Église Saint-Martin de Metz

église située en Moselle, en France

L’église Saint-Martin est l’une des plus anciennes églises et paroisses catholiques de Metz. Elle se situe dans le quartier de Metz-Centre, 25 rue des Huiliers. Le saint patron est l’évêque Martin de Tours. Son clocher sonne de 8H à 20H.

Église Saint-Martin de Metz
Vue de l'église depuis la rue Maurice Barrès
Vue de l'église depuis la rue Maurice Barrès
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
Rattachement Évêché de Metz
Début de la construction XIIe siècle
Protection Logo monument historique Classé MH (1925)[1]
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Moselle
Ville Metz
Coordonnées 49° 06′ 52″ nord, 6° 10′ 37″ est

Carte

Historique

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Un premier sanctuaire situé sur le flanc sud-ouest de la ville gallo-romaine de Divodurum, à la limite d’une zone de jardins et de vignes donnera son nom à la paroisse Saint Martin, dite "in curtis", pour la distinguer de l'abbaye du même nom édifiée au pied du Mont Saint-Quentin[2], mais sa période de construction est inconnue.

 
Vestiges de l'enceinte gallo-romaine de part-et-d'autre du portail de l'église

Cet édifice a connu plusieurs étapes de construction et de transformation. La prospérité économique de Metz, puissante cité marchande, permit à l’extrême fin du XIIe siècle, la construction presque totale de l’édifice, partiellement élevé sur les murailles romaines du IIIe siècle[3]. De chaque côté du portail d’entrée actuel, se trouve un mur, vestige d’un bâtiment romain sur lequel a été bâtie l’église. Elle est citée en 1212 dans un acte de Frédéric II qui la place sous le patronage de l'hôpital Saint-Nicolas[4].

Une seconde campagne de transformation, à la charnière des XVe et XVIe siècles, permit l’érection du chœur, de la première sacristie et du transept, cependant qu’était donnée à Saint-Martin sa première parure de vitraux.

Le XIXe siècle voit le remplacement des verrières anciennes du chœur par des compositions de Laurent-Charles Maréchal, élève messin de Delacroix.

La tour du clocher a été rasée en 1565 pour des raisons militaires lors de la construction de la citadelle pour éviter qu'elle serve de poste d'observation en cas de siège. Le curé de l'église Saint-Martin fait étudier un plan pour un nouveau clocher par l'architecte messin Rémy-Édouard Jacquemin (1844-1906), après 1872. Il est rejeté par le conseil municipal qui demande à l'architecte de la ville, Braunwald, le , de nouveaux plans inspirés par l'église romane de l'Assomption de Notre-Dame d'Andernach, située près de Coblence. Le , le conseil municipal a donné son accord sur la reconstruction de la tour du clocher. Les plans sont approuvés lors du conseil municipal du . Ils sont rejetés par l'administration allemande qui reproche au projet de prévoir un clocher néo-roman sur une église gothique. Le nouvel architecte de la ville, Conrad Wahn, a alors élaboré un nouveau projet de style néo-gothique en diminuant son estimation de prix de 0 marks[5]. C'est le que le conseil municipal accepte le plan du clocher néo-gothique proposé par l'architecte Conrad Wahn. Le budget des travaux estimé à 45 000 marks est assumé par la paroisse, l'État et la ville de Metz. L'appel d'offres du est infructueux. Dans un mémoire adressé à l'autorité allemande, le maire de Metz, Alexander Halm, écrit en , que le clocher ayant été détruit par l'autorité française en 1565, « il entreprendrait une œuvre dont on ne pourrait attendre que sympathie et reconnaissance ». Le second appel d'offres du permet de donner le marché à l'entreprise de M. Goulon, de Metz. Le clocher est inauguré le [6]. Ce clocher détruit la symétrie du transept par l’amputation de son bras sud et modifiant l’aspect de l’église et son impact visuel dans le secteur[3]. C'est en que Jean-Baptiste Pelt (futur évêque de Metz) est nommé vicaire à la paroisse.

De nouveaux travaux de restauration ont été entrepris[Quand ?] au niveau du clocher, des vitraux, des menuiseries, de la charpente, de la statuaire et de l’horlogerie. Ils devraient se terminer à l’été 2012[3].

Personnalité

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Adam Philippe de Custine y est baptisé le le 5 février 1742[7]

Architecture

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Narthex

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Le narthex, ensemble de travées basses prolongeant le porche, s’avère remarquable. Sa construction doit dater de la fin du XIIe siècle ou du début du XIIIe siècle, par l’allure primitive de ses chapiteaux, si l’on en juge le caractère massif de ses piliers, et par la disposition d’ensemble qui rappelle celle des églises romanes ou même carolingiennes.

Au sortir du narthex, la nef frappe par son élévation. Cinq rangées de colonnes scandent la progression vers la croisée du transept. Les arcs aigus des travées, l’abondance des décorations florales, le caractère élancé des voûtes dénotent une influence champenoise. Les murs de la nef sont rompus par un faux triforium. Quatre piliers majestueux, d’un seul jet, délimitent l’avant-chœur.

Le chœur

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Le chœur témoigne de la richesse de l’art flamboyant du début du XVIe siècle, associant à l’élégance des grandes verrières, la disposition symétrique des panneaux de l’abside, ajourés d’entrelacs géométriques. Les vitraux anciens du chœur ont été dispersés dans le transept et les chapelles latérales, et remplacés en 1881 par dix tableaux dus à Laurent-Charles Maréchal.

La restauration du clocher et de la flèche

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En 2014 s'achève une campagne de restauration. Celle-ci, conduite par Christophe Bottineau, architecte en chef des Monuments historiques, a permis la restauration du massif et de la flèche du clocher, de sa base octogonale, de la balustrade de la tourelle, du retour ouest de l’avant-nef au nord et de l’étanchéité des soubassements[8].

Vitraux

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Une verrière avec saint Pierre, saint Nicolas, saint Jean l'Evangéliste et saint Claude, posée en 1506, d'abord dans la baie 6, dans le transept, et déplacée vers 1817 par l'architecte François Marie Pierre Derobe dans la baie 8. Elle a été complétée en 1841 et 1842 par Laurent-Charles Maréchal, et, en 1880, par Jean-Pierre Thiria. Démontée en 1939, elle est remontée en 1949 par Jean Gaudin. Elle a été classée en 1930[9].

Cinq verrières rappelant des épisodes de la vie de Saint-Martin réalisées par l'atelier de Maréchal et Champigneulle de Bar-le-Duc sont posées dans l'église, les baies 0,1,2, en , et pour les baies 3 et 4 en 1881. Ces vitraux remplacent ceux de Laurent-Charles Maréchal, posés en 1840. Ils ont été classés à titre d'objet en 1930[10].

Sept verrières ont été posées dans les baies 10, 11, 12, 13, 14, 16 et 18, réalisées par Laurent-Charles Maréchal, posées en 1850 et 1852, et classées à titre d'objet en 1930[11].

Vitrail du couronnement de Charles VII réalisé en 1910 par Michel Frédéric Thiria, peintre-verrier de Nancy. Le vitrail est classé au titre objet en 1930[12]

Deux vitraux représentant le martyre de saint Sébastien, attribué à l'atelier de Pierre d'Andlau, et une grisaille décorative avec colombe du Saint-Esprit, posés vers 1500. Ils ont été classés au titre objet en 1930[13].

Verrière de l'Annonciation dans la baie 23, offerte par Catherine de Gournay et sa famille vers 1467. Elle a été restaurée en 1841-1842 par Laurent-Charles Maréchal, en 1880 par Jean Pierre Thiria (1834-1897). Démontée en 1939, elle est remontée en 1949 par Jean Gaudin. Elle a été classée en 1930[14].

Une verrière représentant le ravissement de Marie Madeleine et des scènes de la Vie de la Vierge avec donateurs (baie 7), de 1467, restaurée en 1841-1842 par Laurent-Charles Maréchal, en 1880, par Jean Pierre Thiria[15].

Une verrière représentant diverses scènes de la Passion de Jésus, dans la baie 5, réalisée vers 1450-1460[16].

Orgue de tribune

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L'orgue de tribune

L'orgue de tribune de l'église a été réalisé par Roman Benedikt Nollet, en 1773, pour l'abbaye de Klausen comme l'indique une plaque figurant sur le buffet d'orgue[17]. Il est transféré en 1803 à l'église Saint-Martin de Metz au moment du rétablissement du culte dans l'église, où il est remonté par Pierre Grandjean. La partie instrumentale est transformée et agrandie, d'abord en 1843 par Daublaine et Callinet qui installent une nouvelle mécanique et l'adaptent au chant, puis en 1876 par Jean-Frédéric Verschneider. Le , l'orgue restauré par Jean Blési Barthélemy de Château-Salins est réceptionné par l'abbé Lajeunesse, organiste de la cathédrale, Thiriot, organiste de l'église Saint-Vincent, et Albrecht, organiste de l'église Saint-Martin.

L'orgue compte alors 42 jeux sur 3 claviers et un clavier à pédales de 27 notes avec 12 pédales de combinaison et une machine pneumatique[18],[19].

En 1950 il est entièrement électrifié par Roethinger qui remplace la console. Il devient muet vers 1990. Il est relevé par Jean-Baptiste Gaupillat en 2004 pour le remettre en fonction[20].

L'orgue est classé à titre d'objet le [21]. La partie instrumentale de l'orgue est classée à titre d'objet le [22].

Registration

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Grand orgue

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  • Bourdon 16
  • Montre 8
  • Gambe 8
  • Bourdon 8
  • Flûte 8
  • Prestant 4
  • Flûte 4
  • Nasard 2 2/3
  • Doublette 2
  • Tierce 13/5
  • Piccolo 1
  • Plein-Jeu 4 rgs
  • Cornet 5 rgs
  • Bombarde 16
  • Trompette 8
  • Clairon 4

Positif

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  • Quintaton 16
  • Viole 8
  • Bourdon 8
  • Flûte 8
  • Prestant 4
  • Flûte 4
  • Quinte 2 2/3
  • Flageolet 2
  • Clarinette 8

  • Trémolo
  • Bourdon 8
  • Harm 8
  • Eolienne 8
  • Céleste 8
  • Flûte oct 4
  • Nasard 2 2/3
  • Cymbale 3-4 rgs
  • Harm 8
  • Hautbois 8
  • Cromorre 8
  • Humaine 8

Pédale

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  • Basse 16
  • Soubasse 16
  • Quinte 10 2/3
  • Basse 8
  • Flûte 4
  • Bombarde 16
  • Trompette 8

Galerie photos

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Notes et références

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  1. « Eglise Saint-Martin », notice no PA00106832, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Dom Augustin Calmet, « Des abbés de Saint-Martin devant Metz, ordre de S. Benoît », dans Histoire ecclésiastique et civile de Lorraine, qui comprend ce qui s'est passé de plus mémorable dans l' archevêché de Trèves, et dans les évêchés de Metz, Toul et Verdun, depuis l'entrée de Jules César dans les Gaules jusqu'à la mort de Charles V, duc de Lorraine, arrivée en 1690, chez Jean-Baptiste Cusson, Nancy, tome 3, 1728, col. CXLIII-CXLVI (lire en ligne)
  3. a b et c Le patrimoine messin. Un trésor à entretenir dans Metz Magazine, Les journées européennes du patrimoine. 18 et 19 septembre 2010, Metz, septembre 2010, p. 6.
  4. Amédée Boinet, Metz. Église Saint-Nicolas, dans "Congrès archéologique de France". 83e session. Metz, Strasbourg et Colmar. 1920, Société française d'archéologie, 1922, p. 61.
  5. Niels Wilcken, Metz et Guillaume II. L'architecture publique à Metz au temps de l'empire allemand [1871-1918], Éditions Serpenoise, Metz, 2007, p. 113-114, (ISBN 978-2-87692-648-6)
  6. Jean-Claude Berrar, Renaud Berrar, Metz sous l'Empire Germanique, Éditions Serpenoise, Metz, 2003, p. 54.
  7. NMD Metz, paroisse Saint-Martin 1740-1745, cote GG127, vue 305, 2e acte
  8. « Restauration de l'église Saint-Martin », Metz Mag, no 44,‎ , p. 39
  9. « verrière à personnages : saint Pierre, saint Nicolas, saint Jean l'Evangéliste, saint Claude (baie 8) », notice no IM57001508, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  10. « 5 verrières figurées : légende de saint Martin (baies 0, 1, 2, 3, 4) », notice no IM57001510, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  11. « 7 verrières figurées : Longin transperce le cœur du Christ, saints, Education de la Vierge (baies 10, 11, 12, 13, 14, 16, 18) », notice no IM57001509, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  12. « verrière (vitrail tableau) : sacre de Charles VII (baie 17) », notice no IM57001511, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  13. « 2 verrières figurées : Martyre de saint Sébastien, grisaille décorative », notice no IM57001507, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  14. « verrière figurée : Annonciation (baie 23) », notice no IM57001506, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  15. « verrière figurée : ravissement de Marie Madeleine, scènes de la Vie de la Vierge, donateurs (baie 7, grisaille décorative) », notice no IM57001505, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  16. « verrière figurée : Passion du Christ (baie 5) », notice no IM57001503, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  17. Notice no PM57000206, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  18. Jean-Claude Berrar, Renaud Berrar, Metz sous l'Empire Germanique, Éditions Serpenoise, Metz, 2003, p. 54-55, (ISBN 2-87692-591-5)
  19. Fabdev, « Orgue de tribune église Saint-Martin - Metz, Moselle », sur inventaire-des-orgues.fr (consulté le )
  20. Atelier de facture d'orgues Jean-Baptiste Gaupillat
  21. « orgue de tribune », notice no PM57000744, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  22. « orgue de tribune : partie instrumentale de l'orgue », notice no PM57000207, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture

Annexes

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Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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  • Amédée Boinet, « Église Saint-Martin » dans Congrés archéologique de France. 83e session. Metz, Strasbourg et Colmar. 1920, Société française d'archéologie, Paris, 1922, p. 61-67(lire en ligne)
  • Guy Cabourdin, « Démographie et registres de catholicité dans une paroisse messine, Saint-Martin in curtis, 1566-1640 », A.E., 4, 1965, pp. 365–389.

Articles connexes

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Liens externes

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