Étienne Terrus
Étienne Terrus, né le [1] à Elne (Pyrénées-Orientales)[2] et mort dans la même ville[2] le [1], est un peintre français, spécialiste des paysages du Roussillon.
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Biographie
modifierD'un talent précoce, Étienne Terrus part étudier à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier d'Alexandre Cabanel en 1878[3]. Ce Catalan attaché à ses racines ne se plaît cependant pas dans la vie parisienne. Il ne se lie pas avec ses condisciples et retourne rapidement à Elne, où il réalise la majorité de ses œuvres.
Cheminant à pied avec son chevalet et son matériel, il peint des vues du Roussillon. Son art reflète l'influence de Jean-Baptiste Camille Corot, du postimpressionnisme, des nabis, de Paul Cézanne et du fauvisme[4]. Terrus est apprécié de son vivant par un grand nombre d'artistes, parmi lesquels George-Daniel de Monfreid, André Derain et Henri Matisse, avec qui il échange une abondante correspondance entre 1905 et 1917.
Ami et mentor d'un autre grand artiste roussillonnais, Aristide Maillol, il préfère, contrairement à ce dernier, demeurer dans sa région natale.
Maillol, qui était au chevet du peintre à son décès[3] le , lui dédia un monument à Elne.
Postérité
modifierEn 1994, le musée Terrus[5] voit le jour à Elne, et se développe à partir de 2001, sous l'impulsion d'Odette Traby, adjointe au maire chargée de la culture[6].
L'exposition « Le Roussillon à l'origine de l'Art moderne » au palais des Congrès de Perpignan en 1998, avait remis l'œuvre du peintre dans le contexte de son époque.
Odette Traby meurt en 2016. En , il a été établi que 82 des toiles attribuées à Étienne Terrus conservées dans le musée Terrus, et acquises depuis 2001, entre autres durant deux successions[6], sont des faux[7],[8], soit 60 % de la collection ; d'après l'enquête en cours, l'institution aurait été victime d'une vaste escroquerie[6]. C'est Éric Forcada, un historien de l’art chargé par la mairie d'étudier de nouvelles acquisitions, qui se rend compte que la plupart des tableaux du musée sont des faux. Il constate notamment que sur un des tableaux apparaît un bâtiment construit des années après la mort de l'artiste. La municipalité porte plainte, mais doit assumer une perte d'environ 160 000 euros[9].
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Étienne Terrus, Paysage avec pin parasol, Perpignan, musée Hyacinthe-Rigaud.
Notes et références
modifier- Autorité BnF.
- Page sur Étienne Terrus sur le site de la mairie de Perpignan.
- (en) « Terrus, Étienne (1857 - 1922), Painter, watercolourist », notice du Dictionnaire Bénézit.
- « Musée Terrus », sur ville-elne.fr).
- Musée municipal (Cf. « Musée Terrus », sur ville-elne.fr).
- Antoine Mestre et Léo Ruiz, « L'art des faux », in: Society, Paris, no 82, mai-juin 2018, pp. 70-74.
- « Pyrénées-Orientales : la moitié des tableaux d'un musée sont des faux, préjudice estimé à 160 000 euros », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
- « Le musée Terrus d'Elne victime d'escroquerie aux faux tableaux », sur francebleu.fr, (consulté le )
- Harry Bellet, Faussaire illustres, Paris, Actes Sud, , 147 p. (ISBN 978-2-330-11640-8, lire en ligne)
- Monument à Étienne Terrus, notice sur inventaire-patrimoine-culturel.cr-languedocroussillon.fr.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Jean-Paul Alduy, Jean-Pierre Barou, Bertrand Lorquin, Roseline Bacou, Le Roussillon à l'origine de l'art moderne 1894-1908, Montpellier, Indigène éditions, 1998, 96 p. (ISBN 2-911939-08-5). Catalogue de l'exposition présentée salle Maillol au palais des Congrès de Perpignan, du 4 juillet au 27 septembre 1998.
- Madeleine Raynal, « Étienne Terrus », Conflent, no 181, , p. 2-6.
Liens externes
modifier- Ressources relatives aux beaux-arts :
- « Étienne Terrus » dans la base Joconde.
- Page du « Musée Terrus » à Elne, sur le site de la mairie.