La 10e Panzerdivision était une division blindée de la Wehrmacht durant la Seconde Guerre mondiale. Créée le 1er avril 1939, elle participe à la Seconde Guerre mondiale jusqu'à sa destruction en Tunisie.

10e Panzerdivision
Image illustrative de l’article 10e Panzerdivision
Création 1er avril 1939
Dissolution mai 1943
Pays Allemagne
Branche Wehrmacht
Type Division blindée
Fait partie de District militaire (Wehrkreis) V
Guerres Seconde Guerre mondiale

La division combat d'abord lors de la campagne de Pologne en 1939 puis celle de l'Ouest en 1940. À l'été 1941 elle prend part à l'invasion de l'URSS au sein de l'offensive au centre, qui est prolongée contre Moscou à l'automne. Elle demeure dans la zone centrale du front lors de la retraite et des combats défensifs qui suivent jusqu'au printemps 1942. Elle retourne alors en France avant d'être expédiée en décembre en Tunisie où elle finit par se rendre aux Alliés, en mai 1943. Elle ne sera pas reconstituée.

Emblèmes divisionnaires

modifier

Histoire

modifier
 
Véhicules de la 10e Panzerdivision en France (août 1942)

La 10e division blindée est créée le 1er avril 1939 à Prague[1] à partir d'éléments des 20e et 29e divisions d'infanterie (motorisées).

Lors de l'invasion de la Pologne, elle est d'abord en réserve du groupe d'armées nord avant d'être envoyée renforcer le XIXe corps d'armée (Guderian)[2]

Dans le plan d'offensive à l'Ouest, la 10e division blindée fait partie avec les 1re et 2e divisions blindées du XIXe corps d'armée (Guderian). Ce corps est placé en premier échelon de la Panzergruppe von Kleist qui doit percer les fortifications de la frontière belgo-luxembourgeoise et ensuite le front français à Sedan en traversant la Meuse le 4e jour[3]. Pour des raisons de camouflage, la 10e division blindée est déployée dans la région de Traben-TrarbachBernkastel à plus de 80 kilomètres du Luxembourg[4].

Effectifs en chars de la division le [5] :
Panzer I Panzer II Pz.Befehlswagen Total chars légers Panzer III Panzer IV Total chars moyens et lourds Total
Panzer-Regiment 7 22 58 9 89 29 16 45 134
Panzer-Regiment 8 22 55 9 86 29 16 45 131
Total pour la division 44 113 18 175 58 32 90 265

À la veille de l'opération Barbarossa, la 10e Panzerdivision avait une force totale de 182 blindés :

En juin 1941, la division prend part à l'opération Barbarossa au sein du groupe d'armées centre. Après avoir subi de lourdes pertes aux portes de Moscou et sur le front oriental pendant la contre-offensive russe durant l'hiver 1941-1942, elle est renvoyée en France pour se reconstituer et pour servir de réserve stratégique contre d'éventuelles invasions alliées, tel que le débarquement de Dieppe qu'elle repousse avec succès.
L'Afrikakorps étant pressé de toutes parts en Tunisie après l'opération Torch en 1942, la division vient en renfort à Rommel et participe avec succès à la bataille de Kasserine en 1943, mais elle est ensuite anéantie pendant la prise de Tunis par les américains, le , en même temps que la 15e et la 21e Panzerdivision.

Contrairement à de nombreuses autres divisions détruites à ce moment-là, la 10e Panzerdivision n'a jamais été reconstituée, et a donc définitivement disparu de l'ordre de bataille allemand.

Commandants

modifier
Début Fin Grade Nom
Generalmajor Georg Gawantka (de)
Generalleutnant Ferdinand Schaal
Generalmajor, puis Generalleutnant Wolfgang Fischer (en)
Generalmajor, puis Generalleutnant Fritz Freiherr von Broich

Ordre de batailles

modifier

Composition en avril-mai 1940

modifier

Source : Lexikon der Wehrmacht[1]

  • Panzer-Brigade 4
    • Panzer-Regiment 7
    • Panzer-Regiment 8
  • Schützen-Brigade 10
    • Schützen-Regiment 69
    • Schützen-Regiment 86
    • Schwere Infanterie-Geschütz-Kompanie 706
  • Artillerie-Regiment 90 (créé le 28 octobre 1939, à deux groupes I./ et II./ à partir du 1er janvier 1940[6])
  • Panzer-Aufklürungs-Abteilung 90 (créée le 1er avril 1940 à partir de la I./Aufklärungs-Regiment 8[7])
  • Panzerjäger-Lehr-Abteilung (nom depuis le 1er avril 1940, anciennement Panzer-Abwehr-Abteilung 90[7])
  • Panzer-Pionier-Bataillon 49 (depuis le 15 avril 1940[8])
  • Nachrichten-Abteilung 90
  • Versorgungstruppen 90

