Église presbytérienne camerounaise
L'Église presbytérienne du Cameroun, en abrégé EPC, est une communauté chrétienne issue de l'évangélisation de la Mission presbytérienne américaine au Cameroun. Elle est membre de la Communion mondiale d'Églises réformées et du Conseil œcuménique des Églises[1].
Église presbytérienne camerounaise | |
Église presbytérienne en construction dans la Région du Centre | |
Généralités | |
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Territoire | Cameroun |
Affiliation | Alliance réformée mondiale, Communion mondiale d'Églises réformées |
Fondation | |
Date | 1957 |
Origine et évolution | |
Chiffres | |
Membres | 1 800 000 |
Divers | |
Siège | Yaoundé |
Site Web | EPCameroun |
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Histoire
modifierDans le cadre de l'évangélisation des peuples du Cameroun, la Mission Presbytérienne Américaine créa en 1869[2] une paroisse à Batanga vers Kribi. Plus tard, d’autres missions protestantes effectueront l'évangélisation au Cameroun notamment la Mission allemande de Bâle alors que le Cameroun était sous protectorat allemand. Après la défaite de l'Allemagne lors de la Première Guerre mondiale, la Mission presbytérienne américaine intégrera les actions d'évangélisation de la mission allemande. En 1936, sera organisé le premier Synode de cette Mission Presbytérienne Américaine au Cameroun sous le nom de MUNICAM. L'Église presbytérienne se développera et en 1953[2], naîtra le Synode Bassa Cameroun puis le Synode Est Cameroun en 1954[2]. Les revendications nationalistes que connaît le pays avec la lutte pour l'indépendance aboutiront à l’autonomie et l’indépendance de certaines missions presbytériennes en Afrique telles que le Ghana en 1957[2] ou le Cameroun la même année qui mettra ainsi fin à plus d'une décennie de domination américaine sur le plan religieux. C'est ainsi que le à Élat à proximité de la ville d'Ebolowa dans la région du Sud Cameroun, le Cameroun obtient son indépendance religieuse, signe précurseur de l’indépendance politique, en proclamant l’indépendance de l’Église Presbytérienne Camerounaise (EPC), avec pour modérateur Abraham Ebong Ngole, par la signature d’une convention d’autonomie. Cette convention assurait dorénavant la gestion autonome de l’Église par les Camerounais qui en assumaient les charges financières sans plus attendre des subventions étrangères[2].
Organisation de l'EPC
modifierLa vie, la doctrine et les procédures de l’EPC sont régis par deux documents clés que sont la Bible et la Constitution. La constitution rédigée en 2003 fixe les objectifs, le rôle, les missions, la philosophie de l'église. Cette constitution fut préfacée par le Révérend Samuel Bikoï II du Consistoire d’Éseka, Modérateur de la 46e Assemblée Générale de l’EPC. La gestion de l'EPC est participative avec la forte implication des pasteurs, des anciens d’église et des laïcs pour toutes les échelles de la vie sacerdotale. Cette gestion est régulée par l'instance suprême de l'EPC qui est l’Assemblée Générale annuelle constituée à 50% par les Pasteurs et à 50% par les Anciens d'église. L'Assemblée générale annuelle prend les grandes décisions relatives au fonctionnement et aux activités de l’EPC. Un bureau avec un Modérateur est élu au début de l'assemblée générale annuelle. Le Modérateur qui a un mandat d’un an renouvelable est assisté par un Secrétaire Général qui est une personnalité civile élue pour cinq ans renouvelables. La structure exécutive comprend aussi les Conseils Permanents avec un Conseil Général dont le rôle est financier et budgétaire. D'autres organes comme le Conseil d’Administration, la Commission Juridique Permanente ou la Trésorerie Générale complètent la structure organisationnelle[2]. À un niveau plus décentralisé, les Synodes composés d'assemblées des délégués, de pasteurs et d'anciens d'église, de même qu'à un niveau plus local, les Consistoires Paroissiaux et Régionaux favorisent une cohésion d'ensemble[2].
