Église Saint-Martin de Ryes

église située dans le Calvados, en France

L'église Saint-Martin est une église catholique située dans le département français du Calvados, sur la commune de Ryes, en France.

Église Saint-Martin de Ryes
Vue du sud
Présentation
Type
Diocèse
Paroisse
Paroisse Notre-Dame-du-Bessin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Religion
Patrimonialité
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Département
Commune
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Histoire

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D'après Wace, dans le Roman de Rou, Hubert de Ryes rencontre le futur Guillaume le Conquérant en 1047 devant la porte de son château, non loin de l'église[1],[2]. Ce fait est également rapporté par Benoît de Sainte-Maure, dans la généalogie des ducs de Normandie. Des armoiries, représentées en plusieurs endroits de l'église, rappellent que la moitié de Ryes a été donnée par les seigneurs du lieu à l'abbaye bénédictine de Fécamp. Deux curés, l'un nommé par l'Abbaye Sainte-Marie de Longues depuis 1182, l'autre par l'Abbaye de la Trinité de Fécamp, étaient donc à la tête de la paroisse et officiaient tour à tour[3].

L'église Saint-Martin date du XIe siècle[1]. Mais la nef et le clocher sont reconstruits au début du siècle suivant, et le chœur vers les années 1200. L'église subit ensuite de nombreuses reconstructions partielles du XVe au XVIIIe siècle.

La chapelle sud est reconstruite en 1628 par Jacques André, seigneur de Sainte-Croix, patron[note 1] de l'église par son mariage avec la fille du seigneur de Ryes, pour y placer le gisant de son épouse Marie Davot. Son propre monument y est également déposé à son décès en 1637. Les deux gisants sont confiés au musée du Baron Gérard à Bayeux en 1840[4],[5].

Au XIXe siècle l'architecte Alphonse Delauney restaure le chœur et la façade ouest et reconstruit les deux chapelles[6],[7]

Les fenêtres de la nef, détériorées au cours de la seconde guerre mondiale, ont été provisoirement obturées par des châssis en bois garnis de verre épais. Elles n'ont été réparées et garnies de vitraux qu'en 1965[réf. souhaitée]. L'église subit des profanations en 1906, 1998 et 2000[réf. souhaitée].

Elle est classée aux monuments historiques en 1840[8].

Architecture

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Édifice de petite dimension, sa longueur n'excède pas 32 m sur 7,50 de hauteur sous la voûte du chœur et 19 m par le clocher[réf. souhaitée].

L'extérieur

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L'église est en forme de croix latine. La nef accostée de bas-côtés est séparée du chœur par une travée sous le clocher central[9]. Une chapelle s'ouvre sur chaque face latérale de la tour[10].

La nef, qui comprend quatre travées, a été construite dans les deux premières décennies du XIIe siècle[11]. Mais les bas-côtés et les parties hautes ont été reconstruits dans la deuxième partie du XVIIIe siècle, . La façade occidentale a été entièrement refaite entre 1848 et 1849 en style roman[6]. Des têtes plates et des frettes crénelées ornent l'archivolte du portail. En dessous le tympan représente le Christ symbolisé par un agneau couché sur la croix et sur le Livre des sept sceaux[12].

La tour romane est percée de fenêtres géminées sur ses quatre côtés. Ce n'est qu'au XVIe siècle[6] qu'elle est coiffée d'un toit de pierre en bâtière percé de deux lucarnes[9], un des modes de couvrement des clochers adopté dans la région jusqu'au XVIIe siècle[13]. Son pignon ouest porte les armoiries de l'abbaye de Fécamp . L'autre pignon porte celles, très abimées, d'une des familles seigneuriales de Ryes[12].


Le chœur de la fin du XIIe ou début XIIIe siècle est composé de quatre travées rythmées par des contreforts[14]. Une corniche à modillons orne les deux murs gouttereaux. Côté sud les fenêtres en arc brisé sont encadrées de fines colonnettes couronnées par plusieurs tores[15] Le tympan du petit portail muré qui donnait accès à la première travée du chœur est orné d'une représentation, sous un arc trilobé, de Saint Martin assis entre deux personnages prosternés. Côté nord le mur est moins ouvragé[16]. Une simple rangée de voussoirs accompagne l'arc brisé des baies[17].

Les chapelles sont munies de corniches et de fenêtres copiées sur celles du mur sud du chœur[12]

Une excroissance insolite dans le mur de la sacristie s'explique par le fait qu'on a modifié le mur pour faire de la place au système tournant du chasublier. Ce meuble permet de garder les chasubles à plat[note 2].

