Église de la Transfiguration-du-Sauveur d'Athènes (Kottákis)
L'église de la Transfiguration-du-Sauveur, en grec moderne : Ναός Μεταμορφώσεως του Σωτήρος (Κοττάκη), est également connue sous l’appellation Σώτειρα του Κοττάκη / Sótira tou Kottáki. C’est un édifice religieux d'origine byzantine situé dans le quartier athénien de Pláka. Remontant vraisemblablement à la seconde moitié du XIe siècle, le monument connut de profonds remaniements à partir du XIXe siècle. La fête paroissiale de cette église dédiée à la Transfiguration du Christ est célébrée le .
Église de la Transfiguration-du-Sauveur d'Athènes (Kottákis) | |
Vue de l'église depuis le nord-est. | |
Présentation | |
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Nom local | Ναός Μεταμορφώσεως του Σωτήρος (Κοττάκη) |
Culte | Christianisme orthodoxe |
Dédicataire | Transfiguration |
Type | Église |
Rattachement | Archevêché d'Athènes |
Fin des travaux | Seconde moitié du XIe siècle |
Autres campagnes de travaux | Extensions : 1834–1865 Restaurations : 1939–1940, 1950, 2015 |
Style dominant | Byzantin (plan à croix inscrite) et néoclassique (plan basilical) |
Protection | Site archéologique de Grèce Bâtiment protégé en Grèce |
Géographie | |
Pays | Grèce |
Périphérie | Attique |
Dème | Athènes |
Coordonnées | 37° 58′ 21″ nord, 23° 43′ 56″ est |
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Histoire
modifierInitialement dédiée à la Vierge Rédemptrice (Παναγία Σώτειρα)[1], l'église tire son épithète de la famille grecque Kottákis, à laquelle elle aurait appartenu[2],[3], peut-être au XVIIIe siècle[4]. Elle fut sans doute érigée à l'emplacement d'une précédente église byzantine du VIe siècle[5].
L'édifice actuel est approximativement daté de la période méso-byzantine (el) (843–1204). Les archéologues grecs Panayótis Vokotópoulos et Charálambos Boúras (en) firent remonter le monument à la fin du Xe siècle, tandis qu'Andréas Xyngópoulos (el) opta pour l'hypothèse des XIe – XIIe siècles. Des travaux de restauration conduits en 2015 ont permis, sur la base des ressemblances architecturales avec d'autres églises athéniennes, de dater l'édifice de la seconde moitié du XIe siècle[6].
Le lieu aurait été endommagé en 1821 au cours du siège de l'Acropole et serait resté en ruine par la suite[7]. Vers 1834[6] ou en 1847[8], il fut mis à disposition de la communauté russe d'Athènes jusqu'à la rénovation de l'église de la Sainte-Trinité en 1855[2],[9]. À partir de 1840, vinrent s'ajouter les paroissiens de l'église voisine de la Panagía Kandíli[10]. Cette dernière fut en effet détruite et ses matériaux furent utilisés pour ériger la cathédrale de l'Annonciation d'Athènes[11]. Afin de faire face à l'afflux de fidèles, l'édifice fut considérablement agrandi par la communauté russe sur les côtés nord, sud et ouest entre 1834 et 1855. Une fois la communauté russe partie, le chantier fut poursuivi de 1956 à 1965[12]. Ces travaux modifièrent le type architectural général du monument, du plan à croix inscrite originel à un plan basilical avec une nef à trois vaisseaux[13].
La façade occidentale fut à nouveau étendue et deux clochers vinrent encadrer l'entrée de l'église au début du XXe siècle[14], tandis qu'une nouvelle décoration peinte fut réalisée en 1931 et dans les années 1950 par Dimítrios Pelekásis (el)[2],[15]. L'enduit extérieur qui unifiait le monument fut toutefois retiré dans la partie byzantine orientale au cours d'une campagne de mise en valeur en 1939 et 1940[16].
Le poète Georges Séféris, qui habita au no 9 de la rue Kydathinéon, à proximité immédiate de l'église, s'y maria le avec Maró Zánnou (el)[17]. C'est également en ces lieux que se tint la messe d'enterrement du poète le [4],[18].
Architecture
modifierLa maçonnerie de l'édifice byzantin primitif est en appareil cloisonné, alternant la pierre poreuse et la brique[16]. Les absides du bêma ont une hauteur considérable par rapport aux dimensions de l'église[19]. L'abside centrale présente une fenêtre à trois arcs et deux petites colonnes en marbre dont les chapiteaux sont ornés d'une rosette. Une frise dentelée court sur la partie byzantine de l'église à hauteur des fenêtres[20]. Le dôme octogonal est caractéristique du « type athénien (el) », percé de huit fenêtres séparées par de fines colonnes et des voussures en marbre. Une statue en marbre de la période romaine a été utilisée comme remplois à la base septentrionale du dôme[15].
À l'intérieur, les fresques originelles ont disparu, à l'exception d'une représentation d'une croix découverte en 2015 dans la chapelle de proscomidie, au nord de l'abside centrale[21],[22]. Les quatre colonnes monolithiques de quatre mètres de haut qui soutiennent la coupole présentent trois chapiteaux corinthiens, alors que celui au nord-ouest date de la période byzantine primitive[23]. Les fûts à l'est sont des remplois de l'époque romaine tandis que les pendants à l'ouest ont été remplacés en 1950 car ils fragilisaient l'équilibre statique du bâtiment. Ces deux colonnes substituées sont de nos jours en partie visibles sur le parvis de l'église[24].
