Élections législatives autrichiennes de 2006

élections en Autriche

Les élections législatives autrichiennes de 2006 (en allemand : Nationalratswahl in Österreich 2006) se tiennent le afin d'élire les 183 députés de la XXIIIe législature du Conseil national pour un mandat de cinq ans.

Élections législatives autrichiennes de 2006
183 sièges du Conseil national
(Majorité absolue : 92 sièges)
Corps électoral et résultats
Inscrits 6 107 892
Votants 4 793 780
78,49 % en diminution 5,8
SPÖ – Alfred Gusenbauer
Voix 1 663 986
35,34 %
en diminution 1,2
Sièges obtenus 68 en diminution 1
ÖVP – Wolfgang Schüssel
Voix 1 616 493
34,33 %
en diminution 8
Sièges obtenus 66 en diminution 13
Grünen – Alexander Van der Bellen
Voix 520 130
11,04 %
en augmentation 1,6
Sièges obtenus 21 en augmentation 4
FPÖ – Heinz-Christian Strache
Voix 519 598
11,03 %
en augmentation 1
Sièges obtenus 21 en augmentation 3
BZÖ – Peter Westenthaler
Voix 193 539
4,11 %
Sièges obtenus 7 en augmentation 7
Carte des résultats
Carte
XXIIIe législature
Diagramme
Chancelier fédéral
Sortant Élu
Wolfgang Schüssel
ÖVP
Alfred Gusenbauer
SPÖ

Ce scrutin est remporté par le Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ), qui retrouve sa première place parmi les forces politiques après l'avoir perdue en . Le président fédéral du SPÖ Alfred Gusenbauer est investi chancelier fédéral après avoir formé une « grande coalition » avec le Parti populaire autrichien (ÖVP).

Contexte

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Aux élections législatives anticipées du , le Parti populaire autrichien (ÖVP) du chancelier fédéral Wolfgang Schüssel redevient la première force politique fédérale. Totalisant 42,3 % des voix, il réalise son meilleur résultat depuis 20 ans et arrive en tête du scrutin pour la première fois depuis . Il surpasse ainsi le Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ) d'Alfred Gusenbauer, qui perd son statut de premier parti du pays après trois ans dans l'opposition, et remporte 36,5 % des suffrages exprimés.

Le Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ), devenu à quelques centaines de bulletins de vote près la deuxième force parlementaire en et membre de la « coalition noire-bleue » de Schüssel, s'effondre après trois ans de participation au gouvernement et de dissensions internes. Il ne réunit que 10 % des voix, son plus mauvais score depuis . Il devance de peu Les Verts - L'Alternative verte (Grünen), qui atteignent 9,5 % des suffrages et signent à cette époque leur meilleure performance électorale.

Si la coalition au pouvoir reste majoritaire avec 97 députés sur 183, les équilibres internes à celle-ci sont rompus et le rapport de force penche très nettement en faveur de l'ÖVP. Au bout de trois mois de négociations, Wolfgang Schüssel confirme son alliance avec le FPÖ et constitue son second gouvernement, qui compte 11 ministres fédéraux. À cette occasion, le ministre fédéral des Finances Karl-Heinz Grasser rompt avec le Parti de la liberté et se trouve confirmé en tant qu'indépendant sur le quota du Parti populaire.

Lors de l'élection présidentielle fédérale du , le candidat du SPÖ et deuxième président du Conseil national Heinz Fischer défait la candidate de l'ÖVP et ministre fédérale des Affaires étrangères Benita Ferrero-Waldner par 52,4 % des suffrages exprimés. Le , deux jours avant la passation de pouvoirs, le président fédéral Thomas Klestil meurt à l'âge de 71 ans. Les trois présidents du Conseil national assument alors ses fonctions temporairement.

Le , le gouverneur de Carinthie Jörg Haider annonce qu'il quitte le FPÖ, dont il était depuis 20 ans la figure tutélaire et le principal idéologue, alors que les ultra-nationalistes s'apprêtent à en prendre le contrôle sous l'autorité de Heinz-Christian Strache. Il fonde 13 jours plus tard l'Alliance pour l'avenir de l'Autriche (BZÖ), un parti de droite conservatrice et nationaliste modéré que rejoint la moitié du groupe parlementaire et la totalité des ministres fédéraux. Le chancelier fédéral conservant une assise parlementaire diminuée, il n'est pas tenu de convoquer de nouvelles élections législatives.

Mode de scrutin

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Carte des neuf Länder.

L'Autriche est une république semi-présidentielle dotée d'un parlement bicaméral[1].

Sa chambre basse, le Conseil national (en allemand : Nationalrat), est composée de 183 députés élus pour cinq ans selon un mode de scrutin proportionnel de liste bloquées dans neuf circonscriptions, qui correspondent aux Länder, à raison de 7 à 36 sièges par circonscription selon leur population. Elles sont ensuite subdivisées en un total de 43 circonscriptions régionales.

Le seuil électoral est fixé à 4 % ou un siège d'une circonscription régionale. La répartition se fait à la méthode de Hare au niveau régional puis suivant la méthode d'Hondt au niveau fédéral.

