Édifice gallo-romain de Vernou-sur-Brenne

édifice à Vernou-sur-Brenne (Indre-et-Loire)

L'édifice gallo-romain de Vernou-sur-Brenne est le vestige d'un bâtiment antique situé dans la commune française de Vernou-sur-Brenne dans le département d'Indre-et-Loire.

Édifice gallo-romain de Vernou-sur-Brenne
Dessin par Arcisse de Caumont des ruines vues du nord.
Présentation
Type
Construction
IIe ou IIIe siècle
Propriétaire
personne privée
Patrimonialité
Localisation
Pays
Département
Commune
Coordonnées
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Parfois dénommé de manière abusive « palais de Pépin le Bref », il date en réalité de la période gallo-romaine, du IIe ou du IIIe siècle. Sa fonction est incertaine; il s'agit peut-être d'un bâtiment appartenant à des thermes publics ou privés, Vernou-sur-Brenne étant dans l'Antiquité une agglomération secondaire au carrefour de deux voies gallo-romaines ou plus anciennes. Ses vestiges, largement inclus dans des constructions plus récentes, sont inscrits comme monuments historiques en 1947.

Localisation, contexte géographique et historique

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Vernou dans la cité des Turones.

Le site de Vernou-sur-Brenne semble faire l'objet d'une occupation humaine continue du Néolithique à La Tène[2].

Plus tard, c'est probablement une agglomération secondaire dès l'Antiquité[3] ; la grande voie antique qui, de Cenabum (Orléans) à l'est à Caesarodunum (Tours) puis Juliomagus (Angers) à l'ouest, longe la Loire sur sa rive droite passe à proximité — elle apparaît sur la table de Peutinger — ; à Vernou s'embranche une autre voie antique qui longe la Brenne et se dirige vers le nord et Vendôme[4].

Le site est toujours habité sous les Mérovingiens et le nom de Vernaus vicus est cité à la fin du VIe siècle par Grégoire de Tours (Histoire des Francs, X, 3, 1)[5].

Le bâtiment gallo-romain, seule construction datant de l'Antiquité, est situé au nos 3-5 rue Aristide-Briand, dans le centre de Vernou, à une centaine de mètres de la rive gauche de la Brenne[6].

Description et fonction

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Un bâtiment imposant

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Plan des vestiges[7],[8].

Le bâtiment affecte une forme rectangulaire allongée d'ouest en est mais les premières observations faites en 1856 montrent que sa partie orientale a déjà disparu, ce qui rend difficile l'appréciation de ses dimensions d'autant plus que, depuis cette date, d'autres parties ont été détruites. Les plus hauts murs conservés s'élèvent à 6,80 m mais ils sont partiellement arasés ; le bâtiment est large de 11,65 m pour une longueur d'au moins 20,60 m ; aucun détail des aménagements intérieurs ne semble avoir subsisté[6].

Détails des arcatures.

Les murs de cet édifice, larges de 0,65 à 0,75 m sont constitués de deux parements en petit appareil de moellons calcaires avec interposition, à intervalles réguliers, d'un ou plusieurs lits de briques ou de tuiles[9] ; le mortier de liaison est blanc ou rose (incluant de la brique ou de la tuile pilée)[10]. Ces parements enserrent un blocage en moellons. Des arcades en plein cintre, murées, et des arcs de décharge ont leur voûte réalisée en alternance de tuiles et pierres plates[1]. Le style architectural de l'ensemble peut accréditer l'hypothèse d'une construction du IIe ou du IIIe siècle[11].

Un fragment de sol de mortier rose, retrouvé à l'intérieur du bâtiment, paraît appartenir au frigidarium de thermes mais cet aménagement est sans doute intervenu dans un second temps, à l'occasion d'un remaniement ou d'une totale réaffectation du bâtiment, au même titre qu'un conduit d'évacuation traversant le mur nord, percé à cet effet[10]. Là où elles ont pu être observées, les fondations des murs consistent en un ensemble de blocs de tuffeau de forme irrégulière liés au mortier à la chaux[10].

Une fonction à préciser

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Certains, comme Jean-Jacques Bourassé et Arcisse de Caumont dans un premier temps, ont vu dans cet édifice les vestiges d'une basilique fondée par l'évêque Perpet et mentionnée par Grégoire de Tours[12] ou une résidence des archevêques de Tours. Une tradition populaire le désigne sous le nom de « palais de Pépin le Bref ». Toutes ces attributions sont sans fondement[9]. L'hypothèse d'un gîte d'étape à proximité d'une voie antique[1] est suggérée dans un second temps par Arcisse de Caumont qui note la similitude architecturale entre l'édifice de Vernou et le bâtiment principal des Maselles à Thésée[13].

Jason Wood, pour sa part, après les observations faites en 1988-1990, pense plus probable que le bâtiment ait fait partie de thermes publics liés à l'agglomération secondaire[10], avis partagé par d'autres archéologues[14],[15], bien qu'il puisse aussi s'agir du balnéaire[Quoi ?] d'une villa privée[16].

