École de l'aviation légère de l'Armée de terre
L'École de l'aviation légère de l'Armée de terre (EALAT) est une école de l'Armée de terre française chargée de l'instruction des pilotes d'hélicoptères de l'aviation légère de l'Armée de terre. Elle est implantée sur deux sites situés à Le Cannet-des-Maures (base « général Lejay ») et Dax (base « général Navelet »)[3].
École de l'aviation légère de l'Armée de terre | |
Logo de l'école de l'aviation légère de l'Armée de terre | |
Création | Depuis :
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Pays | France |
Allégeance | France Allemagne |
Branche | Armée de terre |
Type | École militaire |
Rôle | Aviation légère de l'Armée de terre |
Fait partie de | Commandement des forces terrestres |
Garnison | Le Cannet-des-Maures Dax |
Surnom | EALAT |
Devise | Erunt Aquilae [Les aigles y seront][1] |
Anniversaire | Sainte-Clotilde (4 juin) |
Décorations | Médaille de l'Aéronautique |
Commandant | Général de brigade David Cruzille[2] |
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L'école est aussi chargée de la qualification de vol aux instruments pour des pilotes de l’Armée de l'air et de la Marine nationale. L'une de ses composantes est binationale avec l'école franco-allemande de formation des équipages Tigre[3].
Au total, 15 000 heures de vol par an sont effectués par ses appareils[4], au profit de la formation des pilotes, mais aussi dans le cadre de l'opération Héphaïstos (lutte contre les feux de forêts), qui chaque été, permet le transport par hélicoptère d’hommes de l'unité de la sécurité civile UIISC 7 dans certaines zones inaccessibles par la route[5],[6].
Histoire
modifierTout comme l'ALAT qui est issue de l'aviation légère d'observation d'artillerie (ALOA), l'école est héritière de l'école de spécialisation de l’aviation légère d'observation d'artillerie (ES ALOA) créée en mai 1953, elle-même fondée à partir du CPOA (Cours pratique d'observation aérienne) créé en octobre 1945[7].
- : création de l'école de spécialisation de l'aviation légère de l'Armée de terre (ES ALAT) à Mayence en Allemagne de l'Ouest, avec un détachement dans ce même pays à Finthen et un autre en France à Satory dans les Yvelines.
- : création de l'école d'application de l'aviation légère de l'Armée de terre (EA ALAT) à Satory, en fusionnant l'escadrille d'instruction sur hélicoptères Vertol H-21 du Cannet-des-Maures et de l'annexe de l'ES ALAT.
- : l'école d'application est transférée à Sidi-Bel-Abbès (Algérie française).
- : rapatriement complet de l'ES ALAT à Dax (Landes).
- : retour complet en métropole de l'EA ALAT sur la commune du Cannet-des-Maures.
- : unification des deux bases écoles sous l'unique nom : EAALAT.
- : renommage en école de l'aviation légère de l'Armée de terre (EALAT).
- : création de l’école franco-allemande Tigre.
- : création du centre de formation interarmées (CFIA) NH90[4],[3].
- : deux hélicoptères Gazelle de l'école se percutent en vol, tuant les cinq officiers à leurs bords[8].
Les unités
modifierBase école - 6e régiment d'hélicoptères de combat
modifierAprès leur formation à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr, les nouveaux officiers ayant choisi comme arme l'aviation légère de l'Armée de terre, rejoignent en premier le site de l'école de l'ALAT situé sur la base « général Navelet » à Dax (Landes), pour y suivre la formation initiale de pilotage. Ils seront rejoints par leurs camarades issus des écoles Polytechnique, Navale, de l'air ou des officiers de gendarmerie qui eux aussi ont choisi de devenir pilote d'hélicoptères au profit d'une des 4 armées.
Outre le pilotage de base, les élèves suivent des modules spécifiques : vol à très basse altitude, pilotage assisté par jumelles de vision nocturne et pilotage aux instruments en circulation aérienne militaire[9].
