13e régiment de tirailleurs sénégalais
Le 13e régiment de tirailleurs sénégalais (13e RTS) est un régiment des troupes coloniales françaises. Il opère d'abord au Maroc puis en Algérie.
13e régiment de tirailleurs sénégalais | |
insigne régimentaire du 13e RTS | |
Création | 1921 |
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Dissolution | 1958 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | Régiment de Tirailleurs sénégalais |
Rôle | Infanterie |
Garnison | Protectorat français au Maroc Algérie française |
Ancienne dénomination | 3e régiment de tirailleurs sénégalais du Maroc |
Guerres | Première Guerre mondiale Guerre du Rif Seconde Guerre mondiale Guerre d'Algérie |
modifier |
Création et différentes dénominations
modifier- 1913 : formation du 3e régiment mixte d'infanterie coloniale du Maroc
- 1921 : transformé en 3e régiment de tirailleurs sénégalais du Maroc
- 1922 : renommé 13e régiment de tirailleurs sénégalais
- 1923 : renommé 13e régiment de tirailleurs coloniaux
- 1926 : redevient 13e régiment de tirailleurs sénégalais
- 1943 : devient 15e régiment de tirailleurs sénégalais, puis recréé
- 1944 : devient 23e régiment d'infanterie coloniale, à la suite du blanchiment de la 9e division d'infanterie coloniale
- 1948 : nouvelle formation du 13e régiment de tirailleurs sénégalais
- 1958 : change d'appellation, devient 73e régiment d'infanterie de marine
Chefs de corps
modifier- 1922 - Lieutenant-Colonel Braive
- 1933 - colonel Jules Angibau
- : colonel Joseph-Ernest Perrossier[1]
- - mi-juillet 1944 : colonel Jean Chrétien
- : colonel Louis Voillemin[2]
Historique des garnisons, combats et batailles du 13e RTS
modifierFormation
modifierLe 3e régiment mixte d'infanterie coloniale est formé le [3].
Première Guerre mondiale
modifierEn 1914, le 5e bataillon colonial du 3e régiment mixte d'infanterie coloniale est envoyé en France et remplacé en novembre par le 16e bataillon de tirailleurs sénégalais[4].
Entre-deux-guerres
modifierLe , le régiment est renommé 3e régiment de tirailleurs sénégalais du Maroc[3].
- 1922 - 3 bataillons stationnés à Alger, Orléansville et Lalla-Marnia[réf. nécessaire]
Le , le régiment est renommé 13e régiment de tirailleurs sénégalais (du au , le régiment prend le nom de 13e régiment de tirailleurs coloniaux)[3].
- 1924 - 1er et 2e bataillons au Maroc[réf. nécessaire]
En 1925, le régiment est engagé dans la guerre du Rif. D'avril 1925 à janvier 1926, il déplore 24 tués, 79 blessés et 14 disparus sur un effectif engagé de 1 509 hommes[5].
Seconde Guerre mondiale
modifierEn 1939, le régiment est en garnison à Alger, Oran et Philippeville[6]. Il est affecté à la 181e division de protection[7],[8]. Dissous selon les termes de l'armistice du 22 juin 1940, il est recréé le au sein de l'Armée d'armistice[3].
Lors de l'opération Torch, opposant les Alliés à l'armée d'Afrique loyale au régime de Vichy, le régiment déjoue avec d'autres unités l'opération Terminal, capturant la majorité du 3e bataillon du 135e régiment d'infanterie américain[9].
Rallié aux Alliés, le régiment participe brièvement à la campagne de Tunisie[10]. Cependant, il prend le numéro 15 le . Le 13e RTS est recréé le lendemain[3] à Alger, renforcé par deux bataillons du 10e RTS. Il intègre la 9e DIC[11].
En , il forme le fer de lance du débarquement de l'île d'Elbe[12],[13],[14]. Le 2e bataillon est cité à l'ordre de l'armée[15].
Il participe en août à la libération de Toulon[16]. En octobre 1944, le régiment est « blanchi » : ses tirailleurs africains sont remplacés par des Français des forces françaises de l'intérieur. Les tirailleurs doivent céder leur équipement et même leurs uniformes, avant d'être dirigé vers le Sud de la France[11]. Il est renommé 23e régiment d'infanterie coloniale le [3].
De 1945 à nos jours
modifierLe régiment est recréé le par renommage du 15e RTS[3].
En 1953, il est en Tunisie.
En , le 13 RTS comporte deux bataillons : le 1/13 RTS composé de troupes coloniales est en garnison à Alger (Caserne d'Orléans) tandis que le 2/13 RTS est un bataillon d'instruction pour jeunes recrues.
