Étienne d'Apt

saint et évêque catholique

Étienne, dit d'Apt ou encore d'Agde (en latin : Stephanus), mort le v. 1046-1047, est un évêque d'Apt de la première moitié du XIe siècle. Reconnu saint, il est célébré le 6 novembre[1].

Étienne d'Apt
Fonction
Évêque d'Apt
-
Biographie
Naissance
Décès
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Activité
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Étape de canonisation
Fête

Biographie

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Origines

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La plupart des éléments de ce personnage sont connus par l'intermédiaire d'une Vita[2].

Étienne naît à Agde, en 975[2]. Il est issu d'une famille noble (Parentum satis stemmate clarus)[2]. L'auteur de la Vie indique qu'il avait des prédispositions à la parole[2].

Épiscopat

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Selon la Vie, avant de monter sur le siège épiscopal d'Apt, il aurait parcouru les régions du bassin méditerranéen.

À 35 ans[2], le [3], il est élu sur le siège d'Apt, succédant à Thierry (anciennement dit Teudéric)[4]. La tradition épiscopale — notamment le Gallia Christiana et la Gallia christiana novissima (GCN, 1899-1920) — plaçait un certain Ilbogus[2], mais non repris par l'historien Florian Mazel (2000, 2002).

Il est mentionné dans plusieurs chartes du Cartulaire de l'Église d'Apt[5]. Il est invité par une bulle du pape Serge IV (1009-1012) à consacrer l'église de Correns[6],[7].

En 1022, il se rend en Espagne[6], où il participe à la consécration du monastère Santa Maria de Roses[8].

Il participe au concile de Narbonne, de 1031/32[8], présidé par Guifred de Cerdagne, archevêque de Narbonne.

Il consacre l'église de Saignon, vers 1032[8]. Vers 1040, il participe à la consécration par le pape Benoît VIII de Saint-Victor de Marseille[8].

Au cours de son épiscopat, Étienne a le projet de se rendre en Terre sainte, mais en raison d'obstacles, il se limite à Rome[2]. Sur la route du retour, il tombe malade et il est soigné par l'évêque de Voltera[6]. À son retour, il souhaite faire construire une cathédrale, afin de répondre à « une vision divine »[6]. Toutefois, avant d'entreprendre cette construction, il souhaite accomplir son vœu de faire le pèlerinage en Terre sainte[6].

La construction d'une nouvelle cathédrale

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Les ruines de la cathédrale d'Apt, dans le centre de la cité julienne, sont telles qu'Étienne renonce à la faire reconstruire sur place[9]. Il choisit de faire édifier un nouvel édifice sur les vestiges d'une église paléochrétienne. Cette nouvelle cathédrale est édifiée au Bourg, à l'ouest de la ville et hors les murs.

Étienne la consacre le [8] et la place sous les vocables de saint Pierre, sainte Marie et saint Castor. Elle reste plus connue sous le nom de Sainte-Marie Nouvelle[10]. L'actuelle place devant la sous-préfecture marque l'emplacement du cimetière attenant à cette cathédrale. Celle-ci sera démolie au XVIIIe siècle lors de la construction du palais épiscopal d'Apt, siège actuel de la sous-préfecture.

Les commentateurs du Cartulaire de l'Église d'Apt font remarquer que ce même meurt le roi Étienne de Hongrie dont le corps est inhumé en la basilique d'Albe royale (en) qu'il avait fait élever et dédier à la Vierge. Il sera canonisé tout comme Étienne.

Mort et canonisation

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L'évêque meurt, selon la tradition, le 8 des ides, le [8]. Le médiéviste Mazel (2000) donne vers 1046/1047[11].

Son corps est inhumé dans la cathédrale Sainte-Marie Nouvelle. Étienne d'Apt fut canonisé et devint ainsi le premier évêque d'Apt sanctifié dont l'existence soit connue avec certitude ; les Bollandistes ayant des réticences sur les vies de Castor, Auspice, Quentin et Sédard.

Notes et références

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  1. Saint Étienne d'Apt ou d'Agde, évêque († 1046), fête le 6 novembre, sur le site nominis.cef.fr.
  2. a b c d e f et g GCN, p. 216.
  3. GCN, p. 219.
  4. Florian Mazel, « Réforme de l'Église et domination urbaine : aux origines de l'hégémonie des Agoult-Simiane en pays d'Apt (XIe – XIIe siècles av. J.-C.) », Religion et société urbaine au Moyen-Age, Publications de la Sorbonne,‎ , p. 43-68 (ISBN 2859443924, lire en ligne).
  5. Florian Mazel, « Cartulaires cathédraux, réforme de l’Église et aristocratie : l’exemple des cartulaires d’Arles (v. 1093-1095) et d’Apt (v. 1122-1124) », dans Daniel Le Blévec (sous la dir.), Les Cartulaires méridionaux, Paris, Publications de l’École nationale des chartes, coll. « Études et rencontres », , 270 p. (ISBN 978-2-900791-80-6, lire en ligne), chap. 19, p. 61-90.
  6. a b c d et e GCN, p. 217.
  7. F. de Marin de Carranrais, L'Abbaye de Montmajour : étude historique d'après les manuscrits de D. Chantelou et autres documents inédits, Marseille, (lire en ligne), p. 34.
  8. a b c d e et f GCN, p. 218.
  9. CA 1967, p. 212.
  10. Roux 2003, p. 39.
  11. Florian Mazel, La noblesse et l'Église en Provence, XeXIVe siècle : l’exemple des familles d’Agoult-Simiane, de Baux et de Marseille, vol. 4 (thèse de doctorat), Université d'Aix-Marseille, (lire en ligne), p. 81-82.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Joseph-Hyacinthe Albanès, complété, annoté et publié par le chanoine Ulysse Chevalier, Gallia christiana novissima. Histoire des archevêchés, évêques et abbayes de France d'après les documents authentiques recueillis dans les registres du Vatican et les archives locales — Tome premier : Aix, Apt, Fréjus, Gap, Riez et Sisteron, Montbéliard, 1899-1920 (lire en ligne), p. 173-303.  .
  • Jean-Pierre Poly, La Provence et la société féodale : 879-1166, contribution à l'étude des structures dites féodales dans le Midi, Paris, Bordas, , 431 p. (lire en ligne).
  • N. Didier, H. Dubled et J. Barruol, Cartulaire de l'Église d'Apt, (835-1130?). Édition avec introduction, commentaire et notes, Paris, Dalloz, coll. « Essais et travaux », , chap. 20.
  • Augustin Roux, Apt, quelques aspects de son histoire, Paris, Le Livre d'Histoire, coll. « Monographies des villes et villages de France », , 183 p. (ISBN 2843732522, OCLC 645600761).  

Articles connexes

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Liens externes

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