de prospérité. L'église est rénovée, les bâtiments d'exploitation développés ; mais la mise en culture des terrains intérieurs du monastère est également favorisée, avec la création d'un potager et d'un verger[5].
Reconstruction baroque
modifierLa reconstruction commence au début du XVIIIe siècle, sous l'abbatiat de Benedikt Littwerig, qui dure trente-cinq ans, de 1691 à 1726. Elle concerne l'abbatiale, de nombreux bâtiments conventuels dont la bibliothèque. Ce sont Giulio (de) et son fils Octavio Broggio (de) qui sont maîtres d'œuvre de cette reconstruction. La transformation de l'église dure six années et s'achève en 1718. La reconstruction crée également de nouveaux bâtiments : prélature, brasserie, bibliothèque, pharmacie et manufacture de textiles[5].
Parmi les artistes collaborant à cette reconstruction s'illustre Giacomo Antonio Corbellini (en), sculpteur italien qui réalise les colonnes de faux marbre, les statues des apôtres et les anges des voûtes. Wenzel Lorenz Reiner réalise le tableau d'autel et les peintures latérales. Deux jardins sont aménagés par l'abbé Hieronymus Besnecker, celui de l'abbé en 1726 et le jardin méridional en 1728[4].
L'abbaye de la fin du XVIIIe au XXe siècle
modifierMauritz Elbel, abbé à la fin du XVIIIe siècle, lutte avec succès en 1783 contre le joséphisme et empêche ainsi la fermeture de l'abbaye, qui demeure l'un des deux seuls établissements cisterciens de Bohême ; il mène en outre de grands travaux pour créer une galerie de tableaux, un cabinet de sciences naturelles, embellir la salle abbatiale et agrandir le jardin abbatial[5].
Au XIXe siècle, l'abbaye d'Osek est riche, tirant ses revenus des mines de charbon, de l'arboriculture et de la location de ses vastes propriétés agricoles ; elle en profite pour devenir un haut lieu de littérature et de science, d'engagement social et de politique ecclésiastique. De nouvelles rénovations du monastère et des jardins sont entreprises en 1875 et 1877 sous les abbatiats de Sales Anton Mayer et d'Ignaz Peter Krahl[5].
Theobald Scharnagl est abbé durant les deux guerres mondiales ; sous sa direction, l'abbaye passe le cap d'une réforme agraire qui ampute de moitié ses possessions foncières. Son successeur Eberhard Harzer est abbé à partir de 1943, mais l'arrivée des Soviétiques lui vaut, ainsi qu'à tous les moines allemands, d'être interné puis expulsé vers l'Autriche en 1946[5].
De 1946 à 1950, les salésiens remplacent les cisterciens, mais l'abbaye est rapidement réquisitionnée pour devenir un camp d'internement des prêtres, puis, en 1953, de religieuses de différents ordres[5].
Architecture
modifierAbbatiale
modifierL'église abbatiale est bâtie en blocs de grès soigneusement taillés. Son architecture est romane, toutefois les arcs de la nef sont brisés[6].
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Vue extérieure de l'église en 2009.
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Vue de l'aile gauche de l'abbatiale en 2004.
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L'intérieur de l'église en 2012.
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Le dôme de l'abbatiale.
Salle capitulaire
modifierLa salle capitulaire date environ de 1240 et est soutenue intérieurement par deux colonnes qui délimitent six travées intérieures ; l'architecture de cette salle montre une forte influence française[6].
Notes et références
modifier- (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobonae, , 491 p. (lire en ligne), p. 197.
- (cs) « klášter Osek », Památkový Katalog (consulté le ).
- (it) Luigi Zanoni, « Osek », sur cistercensi.info, Certosa di Firenze (consulté le ).
- Pierre Daum, « Casanova, une vie de Bohême », Libération, (ISSN 2262-4767, lire en ligne, consulté le ).
- (de) « Das Kloster Osek — Geschichte », Abbaye d'Osek (consulté le ).
- Francis Salet, « L'architecture cistercienne en Bohème et en Moravie », Bulletin monumental, Société française d'archéologie, t. 118, no 2, , p. 148-150 (ISSN 0007-473x).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Site officiel
- Ressource relative à l'architecture :
Bibliographie
modifier- [Jiří Kuthan 1977] (cs) Jiří Kuthan, « Výtvarný charakter středověkých staveb cisterciáckého kláštera v Oseku », Umění, vol. 38, , p. 314-339 (ISSN 0049-5123, OCLC 888385218)
- [Dana Stehlíková 1996] (de) Dana Stehlíková, 800 Jahre des Klosters in Osek (1196-1996) : Katalog der Ausstellung, Prague, Unicornis, , 113 p. (ISBN 9788090158740, OCLC 247676270)
- [Mario Feuerbach 2009] (de) Mario Feuerbach, Das Zisterzienserkloster Ossegg : Baugeschichte und Baugestalt von der Gründung 1196 bis in das Jahr 1691, Aix-la-Chapelle, Bernardus-Verlag, , 326 p. (ISBN 978-3810793065, OCLC 639949838)
- [Anett Matl 2011] (de) Anett Matl, « Zum immerwährenden süssen Andencken des lieben Alterthums : die Barockisierung des böhmischen Klosters Ossegg am Beginn des 18. Jahrhunderts », dans Markwart Herzog & Huberta Weigl, Mitteleuropäische Klöster der Barockzeit, Constance, UVK Verlag (de), coll. « Irseer Schriften » (no 5), (ISBN 9783867641890, OCLC 887152813), p. 367-386
- [Mario Feuerbach 2012] (de) Mario Feuerbach, Das Kloster Osek : der Wallfahrtsort Mariánské Radčice und die Zisterzienser Entwicklungswege im böhmisch-sächsischen Grenzgebiet, Orte der tschechisch-deutschen Begegnung, Aix-la-Chapelle, Litvínov Dialog, , 141 p. (ISBN 9788073821517, OCLC 828193006)
- [Petr Konopík 2014] (cs) Petr Konopík, Cisterciáci a osecký klášter ve 20. století, Prague, Université Charles, , 66 p. (ISBN 9788073821517, lire en ligne)
- [Mario Feuerbach 2016] (de) Mario Feuerbach, « Das Zisterzienserkloster Ossegg (Osek) und sein Wallfahrtsort Maria Ratschitz (Mariánské Radčice) in der Zeit der Gegenreformation : eine römisch-katholische Antwort auf Luthers Lehren », dans Marco Bogade, Transregionalität in Kult und Kultur : Bayern, Böhmen und Schlesien zur Zeit der Gegenreformation, Cologne, Böhlau Verlag, coll. « Forschungen und Quellen zur Kirchen- und Kulturgeschichte Ostdeutschlands » (no 49), (ISBN 9783412502713, OCLC 953844751), p. 367-386