Il comporte trois compagnies, la 5e Cie en garnison à Tizi Ouzou, la 6e Cie en garnison à Fort National (peloton caporaux et sous officiers), la CCAS en garnison à Fort National. Une section est détachée au col de Tirourda.
À compter du les bataillons sont "éclatés" sur un axe Tizi Ouzou - Fort National - Michelet - Tirourda et participent aux opérations de maintien de l'ordre.
Le , le régiment est renommé 73e régiment d'infanterie de marine[3], mais reste constitué de soldats africains[17].
Insigne
modifierLa carte d'Afrique, portant en rouge les possessions françaises, symbolise le recrutement de l'unité. L'étoile symbolise le Mérite chérifien remis au 3e R.T.S.M. le [3].
L'insigne, conçu en 1938, est adopté en 1948 et homologué à cette date en vue de sa fabrication[3].
Décorations
modifierMérite militaire chérifien remis au 3e R.T.S.M. le [3].
Personnalités ayant servi au régiment
modifier- Henri Muller (1900-1944), résistant français, Compagnon de la Libération,
- Marcel Faure (1906-1999), résistant français, Compagnon de la Libération,
- René Baudry (1907-1964), résistant français, Compagnon de la Libération,
- Paul Gauffre (1910-1944), résistant français, Compagnon de la Libération,
- Jean Gilles (1904-1961), évadé d'Espagne.
Notes et références
modifier- Joseph-Ernest Perrossier est l'auteur de nombreux ouvrages militaires parmi lesquels La commune de 1871 à Narbonne, Lettre à un ancien Zouave
- Paul Gaujac, La bataille et la libération de Toulon, Nouvelles Éditions Latines, (ISBN 978-2-7233-0484-9, lire en ligne)
- Henri Vaudable, Histoire des troupes de marine, à travers leurs insignes: Des origines à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Service historique de l'Armée de terre, (ISBN 978-2-86323-092-3, lire en ligne), p. 18 & 59
- Historique du 16me bataillon sénégalais : guerre 1914-1919, Casablanca, Mercié, , 12 p. (lire en ligne), p. 3-12
- Ousseynou Faye, Les tirailleurs sénégalais entre le Rhin et la Méditerranée, 1908-1939: parcours d'une aristocratie de la baïonnette, Éditions L'Harmattan, coll. « Études africaines », (ISBN 978-2-343-14081-0), p. 145
- Charles Deschenes, « Les troupes coloniales dans la bataille de France (mai - juin 1940) », L'Ancre d'Or, , p. 27-36 (lire en ligne)
- Clayton 1988, p. 125.
- (en) Ian Summer et François Vauvillier, The French Army, 1939-45 (1), Osprey Military, coll. « Men-at-arms » (no 315), (ISBN 1-85532-666-3, 978-1-85532-666-8 et 1-85532-707-4, OCLC 49674512), p. 9
- (en) Brian Lane Herder, Operation Torch 1942 : The invasion of French North Africa, Osprey Publishing, coll. « Campaign » (no 312), , 96 p. (ISBN 9781472820549), p. 33-35
- Clayton 1988, p. 140.
- Gilles Aubagnac, « Le retrait des troupes noires de la première armée à l'automne de 1944 », Revue historique des Armées, vol. 191, no 2, , p. 34–46 (DOI 10.3406/rharm.1993.4244, lire en ligne, consulté le )
- Paul Gaujac, « L’ armée coloniale se prépare pour la bataille de Provence », Ancre d'or Bazeilles, no 341, , p. 26 (lire en ligne)
- Jean Chrétien, « Le débarquement à l'île d'Elbe du 13e RTS (18 juin 1944) » in Revue historique des armées, Les Troupes de Marine, n°101, Service historique de la Défense, 10/1970, pp. 80-89
- Jean-Marc Marill, « Coloniaux et Français Libres, deux destinées », Revue historique des Armées, vol. 218, no 1, , p. 55–64 (DOI 10.3406/rharm.2000.4904, lire en ligne, consulté le )
- Paul Gaujac, L'armée de la victoire (2) : De Naples à l'île d'Elbe, 1943-44, FeniXX, (ISBN 978-2-402-47766-6, lire en ligne), p. 169
- Jean de Lattre, « La Victoire De Provence: Ii: La Prise De Toulon », Revue des Deux Mondes (1829-1971), no 19, , p. 403–425 (ISSN 0035-1962, lire en ligne, consulté le )
- Clayton 1988, p. 327.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Anthony Clayton, France, Soldiers and Africa, Brassey's Defence Publishers, , 444 p. (ISBN 0-08-034748-7).
Liens externes
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