C'est à l'issue des douze à quinze mois de formation initiale que les élèves sont brevetés « Pilote Militaire d'Hélicoptères » et rejoignent ensuite la base école « général Lejay » au Cannet-des-Maures pour la formation liée au choix de la filière (manœuvre et assaut, appui et destruction ou reconnaissance et attaque)[10].
Le site est baptisé du nom du général Jean Navelet, commandant de l’ALAT, décédé dans le crash du Broussard qui le transportait au-dessus de la Forêt-Noire (Allemagne), le 27 juin 1967[11].
Au cours de l'été 2019, elle prend l’appellation de base école - 6e régiment d'hélicoptères de combat.
Base école - 2e régiment d’hélicoptères de combat
modifierLa base école située au Cannet-des-Maures pour la formation par spécialité et au combat[10],[9]. Elle participe à la formation des instructeurs sols du personnel navigant. De plus, elle assure la formation continue des pilotes expérimentés (préparation opérationnelle). L'emplacement du site offre aux pilotes une grande diversité de terrains d’entraînements : mer Méditerranée, moyenne montagne ou plateaux (Valensole ou celui des Pallières)[12]. Environ 20 % des vols s'y déroulent de nuit[12].
La base organise tous les deux ans sur son aérodrome militaire du Luc – Le Cannet, un meeting aérien, celui de fêtant les soixante ans de l'ALAT[13].
Le site est baptisé du nom du général André Lejay, premier commandant de l’ALAT, dont il a activement participé à sa création en novembre 1954[14]. son nom avait été donné aussi à la base du GALDIV 7 dissous en 1977
Au cours de l'été 2019, elle prend l’appellation de base école - 2e régiment d'hélicoptères de combat.
École Franco-allemande de formation des équipages Tigre (EFA Tigre)
modifierL’EFA Tigre est créée le 1er juillet 2003 pour préparer la formation les futurs équipages de l’hélicoptère de combat Tigre de l'ALAT et de l'Armée allemande. Les premiers appareils ont été affectés à l'école en 2005, tandis que le premier stage de formation a eu lieu en 2006[15].
Les élèves disposent d'une formation composé à 65 % de séances sur simulateurs dispensés dans la langue de l’aéronautique : l'anglais. Le reste étant composé des cours de pilotages réel dispensé par des instructeurs de la même nationalité que l'élève, en effet les hélicoptères tigres allemand et français ne disposent pas des mêmes systèmes d'armement[16].
Au total 325 personnes y travaillent et le commandement de l'école tourne tous les trois ans entre les deux pays, le commandant en second était de nationalité différente du chef de corps. L'école a également formé des pilotes espagnols et australiens[16],[15].
Centre de formation inter-armées NH90 (CFIA NH90)
modifierLe centre de formation inter-armées NH90, créé le 1er juillet 2010, est un organisme à vocation interarmées (OVIA) chargé de la formation des pilotes de l'Armée de terre et de la Marine nationale sur ce nouvel hélicoptère de transport et de lutte anti-surface/anti-sous-marine[3]
Le cursus est composé de trois mois de cours théoriques suivis par 36 heures sur simulateur et 33 heures de vol[17]. Après cette formation initiale, les pilotes de la marine rejoignent ensuite la base d'aéronautique navale d'Hyères pour leur spécialisation sur la version marine de cet appareil[17].
Le centre de formation a également une vocation internationale : 47 mécaniciens belges et deux pilotes espagnols ont été accueillis en 2014. D'autres le seront encore pour ces deux pays mais aussi pour l'armée suédoise qui a signé un contrat sur quatre ans prévoyant 300 à 800 heures/an d’entrainement sur simulateurs[18].
Centre de formation des mécaniciens ALAT
modifierLes personnels mécaniciens ALAT sont formés sur deux emprises ; ils suivent une primo-formation à l'école du Matériel de Bourges afin d'être qualifié mécanicien hélicoptère d'une durée de 6 à 8 mois pour les sous officiers et officiers[19] puis une formation de spécialisation sur le matériel sur lesquels ils serviront. Dans ce cadre, ils peuvent passer les qualifications de mécaniciens navigants[20].
