Étienne Giraud (pilote)
Étienne Edouard Giraud, s'étant fait appeler parfois François Giraud, Gaudry, puis Étienne/François Giraud, né le à Rochefort-sur-Mer et mort brutalement le dans le 16e arrondissement de Paris[1] à près de 55 ans[2], est un ancien pilote automobile ayant couru sur Panhard & Levassor (entre 1897 et 1901), Bollée (entre 1898 et 1900) et C.G.V. (en 1902 et 1903), en usitant le prénom François dans plus du tiers de ses courses.
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Étienne Édouard Giraud |
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Course automobile (en) |
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Biographie
modifierIl commence ses activités sportives par le cyclisme amateur en compétition. Il devient ensuite un des membres fondateurs de l'Automobile Club de France et se montre particulièrement actif au sein de ses Commissions.
Lors des courses Marseille-Nice de 1897 et 1898, il lui arrive de prendre le prénom François[3],[4], qu'il accole parfois en course au sien à partir de sa dernière épreuve disputée avec une voiture d'Amédée Bollée au Circuit du Sud Ouest (à Pau) en , jusqu'au Circuit des Ardennes de (devenant même François au classement final de Paris-Madrid 1903, un mois plus tôt). Durant ses années Panhard, Étienne Giraud permet à ce constructeur d'entrer en contact avec la société Grouvelle & Arquembourg, pour acquérir son radiateur en serpentin à tubes en bobines. Léonce Girardot propose ainsi à Émile Mayade d'inclure le serpentin dans le circuit de refroidissement des Panhard de course, pour diminuer le volume du radiateur alors conséquent (de 40 litres)[5].
En 1902, la société C.G.V. — fondée un an plus tôt par les associés Fernand Charron, Léonce Girardot et Émile Voig — recrute Giraud comme metteur au point principal des véhicules et comme pilote en course, lors de son déménagement dans des locaux flambant neufs, à Puteaux.
Fait notable, Étienne Giraud accomplit dix-neuf courses de 1897 à 1903 (14 jusqu'en 1900). Il est encore annoncé en 1905 pour participer aux éliminatoires françaises de la Coupe internationale en Auvergne sur le circuit Michelin, en vue de disputer la dernière Coupe Gordon Bennett organisée, avec également Léonce Girardot pour C.G.V mais finalement, il doit se désister[6].
Au début des années 1900, il se fait construire l'aérostat Rolla-IV et il se manifeste alors régulièrement avec l'Aéro-Club de France[7] et celui de Paris, dont il fait longtemps partie du Comité de direction, et auprès duquel il propose notamment l'admission de Santos-Dumont lors d'une fête intime de la Société d'Encouragement à la locomotion aérienne, en présence du comte Jules-Albert de Dion fin 1902[8], tout en disputant de nombreux concours d'aéronautes, et en obtenant une médaille d'argent de l'Aéro-Club en 1911[9].
Le , il quitte par exemple Bordeaux en ballon avec un voyageur, et ils franchissent 224 kilomètres, prenant terre à Capens (Haute-Garonne) après avoir passé seize heures en l'air[7].
Au milieu des années 1900, on peut même le voir régulièrement dans le ring chez Bayle, ou sur les planches du cercle de la rue Volney, alors qu'il a pris des leçons assidues de boxe chez Castérès et de lutte avec Constant le Boucher[10].
Quelques années plus tard, il devient aussi un aviateur, étant avant la Première Guerre mondiale l'un des rares pilotes français à effectuer du tourisme aérien d'avion (avec Baisan, Lareinty-Tholozan, Pasquier et Reymond entre autres). Il obtient son brevet d'aviateur le (no 493).
Éclectique, il est aussi un yachtsman notoire, et il s'adonne à l'athlétisme, l'escrime et l'aviron. Il est aussi membre de l'Académie des sports durant les années 1900.
Étienne Giraud trouve encore le temps d'être apiculteur-éleveur au Landreau, en Loire-Inférieure[11].
