Église Sainte-Marie de Coustouges
L'église Sainte-Marie est une église catholique située à Coustouges, dans le département français des Pyrénées-Orientales en région Occitanie. C'est aujourd'hui l'église paroissiale de la commune de Coustouges en Vallespir, autrefois elle était l'église d'un monastère appartenant à l'ordre des Bénédictins.
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Elle a été déclarée monument historique par la liste de 1840[1].
Localisation
modifierL'église est située en plein centre du village de Coustouges (Custodia). Ce village est situé dans le Vallespir, à l'extrémité du vallon de Saint-Laurent-de-Cerdans, sur la route passant par un col conduisant en Espagne à Maçanet de Cabrenys et très fréquentée au Moyen Âge.
Toponymie
modifierHistorique
modifierLégende de la fondation
modifierAu XIXe siècle, Prosper Mérimée attribue au pape Damase Ier la construction d'une église en ce lieu en 370, et aux Arabes sa destruction[2]. Isidore Taylor rapporte que Damase, né à Rome, a procédé à cette construction en hommage à sa mère car elle était originaire de Coustouges où se trouvait à cette époque un poste militaire romain, puis précise que l'église a d'abord été détruite par les Barbares, reconstruite par les Wisigoths avant d'être à nouveau détruite par les Arabes[3]. Ces deux auteurs s'accordent pour la voir être reconstruite au IXe siècle. Toutes ces affirmations sont dénoncées comme étant des légendes dès la fin du XIXe siècle[4]. Aucun texte ancien ne vient en effet confirmer ces dires, qui sont de plus infirmés par l'étude de l'architecture de l'église. Les seuls restes romains découverts sur la commune de Coustouges sont des pièces de monnaie[5].
Histoire médiévale
modifierLe premier texte mentionnant Coustouges date de 936. Il s'agit d'un acte de vente de l'alleu de Coustouges à Ava, veuve de Miron II de Cerdagne, et à leur fils Oliba Cabreta[6], né vers 920.
L'église apparaît pour la première fois dans un testament daté de 979 où Miron, comte de Cerdagne, de Conflent et de Besalú, évêque de Gérone lègue à l'Abbaye Sainte-Marie d'Arles la dîme qu'il perçoit sur l'alleu de Coustouges[6].
Dans l'intervalle, l'alleu et son église ont été donnés à la comtesse Ermengarde par son époux, Oliba Cabreta, comte de Cerdagne et de Besalú. En 988, la comtesse rend ce don à son mari qui, le même jour, donne l'alleu et son église à l'abbé de Sainte Marie d'Arles. Cette possession est confirmée par une bulle papale de Serge IV en 1011[6],[a].
L'édifice actuel a été entreprise par l'abbaye d'Arles qui a été propriétaire de l'église jusqu'à la Révolution[7]. Elle est consacrée le par l'évêque d'Elne Udalgar de Castellnou, se substituant à une construction plus ancienne[8], en présence de l'abbé d'Arles, Raymond Ier (abbé d'Arles entre 1141 et 1174)[9].
L'abbé d'Arles, Raymond II d'Esbac[10], met un curé en 1291 dans cette église qui n'en avait peut-être pas auparavant[7].
Histoire récente
modifierL'édifice a été classé par liste au titre des monuments historiques en 1840[1].
Architecture
modifierL'église est d'une seule nef en pleine voûte, renforcée par des contreforts.
L'intérieur est formé de deux parties, la nef et le chœur, avec une abside semi-circulaire.
Le portail est orné de sculptures romanes. Le clocher est une tour carrée. Une magnifique grille du XIIe siècle ferme la porte du Presbytère. La porte d'entrée est en fer forgé du XIIe siècle.
On peut y admirer une virge de l'Espinàs, œuvre du XVIIe siècle.
Le clocher de l'église serait surmonté d'un paratonnerre radioactif de type Hélita et est référencé dans la base de données INAPARADS [11].
Notes et références
modifierSources
modifier- « Église Sainte-Marie », base Mérimée.
- Prosper Mérimée, Notes D'Un Voyage Dans Le Midi De La France, Fournier, (lire en ligne), p. 423.
- Isidore Justin Séverin Taylor, Les Pyrénées, C. Gide, (lire en ligne), p. 205, 206.
- Noëll 1889, p. 105, 106.
- Jérôme Kotarba, Georges Castellvi et Florent Mazière, Carte archéologique de la Gaule 66 : Les Pyrénées-Orientales, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, , 712 p. (ISBN 978-2-87754-200-5).
- Catalunya Romànica.
- Noëll 1889, p. 105.
- Mallet 2003, p. 299.
- Pierre de Marca, Marca hispanica, 1688, col. 497 (lire en ligne)
- Claude Devic, Joseph Vaissète, Histoire générale de Languedoc, Édouard Privat libraire-éditeur, Toulouse, 1872, tome 4, p. 454 (lire en ligne)
- « Inventaire National des Paratonnerres Radioactifs », sur INAPARADS (consulté le ).
Citations anciennes
modifier- Extrait du texte de 988 d'après Marca 1688, col. 414 : « Anno DCCCCLXXXVIII. XVI Kalend. Mart. Ermergardis Comitissa uxor Olibæ Comitis Ceritaniensis & Bisuldunensis dedit viro suo alaudem suum vocitatum nomine Custuja in Valle-Aspiri cum Ecclesia Sanctæ Mariæ, ut tum most erat, & cunctis rebus ad ipsam Ecclesiam pertinenbus, quæ omnia mox idem Comes dedit monasterio Arulensi ».
Annexes
modifierBibliographie
modifierPar ordre chronologique de publication :
- (la) Pierre de Marca, Marca Hispanica sive limes Hispanicus, Paris, Francis Muguet, (lire en ligne)
- M. de Noëll, « Notice architectonique sur l'église de Coustouges », Bulletin de la Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales, no 30, , p. 102,141 (lire en ligne).
- Jean-Auguste Brutails, « Notes sur l'art religieux du Roussillon », dans Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1892, p. 526, 549-550, 577, 596-597, 599, 602 (lire en ligne)
- Marcel Durliat, « L'église de Coustouges », dans Congrès archéologique de France. 112e session. Le Roussillon. 1954, Société française d'archéologie, Paris, 1955, p. 388-405
- (ca) « Santa Maria de Costoja », dans Catalunya romànica, t. XXV : El Vallespir. El Capcir. El Donasà. La Fenolleda. El Perapertusès, Barcelone, Fundació Enciclopèdia Catalana,
- Aymat Catafau, Les Celleres et la naissance du village en Roussillon, Perpignan, Presses Universitaires de Perpignan, , 771 p. (ISBN 2-905828-97-8, lire en ligne)
- Noël Bailbé, Les clochers-tours du Roussillon, Perpignan, Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales, (ISSN 0767-368X)
- Noël Bailbé, Les portes des églises romanes du Roussillon, Perpignan, Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales,
- Laurence Carrière, « Les portails des églises et des chapelles du haut et moyen Vallespir (XIIe – XIIIe siècles) », Cahiers de Saint-Michel de Cuxa, no 32, , p. 207-217
- Géraldine Mallet, Églises romanes oubliées du Roussillon, Montpellier, Les Presses du Languedoc, , 334 p. (ISBN 978-2-8599-8244-7)
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- « Église Sainte-Marie », notice no PA00104009, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Portes, pentures », notice no PM66000291, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
- « Clôture (grille de clôture) », notice no PM66000292, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
- « Retables du maître-autel et des chapelles latérales », notice no PM66000293, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture