Élections générales espagnoles de 1989

Les élections générales espagnoles de (en espagnol : Elecciones generales de España de 1989, désignées sous le numéronyme 29-O) se tiennent le dimanche afin d'élire les 350 députés et 208 sénateurs de la IVe législature des Cortes Generales.

Élections générales espagnoles de 1989
350 sièges du Congrès des députés
(Majorité absolue : 176 sièges)
208 sièges du Sénat (sur 254)
Type d’élection Élections législatives
Corps électoral et résultats
Population 38 476 094
Inscrits 29 604 055
Votants 20 646 365
69,74 % en diminution 0,8
Votes exprimés 20 493 682
Votes blancs -
Votes nuls 152 683
Parti socialiste – Felipe González
Voix 8 115 568
39,60 %
en diminution 4,5
Députés élus 175 en diminution 9
Sénateurs élus 107 en diminution 17
PP – José María Aznar
Voix 5 285 972
25,79 %
en diminution 0,2
Députés élus 107 en augmentation 2
Sénateurs élus 78 en augmentation 15
IU – Julio Anguita
Voix 1 858 588
9,07 %
en augmentation 4,4
Députés élus 17 en augmentation 11
Sénateurs élus 1 en augmentation 1
CDS – Adolfo Suárez
Voix 1 617 716
7,89 %
en diminution 1,3
Députés élus 14 en diminution 5
Sénateurs élus 1 en diminution 2
CiU – Miquel Roca
Voix 1 032 243
5,04 %
en stagnation
Députés élus 18 en stagnation
Sénateurs élus 10 en augmentation 2
Congrès des députés
Diagramme
Sénat
Diagramme2
Président du gouvernement
Sortant Élu
Felipe González
PSOE
Felipe González
PSOE
infoelectoral.mir.es

Contexte

modifier

Mode de scrutin

modifier

Convocation des élections

modifier

Le scrutin est convoqué par un décret royal, sur proposition du président du gouvernement et après délibération du conseil des ministres. En cas de dissolution anticipée, le décret organisant celle-ci dispose également la convocation des élections[1].

Les élections se tiennent entre le 54e et 60e jour qui suit la publication du décret de convocation, celle-ci devant intervenir 24 jours avant l'expiration du mandat des assemblées — sauf dissolution anticipée[2].

Les élections générales précédentes ayant eu lieu le , le mandat de quatre ans des deux assemblées devait se conclure le . Le décret de convocation des élections ne pouvait pas être publié après le et celles-ci devaient être convoquées entre le et le . Le , le président du gouvernement Felipe González signe le décret de dissolution des chambres ; publié le lendemain, il convoque les électeurs 57 jours après[3].

Pour le Congrès des députés

modifier

Le Congrès des députés (Congreso de los Diputados) est la chambre basse du Parlement espagnol, les Cortes Generales. Il se compose de 350 députés (diputados), élus pour un mandat de quatre ans au suffrage universel et au scrutin proportionnel d'Hondt dans 52 circonscriptions qui correspondent aux provinces d'Espagne ainsi qu'aux communes de Ceuta et Melilla par tous les citoyens espagnols âgés d'au moins 18 ans jouissant de leurs droits civils et politiques.

Conditions de candidature

modifier

Les candidatures doivent être présentées à la commission électorale de circonscription entre le 15e et le 20e jour — tous deux inclus — qui suivent la publication du décret de convocation des élections[4].

Peuvent soumettre une candidature[5],[6] :

  • les partis politiques et leurs fédérations, inscrits au registre des associations politiques ;
  • les coalitions de partis ou de fédérations, constituées auprès de la commission électorale provinciale dans les 10 jours suivant la publication du décret de convocation ;
  • un groupe de 1 % des électeurs inscrits sur les listes électorales de la circonscription.

Les candidatures sont publiées le 22e jour suivant la convocation du scrutin, et celles admises à participer au scrutin sont proclamées par les commissions électorales de circonscription le 27e jour qui suit la publication du décret de convocation[7].

Répartition des sièges

modifier

Seules les listes ayant recueilli au moins 3 % des suffrages valides — incluant les bulletins blancs[8] — peuvent participer à la répartition des sièges à pourvoir dans une circonscription, qui s'organise en suivant différentes étapes[9] :

  • les listes sont classées en une colonne par ordre décroissant du nombre de suffrages obtenus ;
  • les suffrages de chaque liste sont divisés par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de députés à élire afin de former un tableau ;
  • les mandats sont attribués selon l'ordre décroissant des quotients ainsi obtenus.

