Élections législatives tunisiennes de 1981

élection législative en Tunisie

Les élections législatives tunisiennes de 1981, les sixièmes à se tenir en Tunisie, sont organisées le . Les listes présentées par le pouvoir obtiennent la totalité des sièges.

Élections législatives tunisiennes de 1981
136 sièges de la Chambre des députés
Type d’élection Législative
Corps électoral et résultats
Inscrits 2 311 031
Votants 1 962 127
84,9 %
Union nationale (PSD-UGTT)
Voix 1 828 363
94,20 %
Sièges obtenus 136
Mouvement des démocrates socialistes – Ahmed Mestiri
Voix 63 234
3,30 %
Sièges obtenus 0
Mouvement de l'unité populaire (en)
Voix 18 755
1,0 %
Sièges obtenus 0
Premier ministre
Sortant Élu
Mohamed Mzali
PSD
Mohamed Mzali
PSD

Campagne électorale

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Résultat

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Résultats des élections législatives tunisiennes de 1981[1],[2]
Parti Voix % +/- Sièges +/-
Union nationale (PSD-UGTT) 1 828 363 94,60   5,4 136   15
Mouvement des démocrates socialistes (MDS) 63 234 3,28 Nv 0  
Mouvement de l'unité populaire (en) (MUP) 18 755 0,81 Nv 0  
Parti communiste tunisien (PCT) 14 677 0,78 N/a 0  
Indépendants 7 966 0,35 N/a 0  
Votes valides 1 941 858 99,00
Votes blancs et nuls 20 269 1,00
Total 1 962 127 100 136   15
Abstentions 358 904 15,10
Inscrits / participation 2 321 031 84,90

Les 136 sièges du parlement vont aux listes dites d'union nationale regroupant le Parti socialiste destourien (PSD) et l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), le Mouvement des démocrates socialistes recueillant seulement 3,3 % des voix selon les résultats officiels.

Le Mouvement des démocrates socialistes connaît un fort succès et, à la surprise générale, le parti remporte les élections. Cependant, le PSD empêche l'entrée au parlement du MDS et le ministère de l'Intérieur annonce de faux résultats[3]. La fraude est généralisée et systématique comme le constate la presse internationale. Le pluralisme se pratique en solitaire : le pouvoir danse sans cavalière, titre ainsi L'Express dans son édition du . « Après le grand espoir, c'est la surprise et le désarroi [...] Que les manipulateurs du scrutin aient pu agir avec une telle désinvolture dépasse l'entendement, le scrutin, disent les Tunisiens, a été comme le henné : vous mettez la poudre sur la peau, c'est vert, vous l'ôtez, c'est rouge » écrit Jeune Afrique dans son édition du [4].

À la suite de la fraude, dans un article intitulé J'accuse et publié à la une de L'Avenir, l'organe en français du MDS, Ahmed Mestiri écrit : « J'accuse le ministre de l'Intérieur, les gouverneurs et les délégués d'avoir falsifié les résultats du scrutin. Les résultats officiels proclamés ne sont pas conformes au choix du peuple. La loi a été bafouée »[5],[6],[7].

Références

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  1. (en) Dieter Nohlen, Michael Krennerich et Bernard Thibaut, Elections in Africa : A data handbook, Oxford, Oxford University Press, , 1000 p. (ISBN 0-19-829645-2, lire en ligne), p. 918.
  2. Paul Balta et Michel Deuré, « Les résultats des élections suscitent un profond malaise dans de nombreux secteurs de l'opinion », Le Monde,‎ (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
  3. Walid Khefifi, « Congrès du MDS : la guerre des sièges éclipse le besoin de refonte », Le Quotidien,‎ date inconnue (lire en ligne, consulté le ).
  4. Le vert est la couleur des bulletins de vote en faveur du Mouvement des démocrates socialistes, le rouge celui des bulletins du Parti socialiste destourien.
  5. Tahar Belkhodja, Les trois décennies Bourguiba : témoignage, Paris, Publisud, , 286 p. (ISBN 978-2866007874).
  6. Mohamed Mzali, Lettre ouverte à Bourguiba : président de la République tunisienne, Paris, Alain Moreau, , 186 p. (ISBN 978-2852090361).
  7. Michel Camau et Vincent Geisser, Habib Bourguiba : la trace et l'héritage, Paris, Karthala, , 663 p. (ISBN 978-2845865068), p. 239.