Palmarès
modifier- Lyon-Uriage-Lyon, en 1897 (Panhard)
- Étape Liège-Verdun du Paris-Amsterdam-Paris 1898, sur Amédée Bollée
- Course de côte de Chanteloup-les-Vignes, en 1898 dans la catégorie des véhicules à pétrole (Panhard Le Torpilleur)[12]
- Critérium de l'Alcool Paris-Rouen, en 1900 (Panhard)
- Paris-Bordeaux, en 1901 dans la catégorie des voitures légères (400 à 650 kg, Panhard, sixième au général et première Light Car)
- 2e de Bordeaux-Périgueux-Bordeaux, en 1900 (Panhard)
- 3e de Paris-Amsterdam-Paris, en 1898 (Bollée, avec le pseudonyme en forme d'anagramme « Gaudry » pris pour conduire anonymement Le Torpilleur, un prototype profilé en aluminium destiné à une riche clientèle notamment anglaise, qui obtiendra de nombreux prix jusqu'en 1899[13])
- 4e de Paris-Toulouse-Paris, en 1900 (Panhard)
- 5e de Marseille-Nice, en 1898 (Panhard)
- 6e de Marseille-Nice-La Turbie, en 1897 (Panhard)
- 7e de Paris-Dieppe, en 1897 (Panhard)
- 7e de Paris-Trouville, en 1897 (Panhard)
- 7e de Bordeaux-Biarritz, en 1898 (Bollée)
- 7e du Circuit du Sud Ouest (Pau), en 1900 (Bollée)
- 14e de Paris-Berlin, en 1901 (Panhard)
- participation à Nice-Castellane-Nice, en 1899 (Bollée)
- participation à Paris-Bordeaux, en 1899 (Bollée)
- participation au Tour de France automobile, en 1899 (Bollée)
- participation à Paris-Vienne, en 1902 (CGV)
- participation à Paris-Madrid, en 1903 (CGV, 48e)
- participation au Circuit des Ardennes, en 1903 (CGV)
Notes et références
modifier- Archives en ligne de Paris 16e, année 1920, acte de décès no 1858, cote 16D 120, vue 5/31
- L'aérophile, 1er-15 novembre 1920, no 333 (lire en ligne sur Gallica).
- (en) « Étienne Giraud », sur DriverDB.com
- (en) « "François" Giraud », sur DriverDB.com
- (en) Robert Dick, « Class winners in Paris-Amsterdam race », sur forum.AutoSport.com,
- (en) Robert Dick, Auto Racing Comes of Age : A Transatlantic View of the Cars, Drivers and Speedways, 1900-1925, McFarland & Co, (ASIN B00FDVG4XI), chap. 1 (« Bennett »), p. 56
- « Full text of "L'Aérophile" (janvier à décembre 1902) » [txt], sur Archive.org, Smithsonian Institution Librairies
- L'Aéronaute, no 302, décembre 1902
- (en) « Flight - The Royal Aero Club of the United Kingdom - offical notice to members », sur Foreign Aviation News, , p. 88
- La Vie au Grand Air, no 337, 23 février 1905, p. 146-148 [lire en ligne]
- Étienne Giraud (éleveur-apiculteur)
- « 27 novembre 1898, course de côte automobile à Chanteloup les Vignes », sur Comité du Centenaire
- « Réflexion pour une valorisation du patrimoine automobile en Sarthe et au Mans. Étude des ateliers de la famille Bollée et de l'implantation du site industriel Renault », sur doyoubuzz.com, L'Université du Maine et le Musée des 24 Heures, 2011 et 2012, p. 27
Article connexe
modifierLiens externes
modifier
- Ressource relative à la vie publique :
- « Éloge funèbre d'Étienne Giraud dans la presse », L'aérophile, no 333, (lire en ligne)
- « Photographie de Giraud (Paris-Berlin en 1901, sur Panhard 12HP) » [img], sur uniquecarsandparts.com
- « Photographie d'Étienne Giraud (Paris-Bordeaux en 1901 » [img], La Vie au Grand Air
- « Photographie d'Étienne Giraud avec son épouse », sur Gallica, Aeroclub 5,
- « Photographie d'Étienne Giraud avec son épouse », sur Gallica, Aeroclub 5,
- (en) « Étienne Giraud », sur DriverDB.com
- (en) « "François" Giraud », sur DriverDB.com
- (en) « 1897 Grand Prix and Paris Races », sur TeamDAN.com
- Bollée, Panhard et C.G.V. en course, entre 1894 et 1902.