Évangéliaire de Gundohinus
L'Évangéliaire de Gundohinus est un manuscrit enluminé daté des années 754-755 contenant les évangiles. Il a été réalisé par un scribe du nom de Gundohinus. Il contient une des plus anciennes représentations figurées dans un manuscrit franc. Il est actuellement conservé à la bibliothèque municipale d'Autun.
Artiste |
Gundohinus |
---|---|
Date |
754-755 |
Technique |
enluminures sur parchemin |
Dimensions (H × L) |
32 × 24,5 cm |
Format |
189 folios reliés |
No d’inventaire |
Ms.3 |
Localisation |
Historique
modifierLe colophon (situé au f.186) indique que le manuscrit a été copié par un certain Gundohinus travaillant au sein du scriptorium de Vosevio (ou Vosevium). Il indique qu'il a été réalisé lors de la troisième année du règne de Pépin le Bref (soit vers 754-755) pour une dame de la cour de Pépin du nom de Fausta et un moine du nom de Fuculphus du monastère Sainte-Marie et Saint-Jean[1].
L'abbaye de Vosevio n'a jamais été localisée avec précision et divise les historiens. Pour certains, il s'agit de Luxeuil, celle-ci étant parfois désignée sous le nom de Vosges ou vosego, où elle est située[2]. Pour d'autres, elle se trouverait près de Laon et le monastère Sainte-Marie et Saint-Jean est un ancien monastère de cette même ville fondée selon un autre texte par une certaine Salberga, sœur d'un certain Gundohinus et d'un Fuculph vers 650[3]. Pour d'autres, elle se trouvait peut-être plutôt en Bourgogne, près d'Autun[4].
Description
modifierLe manuscrit contient une quarantaine de pages ornées ainsi que cinq pages de miniature en pleine page. L'une d'entre elles contient un Christ en gloire assis sur un trône entouré du tétramorphe (f.12v) ainsi que quatre pages représentant des portraits des évangélistes en fin d'ouvrage (f.186-188).
Le manuscrit est directement inspiré d'un ouvrage antique aujourd'hui disparu. Selon Lawrence Nees, il s'agirait d'un ouvrage originaire de Ravenne et datant du VIe siècle lui-même inspiré de motifs grecs byzantins qui se retrouvent dans le Christ en gloire du folio 12. Cette dernière influence est cependant contestée, ce motif se retrouvant aussi dans d'autres manuscrits occidentaux de la même époque ou plus anciens, comme le codex Amiatinus ou l'évangéliaire de Trèves[5].
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Claire Maître (dir.), Catalogue des manuscrits conservés à Autun, Bibliothèque municipale, Turnhout, Paris, Société Eduenne, Brepols, CNRS, , p. 9-13
- (en) Lawrence Nees, The Gundohinus Gospels, Cambridge, Mass., Medieval Academy of America, coll. « Medieval Academy Books » (no 95), , xiv, 263 (ISBN 978-0-910956-93-2)
- Jean Porcher, Les manuscrits à peintures en France du VIIe au XIIe siècle, Paris, Bibliothèque nationale, , 138 p. (lire en ligne), p. 7-8 (notice 7)
Article connexe
modifierLiens externes
modifier- Notice de l'IRHT
- Reproduction des enluminures sur le site enluminures.culture.fr
- Notice sur le site Encyclopédie de la langue française
- Notice sur le site Earlier Latin Manuscripts
Notes et références
modifier- Encyclopédie de la langue française
- Les manuscrits à peintures en France du VIIe au XIIe siècle, p.7-8
- Bernard Merlette, « Écoles et bibliothèques à Laon du déclin de l'Antiquité au développement de l'université », Actes du 95e congrès des sociétés savantes. Reims 1970, Paris, 1975, p. 26-27
- Nees, p. 4-9 et 213-214
- Anne-Orange Poilpré, Maiestas Domini: une image de l'Église en Occident, Ve – IXe siècle, éditions du CERF, 2005, p.167-168