Échecs Capablanca

variante du jeu d'échecs

Les échecs Capablanca sont une variante du jeu d'échecs, se jouant sur un échiquier 10×8. Le jeu fut nommé d'après son inventeur, l'ancien champion du monde d'échecs, José Raúl Capablanca (1888-1942). En plus des pièces standard, chaque joueur dispose de deux pièces féeriques, à savoir :

  • Chancellor une Impératrice (ou Chancelier), qui combine les mouvements du cavalier et de la tour;
  • Archbishop une Princesse (ou Centaure), qui combine les mouvements du cavalier et du fou.
abcdefghij
8
Tour noire sur case blanche a8
Cavalier noir sur case noire b8
Princesse noire sur case blanche c8
Fou noir sur case noire d8
Dame noire sur case blanche e8
Roi noir sur case noire f8
Fou noir sur case blanche g8
Impératrice noire sur case noire h8
Cavalier noir sur case blanche i8
Tour noire sur case noire j8
Pion noir sur case noire a7
Pion noir sur case blanche b7
Pion noir sur case noire c7
Pion noir sur case blanche d7
Pion noir sur case noire e7
Pion noir sur case blanche f7
Pion noir sur case noire g7
Pion noir sur case blanche h7
Pion noir sur case noire i7
Pion noir sur case blanche j7
Case blanche a6 vide
Case noire b6 vide
Case blanche c6 vide
Case noire d6 vide
Case blanche e6 vide
Case noire f6 vide
Case blanche g6 vide
Case noire h6 vide
Case blanche i6 vide
Case noire j6 vide
Case noire a5 vide
Case blanche b5 vide
Case noire c5 vide
Case blanche d5 vide
Case noire e5 vide
Case blanche f5 vide
Case noire g5 vide
Case blanche h5 vide
Case noire i5 vide
Case blanche j5 vide
Case blanche a4 vide
Case noire b4 vide
Case blanche c4 vide
Case noire d4 vide
Case blanche e4 vide
Case noire f4 vide
Case blanche g4 vide
Case noire h4 vide
Case blanche i4 vide
Case noire j4 vide
Case noire a3 vide
Case blanche b3 vide
Case noire c3 vide
Case blanche d3 vide
Case noire e3 vide
Case blanche f3 vide
Case noire g3 vide
Case blanche h3 vide
Case noire i3 vide
Case blanche j3 vide
Pion blanc sur case blanche a2
Pion blanc sur case noire b2
Pion blanc sur case blanche c2
Pion blanc sur case noire d2
Pion blanc sur case blanche e2
Pion blanc sur case noire f2
Pion blanc sur case blanche g2
Pion blanc sur case noire h2
Pion blanc sur case blanche i2
Pion blanc sur case noire j2
Tour blanche sur case noire a1
Cavalier blanc sur case blanche b1
Princesse blanche sur case noire c1
Fou blanc sur case blanche d1
Dame blanche sur case noire e1
Roi blanc sur case blanche f1
Fou blanc sur case noire g1
Impératrice blanche sur case blanche h1
Cavalier blanc sur case noire i1
Tour blanche sur case blanche j1
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefghij
Position de départ aux échecs Capablanca. La Princesse est placée entre le cavalier et le fou sur l'aile dame, l'Impératrice du côté roi.
Une princesse (à gauche) et une Impératrice (à droite) fabriquées manuellement, à partir d'un jeu standard en plastique.

Ces nouvelles pièces complexifient un peu le jeu. Par exemple, une Princesse pourra mater un roi à elle seule si ce dernier se trouve dans un coin. Capablanca pensait qu'ajouter ces pièces permettrait de réduire la probabilité d'une partie nulle, ainsi que de rendre les parties plus intéressantes. Remarquer que si les échecs de Capablanca ajoutent les combinaisons tour + cavalier et cavalier + fou, la troisième combinaison tour + fou n'est autre que la dame.

Disposition des pièces

modifier

Capablanca proposa deux positions initiales différentes pour cette variante. Dans la première, il proposa que la princesse soit placée entre la reine et son fou, et que l'Impératrice soit placée entre le roi et le fou du roi. Ce positionnement a l'inconvénient de laisser le fou du roi indéfendu, laissant aussi aux blancs l'occasion de menacer de faire mat dès le premier coup (en plaçant l'Impératrice en h3).