En 2002, les estimations relevaient le nombre de fidèles communiants de l'EPC à 1 096 000 de personnes y inclus les 9 585 diacres, 8 055 anciens d’églises, 506 pasteurs pour 610 paroisses, 25 consistoires et 6 synodes (Municam, Bassa Cameroun, Centre, Est Cameroun, Metet, Sud) à caractère régional. L’Eglise est implantée sur tout le territoire du Cameroun avec les grandes zones d'implantation notamment 38 % de la population du Sud, 35 % de celle du Centre, 33 % du Littoral et 30 % de l’Est. Les trois régions du Sud, du Centre et du Littoral sont celles où l’EPC est fortement représentée et fait partie des confessions religieuses prédominantes comprennent chacune plus de 250 000 fidèles. Dans les zones moins couvertes, L'EPC a 1 % des habitants de l’Adamaoua, 0,2 % dans l’Ouest et le Nord Ouest et 0,1 % dans l’Extrême-nord, le Nord et le Sud-Ouest[2].
Conflits de l'EPC
modifierDepuis son indépendance, l'EPC fait face à de nombreux et récurrents conflits internes qui seraient favorisés par la gestion financière et le tribalisme[3],[4].
Philatélie
modifierEn 1975, la République unie du Cameroun a émis un timbre de 40 F dédié à l'église presbytérienne EPC d'Élat[5].
En 1982, deux autres timbres célèbrent le 25e anniversaire de l'Église presbytérienne au Cameroun, dont l'un représente la sortie du culte à la chapelle de Buéa et l'autre la chapelle de Nyasoso[6].
Notes et références
modifier- Conseil œcuménique des Églises, Église presbytérienne camerounaise (consulté en 2021)
- « L'Eglise Presbytérienne Camerounaise », sur alicepegie.com (consulté le )
- Pasteur Jean-Blaise Kenmogne et Sœur Marie-Philomène Ngueugam, « Eglises et tribalisme » (consulté le )
- Lejourquotidien.info, « L’Eglise évangélique du Cameroun : L’argent, l’enjeu majeur », sur camerounlink.com, (consulté le )
- Catalogue Yvert&Tellier, no 591.
- Catalogue Yvert&Tellier, no 702-703.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- (en) Robert Akoko, « 'You Must Be Born-Again': The Pentecostalisation of the Presbyterian Church in Cameroon », in Journal of Contemporary African Studies, no 2,
- (en) Henry Efesoa Mokosso, American evangelical enterprise in Africa : the case of the United Presbyterian mission in Cameroun, 1879-1957, Peter Lang, New York, 2007, 196 p. (ISBN 9780820486840)
- Samuel Efoua Mbozo'o, La mission presbytérienne américaine et les mutations religieuses et sociales chez les peuples du Sud-Cameroun : 1919-1939, Université Jean Moulin, Lyon, 1981, 473 p. (thèse de 3e cycle)
- Thomas Ekollo, Mémoires d'un pasteur camerounais (1920-1996) (préparation du manuscrit et avant-propos par Marc Spindler), Karthala, Paris, Clé, Yaoundé, 2003, 196 p. (ISBN 2-84586-418-3)
- Jean-François Médard « Les Églises protestantes au Cameroun, entre tradition autoritaire et ethnicité », in François Constantin et Christian Coulon, Religion et transition démocratique en Afrique, Karthala, Paris, 1997 p. 189-220 (ISBN 2-86537-752-0)
- Louis Ngongo, Histoire des forces religieuses au Cameroun : de la Première guerre mondiale à l'Indépendance, 1916-1955, Karthala, 1982, 298 p. (ISBN 2-86537-054-2) (texte remanié d'une thèse)
- (de) Klaus-Dieter Nikischin, Kirche und Eigentum in Kamerun – Ethosbildung in der Presbyterian Church in Cameroon in Bezug auf den Umgang mit Geld und Landeigentum, Tectum Verlag, Marburg, 1999 (ISBN 3828880797)
- (en) Nyansako-ni-Nku (dir.), Journey in Faith. The story of the Presbyterian Church in Cameroon, 1982, 178 p.
- (de) Armin Zimmermann, « Es soll nicht aufhören Saat und Ernte ». Studien zu traditionellen und christlichen Erntefesten in Kamerun: Das Beispiel der Bakossi und der Presbyterian Church, Tectum Verlag, 2000 (ISBN 3828881068)
Articles connexes
modifier- Protestantisme au Cameroun
- Religion au Cameroun
- Conseil des Églises protestantes du Cameroun
- Foulassi