Lorsque deux listes obtiennent un même quotient, le siège est attribué à celle qui a le plus grand nombre total de voix ; lorsque deux candidatures ont exactement le même nombre total de voix, l'égalité est résolue par tirage au sort et les suivantes de manière alternative[9].

À Ceuta et Melilla, le scrutin se tient de facto selon les règles du scrutin uninominal majoritaire à un tour : est proclamé élu le candidat ayant remporté le plus grand nombre de voix[9].

Députés par circonscription

modifier

L'article 68 de la Constitution dispose que « [Pour le Congrès des députés], la circonscription électorale est la province. Les populations de Ceuta et de Melilla sont représentées, chacune, par un député. La loi fixe le nombre total des députés, assignant une représentation minimale à chaque circonscription et répartissant les autres sièges proportionnellement à la population. »[10] Conformément à l'article 162 de la loi organique relative au régime général (LOREG), chaque province dispose au minimum de deux députés, les 248 sièges restants étant attribués en fonction de la population de chaque circonscription et répartis entre elles par le décret de convocation des élections[11].

Répartition des sièges à pourvoir par circonscription[3]
Circonscriptions Députés
Madrid 33
Barcelone (  1) 32
Valence 16
Séville 12
Alicante, Biscaye, Malaga (  1) 10
Asturies, Cadix, La Corogne, Murcie (  1) 9
Pontevedra 8
Cordoue, Grenade, Guipuscoa, Las Palmas, Santa Cruz de Tenerife (  1), Saragosse (  1) 7
Badajoz, Baléares, Jaén 6
Almería, Cáceres, Cantabrie, Castellón, Ciudad Real, Gérone, Huelva, León, Lugo, Navarre, Ourense, Tarragone, Tolède, Valladolid 5
Alava, Albacete, Burgos, Lérida, La Rioja, Salamanque 4
Ávila, Cuenca, Guadalajara, Huesca, Palencia, Ségovie, Soria, Teruel, Zamora (  1) 3
Ceuta, Melilla 1

Pour le Sénat

modifier

Le Sénat (Senado) est la chambre haute des Cortes Generales. Il se compose d'un nombre variable de sénateurs (senadores)[12] :

Chaque circonscription élit quatre sénateurs, sauf Grande Canarie, Majorque et Tenerife, qui en élisent trois ; Ceuta et Melilla, qui en élisent deux ; et Fuerteventura, La Gomera, El Hierro, Ibiza-Formentera, Lanzarote, La Palma et Minorque, qui n'en élisent qu'un.

Conditions de candidature

modifier

Les conditions de candidature sont les mêmes qu'au Congrès des députés, à ceci près que chaque candidature est individuelle pour le vote et le dépouillement, mais elles peuvent être présentées sous forme de liste pour la campagne électorale[13].

Répartition des sièges

modifier

Dans les circonscriptions disposant de trois ou quatre sénateurs, chaque électeur vote pour un nombre de candidats inférieur d'un au nombre total de sièges à pourvoir. Dans celles comptant un ou deux sénateurs, chaque votant s'exprime en faveur d'un ou deux candidats respectivement. Dans chaque circonscription, sont proclamés élus les candidats ayant remporté le plus grand nombre de suffrages, jusqu'à ce que tous les sièges soient pourvus[14].