Protection et vestiges

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Les vestiges du bâtiment sont inscrits comme monument historique par arrêté du [1].

Image externe
  Détail d'une arcade sur la base Mémoire.

En 1983, le parement des murs et la partie supérieure de plusieurs arcades sont encore visibles dans un grenier[17]. La base des murs ouest et nord est également préservée au rez-de-chaussée du même bâtiment, mais elle est recouverte d'un enduit[18]. Une partie du mur méridional existe encore, dépassant d'une habitation moderne et montrant le départ d'un arc. Enfin, selon Josette-Hélène Vagnini-Plot le mur orienté nord-sud qui sépare les numéros 5 et 7 de la rue Aristide-Briand pourrait appartenir au bâtiment[18].

Références

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  1. a b c et d Notice no PA00098282, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Claude Croubois (dir.), L’indre-et-Loire – La Touraine, des origines à nos jours, Saint-Jean-d’Angely, Bordessoules, coll. « L’histoire par les documents », , 470 p. (ISBN 2-9035-0409-1), p. 31,50,52,53.
  3. Élizabeth Zadora-Rio, « Vicus, castrum et villa au 6e s. d’après les sources textuelles », dans Élizabeth Zadora-Rio (dir.), Atlas Archéologique de Touraine : 53e supplément à la Revue archéologique du Centre de la France, Tours, FERACF, (lire en ligne [PDF]).
  4. Christèle Hervé, « Le agglomérations secondaires de la civitas Turonorum », Revue archéologique du Centre de la France, no 42 (supplément) « Actes de la table ronde d'Orléans, 18-19 novembre 2004, organisée dans le cadre du PCR "Agglomérations secondaires antiques en région Centre" »,‎ , p. 28 (lire en ligne).
  5. Stéphane Gendron, L'origine des noms de lieux de l'Indre-et-Loire, Chemillé-sur-Indrois, Hugues de Chivré, , 303 p. (ISBN 978-2-9160-4345-6), p. 246.
  6. a et b Wood 1991, p. 232.
  7. Wood 1991, p. 233.
  8. Vagnini-Plot 2005, p. 42.
  9. a et b Ranjard 1949, p. 682.
  10. a b c et d Wood 1991, p. 234.
  11. Vagnini 1983, p. 17.
  12. de Caumont 1856, p. 499.
  13. de Caumont 1870, p. 622.
  14. Christèle Hervé, « Les agglomérations secondaires gallo-romaines », dans Élizabeth Zadora-Rio (dir.), Atlas Archéologique de Touraine : 53e supplément à la Revue archéologique du Centre de la France, Tours, FERACF, (lire en ligne [PDF]).
  15. Jacques Seigne, « L'architecture monumentale gallo-romaine », dans Élizabeth Zadora-Rio (dir.), Atlas Archéologique de Touraine : 53e supplément à la Revue archéologique du Centre de la France, Tours, FERACF, (lire en ligne [PDF]).
  16. Alain Ferdière, « Entre ville et campagne : le réseau d'agglomérations secondaires de la cité des Turons », dans Henri Galinié (dir.), Tours antique et médiéval. Lieux de vie, temps de la ville. 40 ans d'archéologie urbaine ; 30e supplément à la Revue archéologique du centre de la France, Tours, FERACF, coll. « Recherches sur Tours », , 440 p. (ISBN 978-2-9132-7215-6, lire en ligne), p. 350.
  17. Provost 1988, p. 74.
  18. a et b Vagnini-Plot 2005, p. 43.

Pour en savoir plus

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Bibliographie

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  • Arcisse de Caumont, « Sur le monument romain de Vernou », bulletin Monumental, vol. 22, t. II,‎ , p. 497-500 (lire en ligne).
  • Arcisse de Caumont, « Le monument romain de Vernou », bulletin Monumental, vol. 36, t. VI,‎ , p. 621-624 (lire en ligne).
  • Michel Provost, Carte archéologique de la Gaule - l'Indre-et Loire-37, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, , 141 p. (ISBN 2-8775-4002-2).
  • Robert Ranjard, La Touraine archéologique : guide du touriste en Indre-et-Loire, Mayenne, Imprimerie de la Manutention, (réimpr. 1986), 3e éd., 733 p. (ISBN 2-8555-4017-8).
  • Josette-Hélène Vagnini, De Vernadum à Vernou-sur-Brenne, sous l'Ancien Régime, [l'auteur], , 178 p., tapuscrit.
  • Josette-Hélène Vagnini-Plot, Naissance d'un bourg ligérien, au cœur de la Touraine, Vernou-sur-Brenne : de vent de galerne en vent d'amont, [l'auteur], , 367 p.
  • Jason Wood, « Vernou-sur-Brenne (Indre-et-Loire), 5, rue Aristide-Briand, "Palais de Pépin le Bref" », Revue archéologique du Centre de la France, t. XXX,‎ , p. 232-235 (lire en ligne).

Articles connexes

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Liens externes

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