L'intérieur

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Intérieur de la nef

Les archivoltes des grandes arcades en plein-cintre sont ornées de bâtons brisés surmontés par une rangée de billettes. Les Chapiteau (architecture)s des huit gros piliers cylindriques sont remarquables par leur caractère monumental et par leur ornementation[18] La plupart portent un décor uniquement géométrique de godrons de diverses sortes[19]qui caractérisent le XIIe siècle[20] Quelques animaux y sont figurés : chiens affrontés[note 3] [21], quadrupède à la queue démesurée. Des scènes énigmatiques sont également représentées: humains assis en rang, homme entouré, peut-être assailli, par des serpents ou poissons et un quadrupède. Un chapiteau montre un personnage attaqué par deux animaux, scène souvent interprétée comme étant la représentation de Daniel dans la fosse aux lions[22]. Plusieurs chapiteaux présentent des figures à grandes moustaches, bien connues dans les sculptures romanes en Normandie qu'on retrouve aussi dans la crypte de la cathédrale de Bayeux. Tous ces chapiteaux ont une parenté évidente avec ceux de la Trinité de Caen[19].

Le chœur

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Le chœur est éclairé par quatre fenêtres identiques disposées sur chacun des deux murs latéraux et par le triplet du chevet. De fines colonnes couronnées d'élégants chapiteaux aux tailloirs carrés [15] soutiennent les quatre voûtes sexpartites en arc brisé. Sous les rangées de fenêtres ornées de plusieurs tores, des arcatures aveugles sont disposées tout autour du chœur. Le triplet est de nouveau visible depuis la démolition du toit de la sacristie au XIXe siècle.

Notes et références

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  1. Le patron d'une église a le droit et le privilège de choisir le curé, il peut percevoir certains des revenus attachés à l'église mais doit, en échange, l'entretenir. En Normandie de nombreux patrons étaient des laïcs
  2. Le chasublier ou chapier est un meuble qui peut être équipé d'un axe permettant d'ouvrir plus aisément les tiroirs. Les chasubles sont des vêtements sans manches. Le prêtre disposait d'une chasuble de couleur différente pour chaque grande fête ou cérémonie
  3. face à face, terme utilisé en héraldique

Références

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  1. a et b Anquetil 1895, p. 301.
  2. Michel de Bouard, « La Normandie ducale à travers l'oeuvre de Wace », Annales de Normandie,‎ , p. 3,5,7 (lire en ligne, consulté le ).
  3. Caumont 1857, p. 577.
  4. Ducouret 1994, p. 65.
  5. Caumont 1857, p. 502.
  6. a b et c Bernard Ducouret et Odile Têtu, « Eglise paroissiale Saint Martin », Inventaire topographique, sur POP, Plateforme ouverte du Patrimoine, Ministère de la Culture, (consulté le ).
  7. Caumont 1857, p. 575 à577.
  8. « Église », notice no PA00111648, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  9. a et b Eugène Lefèvre-Pontalis, « Les clochers du Calvados », Congrès archéologique de France, vol. 2,‎ , p. 664,669,680 (lire en ligne)
  10. J.J. Bertaux, « Contribution à l'étude de l'art roman en Normandie : L'architecture des églises paroissiales romanes de l'ancien doyenné de Creully », Annales de Normandie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. Ducouret 1994, p. 56.
  12. a b et c Anquetil 1895, p. 305.
  13. Ducouret 1994, p. 63.
  14. Ducouret 1994, p. 61.
  15. a et b Arcisse de Caumont, Abécédaire ou rudiment d'archéologie : Architecture religieuse 4è édition, , 688 p. (lire en ligne), p. 359 à 361.
  16. Caumont 1857, p. 574.
  17. Ducouret 1994, p. 62.
  18. Berthaux 1969, p. 13.
  19. a et b Maylis Baylé, La Trinité de Caen : La place dans l'histoire de l'architecture et du décor romans, Droz, , 234 p., p. 134 et 140.
  20. Berthaux 1969, p. 21.
  21. Anquetil 1895, p. 303.
  22. Berthaux 1969, p. 13 à 16 et 23 à 25.

Annexes

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Liens externes

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, t. 3 : Arrondissements de Vire et de Bayeux, Caen, Hardel, (lire en ligne), p. 572-577
  • Eugène Anquetil, La Normandie monumentale et pittoresque : L'église de Ryes, t. 2, (lire en ligne), p. 301 à 305.
  • Bernard Ducouret, Ryes. Un canton du Bessin. Calvados, Développement culturel en Basse-Normandie, coll. « Images du Patrimoine », , 96 p. (ISBN 2908621061).
  • J.J.Bertaux, « Contribution à l'étude de l'art roman en Normandie : II. Le décor sculpté des églises paroissiales romanes de l'ancien doyenné de Creully », Annales de Normandie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • Besnoist de Saint-Maure, Généalogie des Ducs de Normandie
  • Laurence Lefèvre-Moulenq, L'Église Saint-Martin de Ryes, auto-édition, 1998