Campagne

modifier

Principales forces politiques

modifier
Force politique Idéologie Chef de file Résultats en 1986
Parti socialiste ouvrier espagnol
(es) Partido Socialista Obrero Español
PSOE Centre gauche
Social-démocratie, progressisme
Felipe González
(Président du gouvernement)
44,06 % des voix
184 députés
124 sénateurs
Parti populaire[a]
(es) Partido Popular
PP Centre droit à droite
Conservatisme, démocratie chrétienne, libéralisme
José María Aznar
(Député régional de Valladolid)
25,97 % des voix
105 députés
63 sénateurs
Centre démocratique et social
(es) Cento Democrático y Social
CDS Centre
Social-libéralisme
Adolfo Suárez
(Député de Madrid)
9,22 % des voix
19 députés
3 sénateurs
Convergence et Union
(ca) Convergència i Unió
CiU Centre
Catalanisme, libéralisme, démocratie chrétienne
Miquel Roca
(Député de Barcelone)
5,02 % des voix
18 députés
8 sénateurs
Gauche unie[b]
(es) Izquierda Unida
IU Gauche
Communisme, républicanisme, socialisme démocratique
Julio Anguita
(Député régional de Cordoue)
4,63 % des voix
6 députés
0 sénateur
Parti nationaliste basque
(es) Partido Nacionalista Vasco
(eu)
Euzko Alderdi Jeltzalea
EAJ-PNV Centre droit
Nationalisme, démocratie chrétienne, libéralisme
Iñaki Anasagasti
(Député de Biscaye)
1,53 % des voix
6 députés
7 sénateurs

Résultats

modifier

Participation

modifier
Taux de participation aux élections[15],[16]
Horaire 1986 1989 Différence
à 14 heures 39,75 % 35,78 %   3,97
à 18 heures 56,73 % 56,20 %   0,53
à 20 heures 70,93 % 69,93 %   1
final[c] 70,49 % 69,74 %   0,75

Au Congrès des députés

modifier

Total national

modifier
 
Parti ou coalition Voix % +/- Sièges +/-
Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) 6 991 593 34,12   3,51 155 / 350   8
Parti des socialistes de Catalogne (PSC) 1 123 975 5,48   0,95 20 / 350   1
Total Parti socialiste ouvrier espagnol 8 115 568 39,60   4,46
175  /  350
  9
Parti populaire (PP) 4 674 588 22,81   0,27 103 / 350   1
PP-Centristes de Galice (CdG) 519 168 2,53   0,04 2 / 350   1
PP-Union du peuple navarrais (UPN) 92 216 0,45   0,05 2 / 350  
Total Parti populaire 5 285 972 25,79   0,18
107  /  350
  2
Parti communiste d'Espagne (PCE) 1 627 136 7,94   3,92 13 / 350   9
Parti d'action socialiste (PASOC) 1 / 350   1
Fédération progressiste (FP) 0 / 350   1
Parti socialiste unifié de Catalogne (PSUC) 231 452 1,13   0,52 2 / 350   1
Accord des nationalistes de gauche (ENE) 1 / 350   1
Total Gauche unie (IU) 1 858 588 9,07   4,44
17  /  350
  11
Centre démocratique et social (CDS) 1 617 716 7,89   1,33
14  /  350
  5
Convergence démocratique de Catalogne (CDC) 1 032 243 5,04   0,02 13 / 350  
Union démocratique de Catalogne (UDC) 5 / 350  
Total Convergence et Union (CiU)
18  /  350
 
Parti nationaliste basque (EAJ-PNV) 254 681 1,24   0,29
5  /  350
  1
Groupement électoral José María Ruiz Mateos (RUIZ-MATEOS) 219 883 1,07 Nv
0  /  350
 
Union populaire (HB) 217 278 1,06   0,09
4  /  350
  1
Parti andalouciste (PA) 212 687 1,04   0,57
2  /  350
  2
Les Verts-Liste verte (LV-LV) 157 103 0,77   0,61
0  /  350
 
Union valencienne (UV) 144 924 0,71   0,39
2  /  350
  1
Solidarité basque (EA) 136 955 0,67 Nv
2  /  350
  2
Les Verts écologistes (LVE) 136 335 0,67 Nv
0  /  350
 
Gauche basque (EE) 105 238 0,51   0,02
2  /  350
 
Parti des travailleurs d'Espagne – Unité communiste (PTE-UC) 86 257 0,42   0,72
0  /  350
 
Gauche républicaine de Catalogne (ERC) 84 756 0,41   0,01
0  /  350
 
Parti socialiste des travailleurs (PST) 81 218 0,40   0,01
0  /  350
 
Parti aragonais régionaliste (PAR) 71 733 0,35   0,01
1  /  350
 
Regroupements indépendants des Canaries (AIC) 64 767 0,32   0,01
1  /  350
 
Parti communiste des peuples d'Espagne (PCPE) 62 664 0,31 Abs
0  /  350
  1
Bloc nationaliste galicien (BNG) 47 763 0,23   0,10
0  /  350
 