Centre de vol en montagne (CVM)
modifierLe centre de vol en montagne (CVM), créé le 9 juin 1960 et situé sur la commune de Sainte-Léocadie (Pyrénées-Orientales), est rattaché à la base en 1999[3],[21].
Centre de formation franco-allemand de Fassberg
modifierLe centre de formation franco-allemand du personnel technico-logistique (CFA-PTL), situé à Fassberg en Allemagne, forme les maintenanciers de l’hélicoptère Tigre. Il a été inauguré le .
Matériels
modifierDepuis 2008, un contrat de partenariat d’une durée de 22 ans a été signé avec la société Hélidax. Sur la base landaise, cette dernière fournit 36 appareils Colibri qui remplacent les anciennes Gazelle sur lesquelles les pilotes étaient jusqu'à présent formés[22]. Le principal objectif de ce remplacement étant de faire baisser le coût de l'heure de vol : celui d’une Gazelle revenant à 2 300 euros contre 900 euros pour celui d’un Colibri. Le 22 mai 2013, les hélicoptères de cette société ont dépassé les 50 000 heures de vols au profit de l'EALAT[23]. Outre la formation initiale, ces hélicoptères peuvent être détachés dans les unités pour permettre aux pilotes d'effectuer des « vols de substitution », c'est-à-dire des entrainements simples à moindre coût[24].
La base école « général Lejay » possède l’ensemble des appareils en service depuis de nombreuses années au sein de l'ALAT : Gazelle, Fennec et Puma.
En 2013, l'EFA Tigre compte 14 hélicoptères de combat Tigre, dont neuf version française (HAP, Hélicoptère Appui Protection) et cinq version allemande (KHS, Kampfhubschrauber, en français Hélicoptère de combat)[16].
Le CFIA NH90 dispose quant à lui de huit NH90, version Caïman, le premier ayant été livré en [25].
Commandants
modifierCommandants de l'ES ALOA (1953-1957)[7] :
- mai 1953 au : colonel André Lejay
- au : colonel Bernard Delaine
Commandants de L'EA.ALAT (1957-1994)[26] :
- au : lieutenant-colonel Jean Razy
- au : colonel Marcel Duverger
- au : chef de bataillon Raymond Capieu
- au : chef d'escadron Philippe Sommerer
- au : chef d'escadron André Coffrand
- au : lieutenant-colonel Raymond Jestin
- au : lieutenant-colonel Jacques Bouleau
- au : lieutenant-colonel Armand Le Roy
- au : colonel Denis Lafarie
- au : colonel Bernard Dubourneau
- au : colonel Michel Mage
- au : colonel puis général André Martini
- au : colonel Yves Breteau
- au : colonel Jean-Marie Pauty
- au : colonel Charles-Henri De Monchy
- au : colonel Daniel Pradié
- au : lieutenant-colonel Richard Capois
- au : lieutenant-colonel Yann Pertuisel
- au : lieutenant-colonel Xavier Tissot
- au : colonel Arnaud Martin
- au : colonel Éric du Fayet de la Tour
- au : colonel Nicolas Veillon
- au : colonel Michel Dorandeu
- au : colonel Benoît Vidaud
- au : colonel Arnaud Faure
- au : lieutenant-colonel Xavier Mouret
- au : colonel Benoît Cirée
- au : lieutenant-colonel Xavier Dorange
Commandants de l’état-major de l'école (depuis 1994)[27] :
- au : général Charles-Henri De Monchy
- au : général Armel Davout d'Auerstaedt
- au : général Hubert Remond
- au : général Jacques Gratteau
- au : général Jean Roche
- au : général Bruno De Lassus Saint-Genès
- au : général Patrick Tanguy
- au : général Yann Pertuisel
- au 1er août 2012 : général Olivier Gourlez de La Motte
- au : général Marc Demier
- au : général Thierry Le Pichon
- au : général Jean Bouillaud
- au : général Pierre Meyer[28]
- depuis le : général David Cruzille[2]
Musée de l'aviation légère de l'Armée de terre et de l'hélicoptère
modifierLe musée de l'aviation légère de l'Armée de terre et de l'hélicoptère est présent sur la base de Dax, il regroupe une trentaine d'appareils sur 2 500 m2 de hangars[29],[30].
