2C-B
Le 2C-B (parfois désigné sous le nom de nexus) est une drogue hallucinogène psychédélique synthétisée par Alexander Shulgin en 1974. Son nom chimique est 4-bromo-2,5-diméthoxyphényléthylamine.
2C-B | ||
Structure du 2C-B | ||
Identification | ||
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Nom UICPA | 4-bromo-2,5-diméthoxyphénéthylamine ou Alpha-desméthylbrolamfétamine |
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No CAS | ||
No ECHA | 100.164.088 | |
No CE | 636-275-4 | |
Apparence | poudre blanche | |
Propriétés chimiques | ||
Formule | C10H14BrNO2 [Isomères] |
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Masse molaire[1] | 260,128 ± 0,011 g/mol C 46,17 %, H 5,42 %, Br 30,72 %, N 5,38 %, O 12,3 %, |
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Propriétés physiques | ||
T° fusion |
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Caractère psychotrope | ||
Catégorie | Hallucinogène psychédélique | |
Mode de consommation |
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Autres dénominations |
Nexus, Éros, Éve, |
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Risque de dépendance | Nul | |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | ||
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Historique
modifierIl a été synthétisé par Alexander Shulgin en 1974, qui le teste en 1975.
Avant d'être inscrit au Tableau II de la convention sur les substances psychotropes en 2001 et progressivement interdit dans les pays signataires, le 2C-B a été commercialisé sous divers noms comme Éros (aphrodisiaque fabriqué par la firme pharmaceutique allemande Drittewelle et distribué notamment aux États-Unis) ou même parfois sous le nom inexact de bromo-mescaline.
Il apparaît sur la scène festive américaine à la fin des années 1980 et en Europe à partir de 1995[2].
Chimie
modifierIl appartient à classe des phényléthylamines. Sa structure et son activité sont proches de la mescaline (composé actif du peyotl).
Synthèse
modifierIl est synthétisé à partir du 2,5-diméthoxybenzaldéhyde. Mais il est aussi possible de le synthétiser à partir de l'huile d'anis et de noix de coco et de cerise.
Pharmacologie
modifierContrairement à la plupart des hallucinogènes, le 2C-B a une faible affinité pour le récepteur 5-HT2A [3],[4]. Ceci suggère que le récepteur 5-HT2C est principalement responsable des effets expérimentés par les utilisateurs de la molécule.
Le 2C-B requiert des dosages très précis, la courbe de dose/effets étant exponentielle et non logarithmique comme pour la majorité des drogues. Une différence de 2 mg peut considérablement renforcer les effets. Il n'induit pas de dépendance mais entraîne une forte accoutumance[2] immédiate et qui se résorbe en quelques jours.
Aucun décès n'est attribué au 2C-B. Aucune étude sérieuse n'a été menée au sujet de ses effets potentiels ou de sa toxicité.
Effets et conséquences
modifierÀ petites doses, le 2C-B est décrit comme entactogène et à doses plus fortes il génère des hallucinations, euphorie voire paranoïa[5].
Outre les effets psychodysleptiques, il induit des troubles de la concentration, des troubles de la coordination, parfois des troubles digestifs légers voire des troubles du rythme cardiaque ou une hyperthermie[2]. Aucune différence n’a été rapportée entre les sexes[6].
Effets recherchés
modifier- illusions sensorielles ;
- sensations d'énergie, de bien-être ;
- sensation d'empathie ;
- exacerbation des sens (notamment tactile et sensibilité à la musique) [6];
- synesthésie.
Comme tout produit psychédélique, son usage peut générer des bad trips.
Consommation
modifierMode de consommation
modifierLe 2C-B se présente sous la forme d'une poudre rose habituellement présentée dans des comprimés ou des gélules. Ces comprimés contiennent parfois d'autres substances comme des amphétamines ou de la caféine[2]. Dans son usage détourné et récréatif, il est souvent utilisé en combinaison avec de la MDMA (ecstasy). Il est généralement absorbé par voie orale ou plus rarement inhalé.
Dans son livre PIHKAL (Phénéthylamines que j'ai connues et aimées), Shulgin indique un dosage de 12 à 24 mg.
Diffusion
modifierAmérique latine
modifierEn Colombie, où son nom a été adapté en tusibi, puis simplement tusi, le 2C-B a été importé à partir de 2000, puis fabriqué localement. Une enquête réalisée pour la municipalité de Medellín révèle que 94 % des échantillons analysés ne contiennent pas la molécule de 2C-B, mais que 59.2% d'entre eux contenaient en réalité de la kétamine ou ses derivés[7].
Cocaïne rose
modifierLa cocaïne rose, également nommée « Panthère rose », « Pink C » ou encore « coke chinoise », désigne deux drogues différentes aux effets et à la dangerosité similaires. L’une est le surnom donné à la 2 C-B, l'autre un mélange de plusieurs substances stimulantes et hallucinogènes telles que la kétamine, la MDMA ou la caféine. Les deux produits rosées sont vendue au même prix de 60 € indique au Figaro le professeur Laurent Karila, addictologue et psychiatre à l’hôpital Paul-Brousse (AP-HP)[8].
Notes et références
modifier- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Denis Richard, Jean-Louis Senon et Marc Valleur, Dictionnaire des drogues et des dépendances, Paris, Larousse, coll. « In extenso », , 626 p. (ISBN 978-2-035-05431-9, OCLC 470123972)
- PR, et al. Moya, « Functional selectivity of hallucinogenic phenethylamine and phenylisopropylamine derivatives at human 5-hydroxytryptamine (5-HT)2A and 5-HT2C receptors », The Journal of Pharmacology and Experimental Therapeutics, vol. 321, no 3, , p. 1054–61 (PMID 17337633, DOI 10.1124/jpet.106.117507)
- Villalobos CA, et al., « 4-Bromo-2,5-dimethoxyphenethylamine (2C-B) and structurally related phenylethylamines are potent 5-HT2A receptor antagonists in Xenopus laevis oocytes », Br. J. Pharmacol., vol. 141, no 7, , p. 1167–74 (PMID 15006903, PMCID 1574890, DOI 10.1038/sj.bjp.0705722)
- « Acute Pharmacological Effects of 2C-B in Humans: An Observational Study », Front Pharmacol., (lire en ligne)
- (en) Débora González, Marta Torrens et Magí Farré, « Acute Effects of the Novel Psychoactive Drug 2C-B on Emotions », BioMed Research International, vol. 2015, , e643878 (ISSN 2314-6133, DOI 10.1155/2015/643878, lire en ligne, consulté le )
- (es) El Espectador, « La estrategia de la Alcaldía de Medellín frente al consumo de tusi », sur elespectador.com, (consulté le ).
- Emma Ferrand, « Qu’est-ce que la «cocaïne rose», cette drogue aromatisée aux fruits retrouvée dans le sang de Liam Payne ? », Le Figaro, (consulté le ).