Coalition galicienne (CG) 45 821 0,22   0,18
0  /  350
  1
Unité du peuple valencien (UPV) 40 767 0,20  
0  /  350
 
Autres listes 412 765 2,01
0  /  350
Bulletins blancs 141 795 0,69
0  /  350
  0,09
Suffrages exprimés 20 493 682 99,26
Votes nuls 152 683 0,74
Total 20 646 365 100 350  
Abstention 8 957 690 30,26
Inscrits / participation 29 604 055 69,74

Par circonscription

modifier

Au Sénat

modifier
 
Parti Élus +/-
Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) 101 / 208   15
Parti des socialistes de Catalogne (PSC) 6 / 208   2
Total Parti socialiste ouvrier espagnol
107  /  208
  17
Parti populaire (PP) 75 / 208   13
Union du peuple navarrais (UPN) 2 / 208   2
Centristes de Galice (CdG) 1 / 208  
Total Parti populaire
78  /  208
  15
Convergence démocratique de Catalogne (CDC) 8 / 208   1
Union démocratique de Catalogne (UDC) 2 / 208   1
Total Convergence et Union (CiU)
10  /  208
  2
Parti nationaliste basque (EAJ-PNV)
4  /  208
  3
Union populaire (HB)
3  /  208
  2
Regroupements indépendants des Canaries (AIC)
2  /  208
  1
Groupement indépendant d'El Hierro (AHI)
1  /  208
  1
Assemblée de Fuerteventura (AM)
1  /  208
 
Centre démocratique et social (CDS)
1  /  208
  2
Parti communiste d'Espagne (PCE)
1  /  208
  1
Total 208  

Analyse

modifier

Conséquences

modifier

Le scrutin est une nouvelle victoire malgré un léger recul pour le PSOE de Felipe González qui forme un nouveau gouvernement

Notes et références

modifier
  1. Les résultats de sont ceux de la Coalition populaire.
  2. Les résultats de 1986 sont retranchés du PCPE, qui présente seul.
  3. Le taux final de participation intègre les données des expatriés.

Références

modifier
  1. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 167. (version en vigueur : 4 avril 1987) [lire en ligne (page consultée le 26 février 2021)]
  2. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 42. (version en vigueur : 4 avril 1987) [lire en ligne (page consultée le 26 février 2021)]
  3. a et b (es) Espagne. « Real Decreto 1047/1989, de 1 de septiembre, de disolución del Congreso de los Diputados y del Senado y de convocatoria de elecciones », BOE. (version en vigueur : 2 septembre 1989) [lire en ligne (page consultée le 24 février 2021)] [PDF]
  4. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 45. (version en vigueur : 4 avril 1987) [lire en ligne (page consultée le 26 février 2021)]
  5. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 44. (version en vigueur : 4 avril 1987) [lire en ligne (page consultée le 26 février 2021)]
  6. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 169. (version en vigueur : 4 avril 1987) [lire en ligne (page consultée le 26 février 2021)]
  7. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 47. (version en vigueur : 4 avril 1987) [lire en ligne (page consultée le 26 février 2021)]
  8. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 96. (version en vigueur : 4 avril 1987) [lire en ligne (page consultée le 26 février 2021)].
  9. a b et c (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 163. (version en vigueur : 4 avril 1987) [lire en ligne (page consultée le 26 février 2021)]
  10. Espagne. « Constitution du 27 décembre 1978 », art. 68 [lire en ligne (page consultée le 26 février 2021)]
  11. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 162. (version en vigueur : 4 avril 1987) [lire en ligne (page consultée le 26 février 2021)]
  12. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 165. (version en vigueur : 4 avril 1987) [lire en ligne (page consultée le 26 février 2021)]
  13. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 171. (version en vigueur : 4 avril 1987) [lire en ligne (page consultée le 26 février 2021)]
  14. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 166. (version en vigueur : 4 avril 1987) [lire en ligne (page consultée le 26 février 2021)]
  15. (es) Ministère de l'Intérieur, « Congreso / Junio 1986 », sur infoelectoral.mir.es (consulté le ).
  16. (es) Ministère de l'Intérieur, « Congreso / Octubre 1989 », sur infoelectoral.mir.es (consulté le ).

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Lien externe

modifier