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- « Site officiel de l'école », EALAT (consulté le )
- « École de l'aviation légère de l'Armée de terre », Site officiel de l'Armée de terre française, (consulté le )
- « Musée de l'aviation légère de l'Armée de terre et de l'hélicoptère », Association des amis du Musée de l'aviation légère de l'Armée de terre et de l'hélicoptère (consulté le )
Bibliographie
modifier- André Martini, L'histoire de l'aviation légère de l'Armée de terre 1794-2004 : de l'Entreprenant au Tigre, Lavauzelle, coll. « Histoire, mémoire et patrimoine », , 427 p. (ISBN 978-2-702-51277-7).
Notes et références
modifier- « Insigne EALAT », sur alat.fr (consulté le ).
- Décret du 18 juillet 2022 portant affectation d'officiers généraux.
- « École de l'aviation légère de l'Armée de terre », Site officiel de l'Armée de terre française, (consulté le ).
- « L'EALAT - École de l'Aviation Légère de l'Armée de terre »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur lecannetdesmaures.com (consulté le ).
- « DIAPO. La Patrouille de France et tant d'autres ce dimanche au Cannet-des-Maures », Var-Matin, (consulté le ).
- Didier Chalumeau, « Feux de forêt: la campagne Héphaïstos est lancée », Nice-Matin, (consulté le ).
- « École de Spécialisation de l’Aviation Légère d'Observation d'Artillerie - ES.ALOA », sur alat2.fr (consulté le ).
- « Le crash de deux hélicoptères de l'armée de terre fait cinq morts dans le Var », Libération, (consulté le ).
- « Les hélicoptères de l'Armée de terre : situation et perspectives - Les écoles de formation », Sénat, (consulté le ).
- « Pilote d'hélicoptère sous contrat d'officier »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur recrutement.terre.defense.gouv.fr (consulté le ).
- « Général Jean Navelet »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Union Nationale des Anciens de l'ALAT (consulté le ).
- « Depuis la base du Luc, des hélicoptères survolent, jour et nuit, tout le Var », Var-Matin, (consulté le ).
- « Informations - Meeting Le Luc »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur meeting-leluc.fr (consulté le ).
- « Général André Paul Lejay », Union Nationale des Anciens de l'ALAT (consulté le ).
- « Création de l'école franco-allemande »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Site officiel de l'Armée de terre française, (consulté le ).
- « Côte à côte dix ans de l’Ecole franco-allemande TIGRE », La Lettre Diplomatique (consulté le ).
- « NH90 Caïman, direction le 1er RHC », sur comao.fr (consulté le ).
- Frédéric Lert, « Le CFIA poursuit son internationalisation en 2015 », Air et Cosmos, (consulté le ).
- « Chef de section aéromobilité » [PDF], sur emb.terre.defense.gouv.fr (consulté le ).
- « Maintenance aéronautique »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur unaalat.fr (consulté le ).
- « Centre de vol en montagne », Site officiel de l'Armée de terre française, (consulté le ).
- Jean-Dominique Merchet, « Dax, la nouvelle école "privée" des armées », Libération, (consulté le ).
- « La flotte d’Hélidax dépasse le cap des 50 000 heures de vol », Défense conseil international, (consulté le ).
- Frédéric Lert, « https://www.air-cosmos.com/article/hlicoptres-lirrsistible-croissance-des-vols-de-substitution-18760 », Air et Cosmos, (consulté le ).
- « Arrivée du 1er hélicoptère Caïman au Centre de formation interarmées NH90 », Armée de terre, (consulté le ).
- « Commandants de l'EAALAT », sur alat.fr (consulté le ).
- « Les Commandants de l'État-Major de l'EAALAT, puis de l'EALAT », sur alat.fr (consulté le ).
- Décret du 15 juin 2020 portant affectation d'officiers généraux.
- « Musée de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre et de l'Hélicoptère », (consulté le ).
- « La visite du musée », Association des Amis du Musée de l'aviation légère de l'Armée de terre et de l'hélicoptère (consulté le ).