La treizième étape entre Belfort et Longwy n'apporte aucun changement au classement général. En retrait depuis le départ du Tour, François Faber réussit un exploit retentissant : il s'impose dans la cité industrielle après avoir mené une échappée en solitaire de plus de 200 km, tandis que les favoris arrivent groupés. Bien qu'il reconnaisse la performance du champion luxembourgeois, Henri Desgrange regrette qu'il ait pu bénéficier d'une certaine mansuétude de la part du peloton, cadenassé par ses équipiers de la formation Peugeot[2]. À l'arrivée à Longwy, Faber apparaît légèrement ivre, titubant, ce que ne manquent pas de relever les suiveurs. Un journaliste de Sporting affirme : « Le vainqueur de l'étape, qui s'excitait à la fine champagne depuis le départ, ne trouvait pas la route assez large et vraiment l'instinct est une belle chose s'il lui a permis d'arranger ses rayons, car, à l'arrivée, Faber ne voyait pas les arbres[3]. »
Jean-Paul Bourgier, Le Tour de France 1914 : De la fleur au guidon à la baïonnette au canon, Toulouse, Le Pas d'oiseau, , 159 p. (ISBN978-2-917971-14-7)..