Composition en mars 1943

modifier
  • Panzergrenadier-Regiment 69
  • Panzergrenadier-Regiment 86
  • Panzer-Regiment 7
  • Panzer-Artillerie-Regiment 90
    • Panzer-Artillerie-Abteilung I
    • Panzer-Artillerie-Abteilung II
    • Panzer-Artillerie-Abteilung III
    • Panzer-Artillerie-Abteilung IV
  • Panzer-Aufklärungs-Abteilung 10
  • Flak-Artillerie-Abteilung 302
  • Panzerjäger-Abteilung 90
  • Panzer-Pionier-Abteilung 49
  • Panzer-Nachrichten-Abteilung 90
  • Feldersatz-Abteilung 90
  • Versorgungsdienste 90

Théâtres d'opérations

modifier

Récompenses

modifier

Crimes de guerre

modifier

La 10e Panzerdivision a été évoquée par l'historien Raffael Scheck concernant le massacre des soldats sénégalais du  ; ceux-ci s'étaient rendus, à Chasselay dans le Rhône[9] pour finir abattus par des mitrailleuses et pour certains écrasés par les chars d'assaut[10]. À la suite de la découverte en 2019 de clichés inédits, l'historien Julien Fargettas attribue ce crime à la Panzerdivision, déjà évoquée par Scheck, plutôt qu'à la 3e division SS Totenkopf, jusque là désignée comme responsable de ce crime[11],[12].

Notes et références

modifier
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « 10th Panzer Division (Wehrmacht) » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b (de) « 10. Panzer-Division », sur Lexikon der Wehrmacht (consulté le ).
  2. Rosado et Bishop 2007, p. 97.
  3. Karl-Heinz Frieser (trad. de l'allemand par Nicole Thiers, préf. Werner Rhan), Le mythe de la guerre-éclair : La campagne de l'Ouest de 1940 [« Blitzkrieg-Legende : der Westfeldzug 1940 »], Paris, Belin, , 2e éd., 479 p. (ISBN 978-2-7011-2689-0), p. 127 et 129.
  4. Mary 2009, p. 13 et 16.
  5. Rosado et Bishop 2007, p. 98.
  6. (de) « Artillerie-Regiment 90 », sur Lexikon der Wehrmacht (consulté le ).
  7. a et b (de) « Divisionseinheiten der 10. Panzer-Division », sur Lexikon der Wehrmacht (consulté le ).
  8. (de) « Pionier-Bataillon 49 », sur Lexikon der Wehrmacht (consulté le ).
  9. Charles W. Sydnor, La division SS Totenkopf, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, Paris, PUF, 1975, n° 98, p. 61
  10. Scheck, R. (2007). Une saison noire. Les massacres de tirailleurs sénégalais. Mai-juin 1940, Paris : Tallandier, p. 56-57.
  11. « Hommage : Il y a 80 ans, 48 tirailleurs sénégalais étaient exécutés par les allemands à Chasselay, dans le Rhône », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes (consulté le )
  12. Viviane Forson, « Chasselay questionne à la fois le racisme, le nazisme et la colonisation », sur Le Point, (consulté le )

Voir aussi

modifier

Bibliographie

modifier
  • Jean-Yves Mary, Le corridor des Panzers : Par delà la Meuse 10 - 15 mai 1940, t. I, Bayeux, Heimdal, , 462 p. (ISBN 978-2-84048-270-3 et 2-84048-270-3).
  • George Rosado et Chris Bishop (trad. de l'anglais par Christian Muguet), Le guide d'identification des blindés : Les divisions blindés de la Wehrmacht 1939-1945 [« The essential tank identification guide : Wehrmacht Panzer Divisions 1939-45 »], Paris, Éditions de Lodi, , 192 p. (ISBN 978-2-84690-287-8).
  • (fr + en) François de Lannoy et Josef Charita, Panzertruppen : les troupes blindées allemandes, Bayeux, Heimdal, , 272 p. (ISBN 978-2-84048-151-5, OCLC 1015457546).

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier