Église Notre-Dame-du-Rosaire de Marseille

église située dans les Bouches-du-Rhône, en France

L'église Notre-Dame du Rosaire est une église de Marseille. Elle est l'église du couvent Saint-Lazare de Marseille.

Église
Notre-Dame du Rosaire
Photographie couleur montrant l'église et le couvent Saint Lazare.
L'église Notre-Dame du Rosaire et le Couvent Saint Lazare.
Présentation
Culte Catholique romain
Dédicataire Notre-Dame du Rosaire
Type Église
Rattachement Archidiocèse de Marseille
Début de la construction 1868
Fin des travaux 1880
Architecte Pierre Bossan
Style dominant Néo-classique
Protection Logo monument historique Inscrite MH (1995, église et crypte du couvent)[1]
Site web site officiel
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Bouches-du-Rhône
Commune Marseille
Arrondissement 6e
Coordonnées 43° 17′ 10″ nord, 5° 22′ 52″ est

Carte

Localisation

modifier

Elle située au 35 rue Edmond Rostand, dans le centre-ville de Marseille, à proximité de la place Castellane.

Adjacente au Couvent Saint-Lazare des Dominicains, elle s'insère discrètement dans un tissu urbain dense, sans recul sur l’étroite rue Edmond Rostand ; c’est une particularité de l’implantation de cette église conventuelle.

Historique

modifier

La construction de l’église Notre-Dame du Rosaire débute en 1868 sur les plans de l'architecte Pierre Bossan, connu pour son style éclectique et son travail sur la basilique Notre-Dame de Fourvière à Lyon. Le Révérend Père Hyacinthe-Marie Cormier, prieur du couvent dominicain de Marseille, commande l’église dans le but de créer un édifice dédié à la Vierge, centré sur l’iconographie des mystères du Rosaire.

Les Dominicains bénéficient alors de la grande générosité de leur voisine Anne Rosine Noilly-Prat, à la tête d’un commerce de spiritueux situé en face de l’église, elle finance en grande partie la construction de l’église.

La première pierre est posée le 24 novembre 1868, et l’église est bénie le 7 mars 1878. Bien que la construction ait été achevée dans les grandes lignes à cette date, des travaux additionnels sont réalisés, notamment dans le chœur des religieux, entre 1898 et 1899 par Joannes Rey, un disciple de Bossan.

L'histoire de cette église a connu quelques remous, notamment l'expulsion des Dominicains en 1880 et en 1903. En 1920, l'église et le couvent sont rendus aux frères dominicains. Pour cette raison, elle est aujourd'hui une propriété privée de la Province dominicaine de Toulouse alors qu'elle a été construite avant 1905. Durant les années cinquante, l’église subit de nombreuses modifications : le maître autel a été abattu, la chaire détruite. La chapelle Saint Thomas d'Aquin (deuxième travée gauche) a été profondément modifiée: un nouvel autel a été installé qui remploie le maître autel retiré du chœur et les peintures ont été masquées par un enduit gris.

Plusieurs frères ont contribué à l’histoire de Marseille du XXe siècle. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, le frère Joseph-Marie Perrin, de concert avec plusieurs autres Dominicains, protégea et sauva plusieurs dizaines d’évadés juifs du camp des Milles en les cachant notamment dans la crypte de l’église. Le 2 août 1999, Yad Vashem lui a décerné le titre de Juste parmi les Nations.

Architecture

modifier

Extérieur

modifier

L’église Notre-Dame du Rosaire présente une volumétrie simple : une nef centrale flanquée de deux collatéraux, un chœur avec un chevet plat, sans transept ni clocher. La façade principale est décorée des quinze mystères du Rosaire sculptés en relief sur toute sa hauteur.

Intérieur

modifier

L’intérieur de l’église est conçu pour donner une impression de montée spirituelle, avec une architecture s’élevant du lourd au léger, depuis les bases massives des chapiteaux jusqu'aux nervures élancées de la nef avec les hautes fenêtres, ornées de vitraux très lumineux sous le soleil marseillais.

Décoration intérieure et chapelles

modifier

L'église se distingue dans le patrimoine marseillais par la richesse de son ornementation intérieure, comprenant des sculptures, des peintures murales, et des vitraux. Les vitraux, réalisés par Jean-Baptiste Barrelon, représentent de chaque côté de la nef vingt-quatre grandes figures de saints et saintes dominicains. L’iconographie sculptée sur le haut relief en pierre blanche au-dessus du chœur représente la scène où la Vierge remet le Rosaire à saint Dominique. Le travail exceptionnel d’ornementation rend chaque colonne, chaque chapiteau unique.

Jacobé Razuret, décorateur et F. Révérant, peintre viennent de l’Atelier d’art sacré de Valence ou de Lyon, leur décors de grande qualité laissent découvrir un motif floral aux trois couleurs représentant les mystères du Rosaire : blanc pour les Joyeux, rouge pour les Douloureux, et or pour les Glorieux.

L’église possède six chapelles latérales, chacune dédiée à un saint spécifique, ornée de frises représentant des attributs de ces saints, comme le flambeau pour Saint-Dominique et la barque pour Saint-Lazare.

État actuel, projet de restauration et protection

modifier

L'église et sa crypte sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 28 septembre 1995[1].

Après avoir été en grande partie abandonnée dans les années 1970-1990, l’église Notre-Dame du Rosaire est aujourd’hui en mauvais état. Les infiltrations d’eau et le manque d’entretien ont provoqué des dommages significatifs, en particulier dans les voûtes et les toitures. Un projet de restauration est en préparation pour préserver ce patrimoine historique et artistique. La rénovation devrait concerner à la fois la structure et les décors intérieurs classés du XIXe siècle, ainsi que la réhabilitation des chapelles latérales. Les travaux de restauration vont être menés en collaboration avec des experts en patrimoine pour conserver l’intégrité de l’œuvre de Pierre Bossan.

La Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) a montré un intérêt particulier pour l'église Notre-Dame du Rosaire, notamment en raison de l’intérêt et de la fragilité de ses décors peints du XIXe siècle, gravement dégradés. La DRAC soutient une série de tests innovants. Ils seront réalisés sous l'observation du Centre Interdisciplinaire de Conservation et de Restauration du Patrimoine (CICRP). Il est envisagé[réf. nécessaire] de recourir à la technique innovante du nettoyage au laser. Cette solution est beaucoup moins invasive qu'un nettoyage chimique ou mécanique. Elle permet de préserver les pigments fragilisés par le temps et ainsi de conserver l'intégrité des peintures du XIXe siècle.

Usage actuel

modifier

La communauté des Dominicains de Marseille continue aujourd'hui d'offrir de nombreuses activités, tant religieuses que culturelles, avec un rayonnement qui dépasse le cadre d'une simple église de quartier. Leur église est un lieu unique à Marseille où l’office religieux est célébré intégralement et publiquement chaque jour, rassemblant une assemblée nombreuse de fidèles. Le centre Cormier adjacent à l’église accueille des conférences, des cours et des expositions. Le couvent Saint Lazare accueille le noviciat de la Province Dominicaine de Toulouse, l’église est donc utilisée quotidiennement par les novices.

Notes et références

modifier
  1. a et b Notice no PA00135623, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Bibliographie

modifier

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Personnalités liées

modifier