École supérieure du NSDAP
L'École supérieure du NSDAP (allemand : Hohe Schule der NSDAP, littéralement « haute école du NSDAP ») est un projet de l'idéologue du Parti national-socialiste des travailleurs allemands Alfred Rosenberg visant à créer une université pour les responsables du parti. L'établissement devait être construit sur les rives du lac Chiemsee.
Structure
modifierLa Bibliothèque centrale de l'École supérieure du NSDAP
modifierLa Bibliothèque centrale (Zentralbibliothek der Hohen Schule der NSDAP) est la première section de l'École à être créée. Elle est fondée dès 1939 à Berlin[1],[2] et accueille principalement les collections de bibliothèques privées juives[3]. Elle est évacuée en 1942 vers le monastère de Tanzenberg[3] en Carinthie (sud de l'Autriche). En 1945, plus de 600 000 ouvrages, dont certains de grande valeur, sont conservés[4].
L'Institut de recherche sur la question juive
modifierLe , Rosenberg reçoit l'ordre d'Adolf Hitler de poursuivre les travaux préparatoires à l'ouverture de l'université[5] :
« La « Hohe Schule » sera un jour le centre de la recherche, de l'enseignement et de l'éducation nationale-socialiste. Elle sera fondée après la guerre. Cependant, pour encourager le travail préparatoire commencé, j'ordonne que le Reichsleiter Alfred Rosenberg poursuive ces préparatifs, particulièrement dans les domaines de l'étude et de la création de la bibliothèque. Les services du parti et de l'État sont tenus de lui apporter toute assistance dans ce travail[5],[2]. »
— Adolf Hitler, .
Pour atteindre l'objectif fixé par le Führer, l'équipe d'intervention du Reichsleiter Rosenberg (Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg), avec l'aide de la Gestapo, pille[6] les ouvrages des bibliothèques et des archives des loges maçonnique et des juifs d'Europe occupée, à la recherche de documents pertinents pour l'université[5], rassemblés dans l'« Institut de recherche sur la question juive » (Institut zur Erforschung der Judenfrage) ouvert en [3] à Francfort-sur-le-Main, une des composantes de l'École. Plus de 550 000 volumes[7] sont saisis et envoyés à Francfort[3] en attendant la fin de la guerre et un transfert à Chiemsee en Bavière, qui devait être son lieu d'implantation[8]. En 1943, l'Institut, qui compte plusieurs millions d'ouvrages, est transféré à Hungen à la suite des bombardements britanniques[3].
Notes et références
modifier- Sumpf et Laniol 2012, p. 43.
- (de) « Zentralbibliothek der Hohen Schule der NSDAP », sur bibliothek.univie.ac.at (consulté le ).
- Sumpf et Laniol 2012, p. 42.
- Sumpf et Laniol 2012, p. 43-44.
- (en) « Nuremberg Trial Proceedings Vol. 7 fifty-second day Wednesday, 6 February 1946 », sur law.yale.edu, (consulté le ).
- (en) « Nazi Conspiracy and Aggression Volume 1 Chapter XIV - The Plunder of Art Treasures », sur law.yale.edu, .
- Sumpf et Laniol 2012, p. 231.
- Davidson 1997, p. 127.
Bibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Alexandre Sumpf et Vincent Laniol, Saisies, spoliations, restitutions : Archives et bibliothèques au XXe siècle, Presses universitaires de Rennes, , 384 p. (ISBN 978-2-7535-6883-9, lire en ligne).
- (en) Eugene Davidson, The Trial of the Germans : An Account of the Twenty-Two Defendants Before the International Military Tribunal at Nuremberg, Université d'État du Missouri, , 637 p. (ISBN 978-0-8262-1139-2, lire en ligne).