Dans le petit jardin sur le parvis de l'église est conservée une fontaine en marbre du XVIIe siècle, ainsi que les bustes en laiton de Konstantínos Tsátsos et son épouse Ioánna Tsátsou[4].
Galerie
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Vue depuis le sud-est.
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Différences de maçonnerie entre la partie moderne et byzantine.
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Vue depuis le sud-ouest
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Façade principale moderne à l'ouest.
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Vaisseau principal de la nef.
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Colonne d'origine placée sur le parvis.
Notes et références
modifier- (el) « Μεταμόρφωση Σωτήρα του Κοττάκη » [« Transfiguration du Sauveur de Kottákis »], sur www.athensattica.com (consulté le ).
- Raina Pouli 2014, p. 120.
- (el) Fondation nationale de la recherche hellénique, « Βυζαντινά Μνημεία Αττικής — Σωτείρα Κοττάκη, Πλάκα » [« Monuments byzantins d'Attique — Rédemptrice de Kottákis, Pláka »], sur www.byzantineattica.eie.gr (consulté le ).
- (el) Élena Dákoula, « Πάσχα στις όμορφες εκκλησίες της Πλάκας » [« Pâques dans les belles églises de Pláka »], sur www.athensvoice.gr (consulté le ).
- (en) Katerina Servi, Athens, Athènes, Ekdotike Athenon, , 137 p. (ISBN 978-960-213-387-3, lire en ligne), p. 45.
- Elefthería Voltyráki 2018, p. 165.
- Boúras 2004, p. 12.
- (en) Charálambos Boúras, « The Soteira Lykodemou at Athens. Architecture », Bulletin de la Société chrétienne d'archéologie, vol. 25, , p. 11–24 (ISSN 1105-5758, lire en ligne), p. 13.
- (el) Konstantínos Bíris (en), Αι Αθήναι: Από τον 19ον εις τον 20ον αιώνα (1830–1966) [« Athènes : du XIXe au XXe siècle (1830–1966) »], Athènes, Mélissa, (1re éd. 1966), 452 p. (ISBN 960-204-026-2), p. 50 et 142.
- Elefthería Voltyráki 2018, p. 153.
- (el) Toúla Kalantzopoúlou, « Οι τοιχογραφίες δύο κατεδαφισμένων ναών των Αθηνών » [« Les fresques de deux églises d'Athènes aujourd'hui disparues »], Bulletin de la Société chrétienne d'archéologie, vol. 22, , p. 167–172 (ISSN 1105-5758, lire en ligne [PDF], consulté le ), p. 172.
- Charálambos Boúras 2018, p. 211.
- Elefthería Voltyráki 2018, p. 153 et 154.
- Elefthería Voltyráki 2018, p. 154.
- Elefthería Voltyráki 2018, p. 158.
- Elefthería Voltyráki 2018, p. 155.
- (en) Diego Delgado Duatis, The hellenic world of Henry Miller and Laurence Durrell (thèse de doctorat de l'université Rovira i Virgili), Tarragone, 310 p. (lire en ligne [PDF]), p. 204.
- (en) Artemis Leontis, Culture and Customs of Greece, Santa Barbara, ABC-CLIO, , 266 p. (ISBN 978-0-313-34297-4, lire en ligne), p. 112.
- Charálambos Boúras 2018, p. 214 et 215.
- Elefthería Voltyráki 2018, p. 157 et 158.
- Elefthería Voltyráki 2018, p. 160.
- (el) Éphorie des antiquités de la ville d'Athènes, « Ι.Ν. Μεταμορφώσεως Σωτήρος (Κοττάκη) » [« église de la Transfiguration-du-Sauveur (Kottákis) »], sur www.efaathculture.gr (consulté le ).
- Elefthería Voltyráki 2018, p. 161 et 162.
- Elefthería Voltyráki 2018, p. 161.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (en) Charálambos Boúras, Byzantine Athens, 10th - 12th Centuries, Londres, Routledge, (ISBN 978-1-351-59697-8, lire en ligne), p. 211–215.
- (en) Raina Pouli (trad. du grec moderne par Deborah Brown-Kazazis), « Church of the Metamorphosis of Sotiros (Kottaki) », dans Vasiliki Krevvata et al., Navigating the Routes of Art and Culture, Athènes, Ministère de la Culture et des Sports, , 144 p. (ISBN 978-960-386-102-7, lire en ligne), p. 120.
- (el) Elefthería Voltyráki, « Ο ναός της Μεταμορφώσεως του Σωτήρος (Σώτειρα του Κοττάκη) στην Αθήνα. Νεότερα στοιχεία και παρατηρήσεις » [« L'église de la Transfiguration-du-Sauveur (Rédemptrice de Kottáki) à Athènes. Dernières données et commentaires »], Bulletin de la Société chrétienne d'archéologie, , p. 153–166 (ISSN 2241-2190, lire en ligne, consulté le ).