Par conséquent, il révisa le positionnement de sorte qu'il soit tel que sur le schéma ci-contre, à savoir avec la Princesse entre le fou et le cavalier de l'aile dame, et l'Impératrice entre ceux de l'aile roi. Il expérimenta aussi un échiquier 10×10, où les pions étaient autorisés à faire trois pas pour leur coup initial.

Dans son livre, The Adventure of Chess, Edward Lasker écrit (p. 39) : « J'ai joué de nombreuses parties d'essai avec Capablanca, et elles ont rarement duré plus de vingt ou vingt-cinq coups. Nous avons essayé des échiquiers de 10×10 et 10×8 cases, et nous avons conclu que ce dernier était préférable, car le combat au corps à corps débute plus tôt sur celui-ci. »

Lasker était un des rares supporters, bien que le grand maître international (GMI) hongrois Geza Maroczy jouât aussi quelques parties avec Capablanca. Parmi les rares critiques rationnelles, le champion britannique William Winter, affirmait que selon lui, il y avait trop de pièces fortes, diminuant conséquemment la pertinence des pièces faibles.

Le nom des nouvelles pièces fut d'ailleurs introduit par Capablanca lui-même. Ces noms sont toujours d'usage dans la plupart des variantes des échecs Capablanca.

Variantes concurrentes des échecs Capablanca

modifier

Capablanca ne fut pas la première personne (ni la dernière) à ajouter l'Impératrice et le Chancelier au jeu standard, cependant il est le plus célèbre. Les autres tentatives diffèrent seulement par l'arrangement des pièces et les règles relatives au roque.

En 1617, Pietro Carrera publia un livre nommé Il Gioco degli Scacchi, qui contenait une description d'une variante jouée sur un échiquier 10×8. Il plaça les nouvelles pièces entre la tour et le cavalier. L'Impératrice était sur l'aile roi et la Princesse sur l'aile dame. Carrera utilisait alors les noms de champion pour désigner l'impératrice et centaure pour désigner la princesse (pour laquelle centaure est toujours une appellation valable). Le jeu tomba dans l'oubli avec la mort de son auteur.

En 1874, Henry Bird proposa une variante similaire à celle de Carrera. La seule différence significative réside dans le positionnement initial. L'impératrice était placée du côté dame (entre le fou et la dame) et la princesse entre le roi et son fou. Bird utilisait alors les noms de garde pour désigner l'impératrice, et celui d'écuyer pour désigner la princesse.

abcdefghij
8
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefghij
Les échecs de Carrera.
abcdefghij
8
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefghij
Les échecs de Bird.

Variantes postérieures aux échecs Capablanca

modifier

Les échecs Capablanca ont inspiré de nombreuses variantes :


Variantes utilisant un échiquier différent

modifier

Il y a aussi des variantes des échecs Capablanca qui n'utilisent pas d'échiquier 10×8 pour base. Grand chess est une variante populaire, inventée par le créateur de jeux hollandais Christian Freeling (en) en 1984. Il utilise les pièces des échecs Capablanca sur un échiquier plus grand, soit 10×10.

En 2007, le grand maître Yasser Seirawan proposa une variante appelée échecs Seirawan, qui ajoutent les deux pièces au jeu standard, mais dans un autre agencement. Le joueur, après avoir joué une pièce (un fou, par exemple) de la première rangée, pourra placer une des deux pièces sur la case ainsi libérée. Si le joueur joue toutes les pièces de sa première rangée sans avoir placé l'impératrice ou la princesse (qui s'appellent l'éléphant et le faucon dans le vocable de Seirawan), il abandonne en même temps son droit de les introduire de cette façon. Yasser Seirawan a déjà fait plusieurs parties simultanées avec sa variante.

Une autre variante publiée en 2012, utilise aussi le jeu standard en y ajoutant d'autres pièces. La variante s'appelle échecs mousquetaire. Le jeu semble plus équilibré entre les blancs et les noirs grâce à une façon subtile d'introduire les nouvelles pièces dans le jeu, qui diffère de celle utilisée dans les échecs Seirawan. La variante introduit aussi un plus grand nombre de pièces féeriques.

Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier