Élections fédérales australiennes de 2001

élection de la Chambre des représentants et du Sénat australien siégeant de 2001 à 2004

Les élections fédérales australiennes de (en anglais : Australian federal election, 2001) se tiennent le , afin d'élire les 150 représentants et 40 sénateurs sur 76 de la 40e législature du Parlement d'Australie.

Élections fédérales australiennes de 2001
150 sièges de la Chambre des représentants
(Majorité absolue : 76 sièges)
40 sièges du Sénat
Type d’élection élection parlementaire
Corps électoral et résultats
Inscrits 12 708 837
Votants 12 054 665
94,85 % en diminution 0,1
Votes exprimés 11 474 074
Blancs et nuls 580 591
Coalition – John Howard
Voix 4 934 958
43,01 %
en augmentation 3,5
Représentants élus 82 en augmentation 2
Sénateurs élus 20 en augmentation 3
Travailliste – Kim Beazley
Voix 4 341 420
37,84 %
en diminution 2,3
Représentants élus 65 en diminution 2
Sénateurs élus 14 en diminution 3
Composition politique de la Chambre
Diagramme
Composition politique du Sénat
Diagramme2
Premier ministre
Sortant Élu
John Howard
Libs
John Howard
Libs
australianpolitics.com

Au pouvoir depuis cinq ans, le Premier ministre libéral John Howard enchaîne une troisième majorité absolue avec la Coalition. Il parvient même à effacer l'échec du scrutin précédent, quand il l'avait emporté en sièges alors que le Parti travailliste australien s'était imposé en voix. Défait pour la seconde fois consécutive, le chef de l'Opposition Kim Beazley démissionne et se voit remplacé par son adjoint Simon Crean.

Contexte

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Au cours des élections fédérales anticipées du , la Coalition du Premier ministre libéral John Howard, alors au pouvoir depuis deux ans et demi, parvient à se maintenir au gouvernement avec une majorité amoindrie, passant de 94 à 80 représentants sur 148. Elle est même devancée en voix et préférences par le Parti travailliste australien de l'ancien vice-Premier ministre Kim Beazley.

Puisque le centre droit confirme sa majorité et que le centre gauche réalise la meilleure progression pour un parti défait aux élections législatives précédentes, Howard est reconduit à la tête de l'exécutif fédéral et Beazley à la direction du Labor.

Après avoir conservé la majorité absolue à l'Assemblée législative de Nouvelle-Galles-du-Sud en , les travaillistes renversent six mois plus tard le gouvernement de l'État de Victoria et y reprennent le pouvoir : bien que comptant un siège de moins que la Coalition, le Labor s'assure le soutien de trois indépendants et forme un gouvernement minoritaire.

Les Australiens sont ensuite invités, le , à se prononcer par référendum sur la transformation de leur pays en une république, un président élu par le Parlement fédéral remplaçant la reine et le gouverneur général. Le camp républicain mobilise notamment les anciens Premiers ministres travailliste Gough Whitlam et libéral Malcolm Fraser. La monarchie est confirmée avec 54,9 % de « non ».

Le début de l'année est électoralement bénéfique pour le principal parti de l'opposition. Il reprend la tête de l'exécutif d'Australie-Occidentale en remportant 32 élus sur 57 à l'Assemblée législative aux élections du , mettant un terme à cinq ans de gouvernement du Parti libéral. Une semaine plus tard, le Labor écrase le centre droit aux élections du Queensland : le Premier ministre Peter Beattie est confirmé avec 66 députés sur 89, soit une hausse de 50 % de sa représentation parlementaire. Le , une élection partielle se tient dans la circonscription de Ryan, détenue par les libéraux depuis plus de 50 ans. C'est pourtant la candidate travailliste Leonie Short qui s'impose avec 50,2 % des préférences, une progression de plus neuf points.

Une nouvelle élection territoriale se tient le , dans le Territoire du Nord, bastion depuis son institutionnalisation en du Parti rural libéral (CLP). Avec 40,6 % des voix, la victoire revient cependant au Parti travailliste, qui obtient 13 sièges soit l'exacte majorité absolue.

C'est dans ce contexte de dynamique pour le Labor que John Howard annonce le qu'il a demandé au gouverneur général Peter Hollingworth de prononcer la dissolution de la Chambre des représentants et convoquer des élections pour le , soit trois ans et un jour après la première réunion de la Chambre sortante.

Alors que les partis sont en campagne, les travaillistes gagnent le les élections à l'Assemblée législative du Territoire de la capitale australienne (ACT) avec une majorité relative, laissant derrière eux six années d'opposition au Parti libéral.

Mode de scrutin

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Chambre des représentants

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L'hémicycle de la Chambre des représentants.

La Chambre des représentants (en anglais : House of Representatives) est composée de 150 représentants (Members of Parliament ou MPs) élus pour trois ans au scrutin uninominal majoritaire à un tour selon le système du vote alternatif.

Le jour du scrutin, chaque électeur exprime dans sa circonscription un ordre de préférence parmi les candidats qui se présentent. Il doit attribuer un classement à chacun d'entre eux, sous peine de nullité.

Lors du dépouillement, les premières préférences sont comptées. Si un postulant remporte la majorité absolue, il est proclamé élu. Dans le cas contraire, le candidat ayant reçu le plus faible nombre de suffrages est éliminé et les deuxièmes préférences sont de nouveau répartis. La procédure recommence jusqu'à ce qu'un candidat obtienne la moitié des voix, plus une. Ce système, institué en , évitait que la concurrence entre partis de centre droit ne facilite l'élection de candidats de gauche. Il engendre l'émergence d'un fort bipartisme : en , seul un siège à la Chambre échappe au Parti travailliste et à la Coalition.

 
L'hémicycle du Sénat.

La Sénat (Senate) est composé de 76 sénateurs (Senators) élus au scrutin à vote unique transférable. 72 sénateurs sont élus pour six ans, renouvelables par moitié, à raison de 12 par État. Quatre sont élus pour trois ans, renouvelés intégralement en même temps que la Chambre des représentants, à raison de deux par territoire.

Le jour du scrutin, chaque électeur exprime dans sa circonscription un ordre de préférence parmi les candidats qui se présentent. Les partis ont la possibilité d'instaurer des « group voting tickets » : ils déterminent à l'avance la répartition des préférences en cas d'échec ou victoire d'un candidat.

Lors du dépouillement, le nombre de suffrages exprimés est divisé par le nombre de sièges à pouvoir (six dans chaque État, deux dans chaque territoire), ce qui donne le quotient électoral, soit le nombre minimum de voix nécessaire pour être élu.

Les premières préférences sont ensuite comptées. Si un candidat est élu, son surplus de votes (la différence entre le quota et son nombre de suffrages reçus) est attribuée au candidat ayant reçu le plus grand nombre de préférences à suivre. Si celui-ci est à son tour élu, son surplus est également redistribué. Si à un quelconque moment, aucun candidat n'est élu alors que des sièges restent à pourvoir, le candidat arrivé en dernier des premières préférences est éliminé et ses deuxièmes préférences (ou les suivantes) sont réparties entre les candidats restants.

Campagne

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Partis politiques

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Force politique Idéologie Chef Résultats en 1998
Parti travailliste australien
(en) Australian Labor Party
Centre gauche
Travaillisme, social-démocratie, progressisme
Kim Beazley
Chef de l'Opposition
40,1 % des voix (H)
67 représentants
37,3 % des voix (S)
17 sénateurs
Coalition
(en) The Coalition
Centre droit
Libéralisme, conservatisme, agrarisme
John Howard
Premier ministre
39,5 % des voix (H)
80 représentants
37,7 % des voix (S)
17 sénateurs
Pauline Hanson's One Nation Droite
Nationalisme, conservatisme, populisme
Pauline Hanson 8,4 % des voix (H)
0 représentant
9,0 % des voix (S)
1 sénateur
Parti démocrate australien
(en) Australian Democrats
Centre
Social-libéralisme, social-démocratie
Natasha Stott Despoja
Sénateur d'Australie-Méridionale
5,1 % des voix (H)
0 représentant
8,5 % des voix (S)
4 sénateurs

Résultats

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À la Chambre des représentants

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Parti Voix Sièges
Suffrages % +/- Députés +/-
Coalition 4 934 958 43,01   3,50 82   2
Parti libéral d'Australie (Libs) 4 254 071 37,08   3,19 68   4
Parti national d'Australie (Nats) 643 926 5,61   0,32 13   3
Parti rural libéral (CLP) 36 961 0,32   1   1
Parti travailliste australien (Labor) 4 341 420 37,84   2,26 65   2
Parti démocrate australien (Democrats) 620 225 5,41   0,28 0  
Verts australiens (Greens) 569 074 4,96   2,34 0  
Pauline Hanson's One Nation (One Nation) 498 032 4,34   4,09 0  
Autres 256 874 2,24   0,04 0  
Indépendants 311 121 2,71   0,77 3   2
Votes de préférence
Coalition 5 846 289 50,95   1,93 82   2
Parti travailliste australien (Labor) 5 627 785 49,05   1,93 65   2
Votes valides 11 474 074 95,18
Votes blancs et nuls 580 591 4,82
Total 12 054 665 100,00 N/A 150   2
Abstentions 654 172 5,15
Inscrits / participation 12 708 837 94,85

Au Sénat

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Parti Voix Sièges
Suffrages % +/- Sénateurs +/- Total
Coalition 4 864 231 41,83   4,13 20   3 35
Candidatures conjointes Libs/Nats 2 776 052 23,88   2,00 N/A
Parti libéral d'Australie (Libs) 1 824 639 15,69   2,05 17   2 31
Parti national d'Australie (Nats) 222 860 1,92   0,06 2   1 3
Parti rural libéral (CLP) 40 680 0,35   0,03 1   1
Parti travailliste australien (Labor) 3 990 868 34,32   2,98 14   3 29
Parti démocrate australien (Democrats) 842 924 7,25   1,21 4   8
Pauline Hanson's One Nation (One Nation) 644 339 5,54   3,45 0   1 1
Verts australiens (Greens) 574 489 4,94   2,22 2   2 2
Autres 710 423 6,11   1,27 0   1 1
Votes valides 11 627 274 96,11
Votes blancs et nuls 470 510 3,89
Total 12 097 784 100,00 N/A 40   76
Abstentions 611 053 4,81
Inscrits / participation 12 708 837 95,19

Conséquences

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Vainqueur incontesté du scrutin, John Howard entame son troisième mandat à la direction du gouvernement fédéral. Il s'appuie notamment dans son nouvel exécutif sur le chef du Parti national John Anderson, confirmé comme vice-Premier ministre, ainsi que son ministre des Finances Peter Costello et son ministre des Affaires étrangères Alexander Downer, tous deux reconduits. À l'inverse, après deux défaites consécutives et l'échec électoral du Labor, Kim Beazley démissionne et son adjoint Simon Crean est choisi pour lui succéder, devenant le nouveau chef de l'Opposition.

Notes et références

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Voir aussi

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Articles connexes

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