Élisabeth de Luxembourg (1409-1442)

aristocrate allemande

Élisabeth, née le à Prague et morte le à Győr, est une princesse de la maison de Luxembourg, fille de l'empereur Sigismond et de Barbe de Cilley. Elle fut reine de Germanie, de Hongrie et de Bohême de 1437 à 1439, par son mariage avec le roi Albert II. Après le décès de son mari, elle essaya en vain d'assurer la succession de son fils Ladislas au trône.

Élisabeth de Luxembourg
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait d'Élisabeth.

Titres

Reine de Germanie


(1 an, 7 mois et 9 jours)

Prédécesseur Barbe de Cilley
Successeur Aliénor de Portugal

Reine de Bohème


(1 an, 5 mois et 21 jours)

Prédécesseur Barbe de Cilley
Successeur Jeanne de Rožmitál

Reine de Hongrie


(1 an, 10 mois et 18 jours)

Prédécesseur Barbe de Cilley
Successeur Catherine de Poděbrady

Duchesse d'Autriche


(17 ans, 6 mois et 8 jours)

Prédécesseur Jeanne-Sophie de Bavière
Successeur Aliénor de Portugal
Biographie
Dynastie Maison de Luxembourg
Naissance
Visegrád (Hongrie)
Décès (à 33 ans)
Győr (Hongrie)
Sépulture Székesfehérvár
Père Sigismond de Luxembourg
Mère Barbe de Cilley
Conjoint Albert II
Enfants Anne
Élisabeth
Ladislas

Famille, union et postérité

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Élisabeth est la fille unique de Sigismond de Luxembourg (1368-1437), couronné empereur des Romains en 1433, et de sa deuxième épouse Barbe (morte en 1451), elle-même fille du comte Herman II de Celje. Le mariage de ses parents n'est pas toujours aisé et la jeune fille a passé beaucoup de temps avec sa mère bannie à la puszta, en Hongrie.

À l'âge de deux ans déjà, le , Élisabeth était fiancée au prince Albert V de Habsbourg (1397-1439), duc d'Autriche. Cet engagement conjugal avec la fille héritière de la maison de Luxembourg offrait aux Habsbourg l'opportunité de récupérer la couronne impériale. Le mariage d'Élisabeth et d'Albert est célébré le à Prague. L'année suivante, Sigismond a nommé son gendre son successeur et lui confie la gestion du margraviat de Moravie.

De son mariage avec Albert II du Saint-Empire, Élisabeth a d'abord deux filles :

 
Élisabeth et Albert.

Après la mort de l'empereur Sigismond, le , Albert est élu roi des Romains et il monte également sur le trône de Bohême et de Hongrie. Lorsqu’il meurt, le , il n'a régné qu'environ deux années, et laisse donc deux filles, mais Élisabeth est enceinte d'un troisième enfant. Un décret, promulgué lors du couronnement d'Albert en , garantit la succession aux trônes de Hongrie et de Bohême à sa veuve et à ses descendants mâles.

La succession de Hongrie

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Aussitôt après les funérailles du roi Albert, une inquiétude profonde s'empare de la noblesse hongroise : Élisabeth sera-t-elle à la hauteur ? Néanmoins, les barons hésitent à chercher un souverain en dehors de la famille d'Albert et de Sigismond. Pour couper court à toute velléité de rébellion, Élisabeth renonce au bénéfice de la succession.

La noblesse est désormais divisée : les Habsbourg, le comte princier Ulric de Cilley, László Garai et Dénes Szécsi proposent de conserver la couronne à Élisabeth et d'attendre son accouchement. D'autres au contraire — et parmi eux le puissant Jean Hunyadi — face au risque des conquêtes ottomanes prennent la reine au mot et proposent qu'elle se remarie avec Ladislas III Jagellon, roi de Pologne, âgé de dix-huit ans. Finalement, une troisième option fait consensus : si l'enfant d'Albert et d'Élisabeth est un garçon, il régnera en Autriche et en Bohême sous la tutelle du duc Frédéric V (le futur empereur Frédéric III), mais les enfants issus du prince polonais seront reconnus d'avance en tant que souverains futurs des royaumes électifs de Hongrie et de Pologne.

 
Le vol de la couronne hongroise, illustration du XIXe siècle.

Mais la naissance de Ladislas le Posthume à Komárom le ruine ce projet : la reine, incitée par les princes d'Autriche, revient sur sa parole : elle déclare nulles les propositions portées à Ladislas III de Pologne ; s'étant assuré l'appui d'Ulric de Cilley et du mercenaire bohémien Jan Jiskra, elle veille à ce que son fils reçut la Couronne de saint Étienne le à Székesfehérvár des mains de Dénes Szécsi, archevêque d'Esztergom. Néanmoins, les états hongrois réunis en assemblée à Cracovie confirment l'élection de Ladislas III Jagellon en le suppliant de venir au plus tôt prendre possession de son trône de Hongrie. Ladislas III entre à Buda ; le , il y est acclamé roi et reçoit les hommages de Jean Hunyadi.

Durant la guerre civile subséquente, Élisabeth a cherché le soutien financier de Frédéric V de Habsbourg élu roi des Romains en 1440. Le comte de Cilley, toutefois, optait résolument pour la paix avec les Jagellon. Le , Simon Rozgonyi, archevêque d'Eger, a rendu hommage au roi polonais ; l'année suivante, le cardinal Giuliano Cesarini, sur mandat du pape Eugène IV, a négocié une approche équilibrée qui a débouché sur une rencontre entre Élisabeth et Ladislas III en à Győr. Quelques jours plus tard, toutefois, la reine est soudainement décédée ; elle a été enterrée dans la basilique de Székesfehérvár.

Son fils Ladislas le Posthume décède le , à l'âge de 17 ans.

Ascendance

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Liens externes

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