Bien que les listes soit bloquées, interdisant l'ajout de noms n'y figurant pas, les électeurs ont la possibilité d'exprimer une préférence pour un maximum de trois candidats, permettant à ces derniers d'être placés en tête de liste pour peu qu'ils totalisent un minimum de 14 %, 10 % ou 7 % des voix respectivement au niveau régional, des Länder, et fédéral. Le vote, non obligatoire, est possible à partir de l'âge de 18 ans[2].

Campagne

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Partis et chefs de file

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Parti Idéologie Tête de liste Score en 2008
Parti populaire autrichien (ÖVP)
Österreichische Volkspartei
Centre droit
Démocratie chrétienne, conservatisme, libéralisme
Wolfgang Schüssel
(Chancelier fédéral)
42,3 % des voix
79 députés
Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ)
Sozialdemokratische Partei Österreichs
Centre gauche
Social-démocratie, progressisme
Alfred Gusenbauer 36,5 % des voix
69 députés
Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ)
Freiheitliche Partei Österreichs
Extrême droite
Nationalisme, conservatisme, populisme
Heinz-Christian Strache 10,0 % des voix
18 députés
Les Verts - L'Alternative verte (Grüne)
Die Grünen – Die Grüne Alternative
Centre gauche
Écologie, progressisme
Alexander Van der Bellen 9,5 % des voix
17 députés
Alliance pour l'avenir de l'Autriche (BZÖ)
Bündnis Zukunft Österreich
Extrême droite
Conservatisme, libéralisme, populisme
Peter Westenthaler inexistant
0 député

Sondages

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Résultats

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Fédéral

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Résultats des élections législatives autrichiennes de 2006[3]
 
Partis Voix % +/- Sièges +/-
Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ) 1 663 986 35,34   1,17 68   1
Parti populaire autrichien (ÖVP) 1 616 493 34,33   7,97 66   13
Les Verts - L'Alternative verte (Grünen) 520 130 11,04   1,58 21   4
Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ) 519 598 11,03   1,02 21   3
Alliance pour l'avenir de l'Autriche (BZÖ) 193 539 4,11 Nv. 7   7
Liste Hans-Peter Martin 131 688 2,80 Nv. 0  
Parti communiste d'Autriche (KPÖ) 47 578 1,01   0,45 0  
Fédération pour une Autriche libre et neutre (NFÖ) 10 594 0,23 Nv. 0  
Parti de la gauche socialiste (SLP) 2 257 0,05   0,03 0  
Autres 2 418 0,05 0  
Suffrages exprimés 4 708 281 98,22
Votes blancs et invalides 85 499 1,78
Total 4 793 780 100 183  
Abstentions 1 314 112 20,51
Inscrits/Participation 6 107 892 78,49

Par Land

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Land SPÖ ÖVP Grünen FPÖ BZÖ Martin
% % % % % %
  Basse-Autriche 36,2 39,2 9,0 9,6 2,3 3,0
  Burgenland 45,0 36,1 5,8 8,7 1,7 2,0
  Carinthie 35,4 21,2 7,5 7,2 24,9 1,9
  Haute-Autriche 36,1 35,2 10,2 12,2 2,6 2,8
  Salzbourg 28,5 39,2 12,5 12,3 3,1 3,2
  Styrie 37,2 37,5 7,9 10,4 3,2 1,9
  Tyrol 23,2 43,8 13,0 10,8 3,3 4,1
  Vienne 41,0 21,8 17,4 13,9 1,8 2,2
  Vorarlberg 18,5 42,0 16,4 10,9 3,2 7,7

Analyse

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Ce scrutin est marqué par un nouveau repli des deux grands partis, après l'embellie enregistrée en . Le très fort recul de l'ÖVP de Wolfgang Schüssel, qui abandonne presque huit points, le fait retomber à la deuxième place des forces politiques. Effectivement, le SPÖ d'Alfred Gusenbauer contient sa chute à tout juste un point et retrouve donc sa première place sur la scène politique. Les sociaux-démocrates devancent ainsi les conservateurs de 47 500 voix et deux sièges de député fédéral. Bien qu'il progresse d'un point, le FPÖ de Heinz-Christian Strache perd son rôle de troisième force parlementaire, qu'il est contraint de céder aux Grünen d'Alexander Van der Bellen pour seulement 600 bulletins de vote. La BZÖ de Peter Westenthaler est le cinquième parti à intégrer le Conseil national. Franchissant de justesse le seuil électoral national de 4 %, elle ne doit cette performance qu'à son score très élevé en Carinthie, où elle atteint 25 % des voix.

Conséquences

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La « coalition noire-orange » sortante étant nettement minoritaire avec 73 députés, Alfred Gusenbauer reçoit du président fédéral Heinz Fischer la mission de constituer un nouvel exécutif et entreprend de négocier avec l'ÖVP. Il y parvient au bout de trois mois. Le , il est investi chancelier fédéral et forme une nouvelle « grande coalition » avec Wilhelm Molterer comme vice-chancelier.

Notes et références

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  1. « Quels sont les pouvoirs réels du président autrichien ? ».
  2. « AUTRICHE Nationalrat (Conseil national) », sur www.ipu.org (consulté le ).
  3. (de) « Nationalratswahl 2006 », sur bmi.gv.at (consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

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